Un communiqué commun, signé par plus de cinquante collectifs, syndicats, associations dénonce la répression accrue (...)
Violente expulsion 67 rue de la République Lorsque expulsion rime avec spéculation... Marseille, le 2 octobre 2010
La cellule de quartier du Panier, quartier du centre de Marseille,
nous propose ce texte relatant un moment de la lutte menée par les communistes, leurs élus, avec de nombreux militants démocrates pour un logement décent et contre toute expulsion non accompagnée d’un relogement préalable accepté par les intéressés.
Rappelons nous que dans les semaines qui viennent de nombreuses élections de représentants des locataires aux divers conseils d’administration des organismes locatifs vont avoir lieu, que nombre de nos concitoyens peuvent être délogés avant la trêve hivernale et qu’en toutes circonstances, de la plus simple à la plus violente, il vaut mieux avoir pour représentant des militants avertis, disponibles, familiers des luttes.
L’appauvrissement du à la crise, la diminution de construction d’appartements HLM (les loyers y sont-ils encore « Modérés » ?), la spéculation débridée, font que ce terrain de lutte ne peut être déserté.
Pour la rédaction Paul Barbazange.
Marseille le 2 octobre 2010
Vendredi 1er octobre a eu lieu, au 67 rue de la République, l’expulsion locative de la famille CHAUNG, réalisée avec une rare violence et dans des conditions de légalité tout à fait contestables.
Violences à l’égard d’une vieille dame de 67 ans, malmenée, qui a passé la journée sur le trottoir et a été relogée temporairement grâce à la solidarité citoyenne.
Violences disproportionnées des policiers à l’égard des citoyennes et citoyens choqués par cette expulsion "manu militari" soutenue par environ une centaine de policiers armés casqués qui ont agi de manière contestable : usage de gaz lacrymogènes, invectives vis-à-vis des soutiens de la famille CHAUNG, usage de "tonfa" pour matraquer les militant-e-s et les voisin-e-s qui tentaient d’empêcher le départ des camions de déménagement…
Violence de cette politique de "rénovation" des immeubles chassant les habitants qui, comme cette famille, sont là depuis plusieurs dizaines d’années. Les loyers sont multipliés par 3 après "rénovation" !
La cellule du PCF du quartier du Panier, la Ligue des Droits de l’Homme dénoncent les conditions dans lesquelles cette expulsion s’est passée et la collusion de fait des autorités avec la spéculation immobilière qui sévit sur Marseille depuis plus d’une dizaine d’années et notamment sur la rue de la République.
La Préfecture argue que le propriétaire, ATEMI/LEHMAN BROTHERS, voulait récupérer son bien et que la famille a refusé deux propositions de relogement. Ce refus était pourtant légitime parce que les logements proposés se trouvaient dans un immeuble dévasté et en pleins travaux. De plus, la famille ayant fait appel du jugement ordonnant l’expulsion, l’acceptation de ces propositions leur faisait perdre leurs droits pour cet appel.
Cette famille a toujours payé son loyer et ils sont expulsés sur la base de travaux dont le permis de construire serait caduc. Tous les efforts des associations et des politiques sont restés vains : aucune négociation possible, la seule réponse a été la force.
Bien que l’appel ne soit pas suspensif, il n’y avait aucune urgence pour le Préfet à prêter le concours de la "force publique", il pouvait attendre que la justice rende une décision définitive. Faut-il que cette opération de spéculation immobilière soit rondement menée ?
La cellule du PCF du Panier, la Ligue des Droits de l’Homme dénoncent une politique brutale pour satisfaire la politique du Maire de Marseille qui a ouvert les portes aux fonds de pension américains afin de "changer l’image de la ville en changeant les habitants". M. GAUDIN a déclaré notamment : "il y a trop d’étrangers dans le centre ville et je veux y faire revenir des marseillais qui payent des impôts". Autrement dit : chassons les pauvres, place aux riches !
La cellule de quartier du PCF rappelle que le droit au logement pour tous est un principe fondamental de la République.