Le PS, un parti de « gauche » ?

, par  pam

Le 1er juin 2013 à 12:41, par pam En réponse à : Le PS, un parti de « gauche » ?

on ne peut que partager le ras le bol de ces discours « de gauche » qui persistent, malgré les expériences dramatiques pour le monde du travail et le parti communiste de l’union de la gauche et de la gauche plurielle, à répéter toujours et encore « la gauche, la gauche, la gauche, toute la gauche, bien à gauche, la gauche de la gauche... » pour se retrouver coincé en permanence entre la réalité d’une politique résolument de droite et la réalité d’alliances électorales incompréhensibles.

Cependant, la réponse proposée me parait trop courte... car en quelque sorte, il suffirait d’affirmer que le PS est de droite et que donc « toute la gauche » est en fait la « gauche de la gauche » pour résoudre la difficulté...

Car cela revient à continuer à s’inscrire dans un clivage politique « gauche-droite » dont on suppose qu’il est pertinent pour inscrire clairement notre choix fondamental, le monde du travail contre le capital, l’unité de la classe ouvrière telle qu’elle est avec toutes les classes sociales qui souffrent de la domination de la bourgeoisie.

Comme le montre le livre de Jean-Claude Michea, la gauche au 19e siècle n’était pas la traduction politique des intérêts du monde du travail et que c’est autour de l’affaire Dreyfus que les « marxistes » ont fait le choix de l’alliance avec cette gauche « libérale ». Faut-il alors dire que nous voulons « une gauche » qui porte les intérêts du monde du travail alors qu’historiquement elle portait avant la libération et le CNR les intérêts des couches sociales autour de la bourgeoisie urbaine qui avaient intérêt à terminer de défaire l’ancien monde conservateur, chrétien, royaliste, provincial.. pour libérer complètement le potentiel du capitalisme.

On peut discuter de cette analyse, rappeler que la gauche et la droite proviennent d’abord d’une classification des élus dans l’assemblée nationale, dès la révolution Française, mais il faut quand même en tenir compte pour proposer une analyse actuelle de la situation politique et des enjeux pour nos propres objectifs qui sont indissociablement
 l’unité de la classe ouvrière telle qu’elle est, marquée par son affaiblissement organisé, par sa division géographique, statutaire, sociale, et même parfois ethnique et religieuse
 sa capacité d’alliances avec de larges forces sociales non capitalistes

De ce point de vue, nous devons affirmer un choix « de classe » qui ne s’inscrit pas dans une alternative droite-gauche pour pouvoir s’adresser à toute la classe ouvrière, aux exclus, aux abstentionnistes et même à une partie du vote FN populaire.

Mais nous devons aussi l’inscrire dans un rassemblement qui s’affrontera nécessairement à la droite qui reste bien le symbole du pouvoir patronal, du conservatisme, du nationalisme contre la nation, du colonialisme, de l’arrogance des riches, d’autant qu’elle est de plus en plus dans l’alliance avec le FN

C’est tout l’enjeu du contenu de nos batailles pour les élections municipales, qui peuvent se traduire par des accords avec le PS quand nous sommes en mesure de peser suffisamment sur le contenu du projet, son contenu anti-austérité, pour la défense de l’emploi, de l’industrie... et parfois au contraire par des listes populaires qui affronteront souvent tout autant d’ailleurs le PS que les verts...

Reste la question stratégique : devons-nous, pouvons-nous « sortir » comme Bayrou du clivage gauche droite ? ou au contraire, affirmer le contenu de classe de l’affrontement gauche-droite ?

pam

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