Grèce, qu’en pensent les communistes portugais ?

, par  lepcf.fr , popularité : 3%

Ci-dessous sont publiés deux textes du Parti communiste portugais qui donne sa position quant aux évènements survenus en Grèce. Il est intéressant tout d’abord de lire leur analyse des élections de janvier 2015. Sans présager de ce qu’il va advenir au début de l’été, le PCP considère alors que la victoire de Syriza est avant tout une défaite des politiques menées au nom de l’Union européenne. Il n’émet aucune illusion quant au phénomène Syriza et salue la résistance et l’existence indispensable d’un parti communiste grec, le KKE. Dans le second texte qui date du 13 juillet dernier (on se situe donc avant le dénouement définitif du diktat de l’UE et du FMI), sans forcer le trait sur le rôle catastrophique de Syriza, le PCP affirme avec encore plus de force, que pour mener une politique au service du peuple et des travailleurs, il y a nécessité d’une rupture avec les contraintes de l’euro, et l’obligation de rendre aux peuples leur souveraineté nationale, monétaire, budgétaire et économique. On peut mesurer toute la distance qui sépare la direction du PCF, ballotée entre sa vénération de "l’Europe sociale", son idolâtrie de Tsipras et son "Je t’aime, moi non plus" avec le PS, d’une position révolutionnaire...

Lepcf.fr


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A propos des élections en Grèce

Conférence de presse du PCP, Lisbonne, 25 janvier 2015

Le PCP considère que les résultats des élections en Grèce représentent une défaite pour les partis qui, au service du capital, ont gouverné la Grèce, et qui, avec l’Union européenne, sont responsables de la politique de désastre économique et social imposée au peuple grec. Une défaite qui s’est traduite par une diminution significative du score de Nouvelle Démocratie et du PASOK.

C’est aussi une défaite de tous ceux qui, dans le cadre de l’Union européenne, par des pressions inacceptables, des chantages et des ingérences, ont cherché à conditionner l’expression électorale du profond mécontentement et de la volonté de changement politique du peuple grec.

Les résultats électoraux expriment le rejet des politiques imposées par des "programmes d’ajustement" successifs agréés par la Troïka, d’intensification de l’exploitation des travailleurs, de la destruction des droits du travail et sociaux, de négation des conditions de vie les plus basiques et essentielles, de déclin économique et d’abdication de souveraineté, sous les directives de l’Union européenne et de l’euro.

Le rejet de la politique d’appauvrissement et de désastre économique et social, ainsi que la volonté de changement politique se sont traduits par la victoire de Syriza, force politique ayant recueilli une majorité de votes. Le parti communiste grec (KKE) a obtenu un résultat qui contribuera à poursuivre la lutte qu’il développe dans la défense des intérêts des travailleurs et du peuple grec, et contre les politiques qui, au service du capital et de l’impérialisme, ont imposé de telles souffrances à la Grèce.

Le PCP alerte des manœuvres de ceux qui, dans le cadre de l’Union européenne, comme ils l’ont déjà annoncé, s’efforceront d’assurer la poursuite de la politique d’appauvrissement et de désastre économique et social de la Grèce, ainsi que la continuation de la domination de l’Union européenne et du directoire des grandes puissances, dirigé par l’Allemagne.

Réitérant sa solidarité avec le peuple et les travailleurs grecs, le PCP souligne que ce sont eux qui obtiendront, au travers de leurs luttes, la réponse à leurs besoins, à leurs intérêts, et à leurs aspirations légitimes pour une vie meilleure, la dignité et la souveraineté – décidant, sans interférences, de leur présent et de leur futur.

Pour le PCP, la solution aux graves problèmes économiques et sociaux qui affectent en général les pays de l’Union européenne, demande une rupture avec les politiques, les instruments et les mécanismes de l’intégration capitaliste qui les génèrent.

Au Portugal, cette voie implique nécessairement la rupture avec la politique de droite et l’engagement dans une politique patriotique et de gauche en conformité avec les intérêts nationaux :
- l’étude et la préparation du pays à sa libération de la domination de l’euro ;
- une politique déterminée, consacrant la production nationale ;
- le renforcement du pouvoir d’achat des travailleurs et du peuple ;
- le contrôle public des secteurs stratégiques, notamment le secteur financier ;
- la défense et la promotion des services publiques ;
- le combat contre l’injustice fiscale ;
- une politique qui affirme la primauté des intérêts du pays et la défense de la souveraineté et l’indépendance nationales.

Au Portugal, étant donné la politique d’exploitation, d’appauvrissement et de déclin national, cela ne dépend que du peuple portugais, au travers de ses luttes et de ses votes, d’ouvrir une perspective ancrée dans les valeurs d’Avril ; pour sa part, le PCP a des solutions pour le pays et est préparé à assumer toutes les responsabilités que le peuple portugais aura jugé bon lui attribuer. C’est en toute confiance que le PCP réaffirme qu’aucun obstacle n’est insurpassable s’il fait face à un peuple décidé à prendre dans ses mains son présent et son futur.

Source : le site du PCP en anglais

Traduction Pascal Brula pour Lepcf.fr


A propos des décisions annoncées par le sommet européen sur la Grèce

Le 13 juillet 2015

1 – Compte tenu des décisions du sommet européen visant à démarrer les négociations d’un nouveau "mémorandum" pour la Grèce, le PCP réaffirme sa condamnation d’un tel procédé de chantage, de déstabilisation et d’asphyxie financière promu par l’U.E. et le FMI pour imposer au peuple grec la poursuite de l’endettement, de l’exploitation, de l’appauvrissement et de la soumission.

C’est un procédé d’ingérence et de chantage qui, sans s’empêcher de profiter des inconsistances, des contradictions et compromis du gouvernement grecque, et ayant montré des aspects encore plus sévères ces derniers jours, a révélé la vraie nature politique et les objectifs du processus capitaliste d’intégration européenne et la profonde crise à laquelle il fait face. Ce procédé a montré que la solidarité et la cohésion de l’Union européenne n’existent pas.

2 – Le PCP condamne les actions d’alignement du gouvernement portugais et du président de la république sur le diktat de l’Union européenne et de son directoire de grandes puissances. Cet alignement, avec la complicité du PS, porte atteinte à l’intérêt national, et met en évidence l’objectif de continuer la politique d’exploitation, d’appauvrissement et de soumission du Portugal au diktat des grandes entreprises, de l’Union européenne et du FMI.

3 – Quelque soient les analyses et développements complémentaires, les décisions nouvellement annoncées sont profondément contraires aux aspirations et aux intérêts des travailleurs et du peuple grecs et à la volonté de changement de politique exprimée par les élections du 25 janvier et le référendum du 5 juillet ; ces décisions représentent la poursuite et le renforcement de la politique qui a mené la Grèce à la situation actuelle de catastrophe économique et sociale et de dilapidation de ses ressources, de ses actifs et de sa richesse, et qui l’a liée aux restrictions et aux contraintes du "Mécanisme Européen de Stabilité", de l’euro, du traité budgétaire, de la Gouvernance économique et du FMI.

Le PCP note que, étant donné l’importance et la nature insoutenable de la dette, les institutions de l’U.E. elles-mêmes, admettent la possibilité d’en changer les termes et les taux d’intérêts. Mais le PCP attire l’attention et réaffirme que la renégociation de la dette doit être réalisée en faveur des travailleurs et du peuple, et intégrée à une politique de croissance économique, répondre aux droits sociaux et au développement souverain, et non s’effectuer en faveur des créditeurs, ni être utilisée comme une monnaie d’échange pour plus d’exploitation et d’appauvrissement.

4 – Ce que le procédé enclenché vis-à-vis de la Grèce montre, et ce que la méthode et le résultat du sommet européen prouvent, c’est qu’une politique réellement engagée à promotionner les valeurs de justice et progrès social, de développement de la souveraineté et de démocratie, exige une rupture avec les restrictions et les contraintes de l’euro et de l’Union monétaire européenne, imposées par les intérêts du grand capital financier et le diktat des puissances de l’Union européenne, en profonde violation aves le principe de souveraineté.

Ce procédé infâme ne doit surtout pas entrainer une posture de soumission au diktat et au chantage de l’Union européenne, mais au contraire, montre la nécessité de résistance et de lutte pour une rupture avec les politiques basées sur les inégalités et la régression économique et sociale.

5 – Le PCP exprime sa solidarité avec les travailleurs et le peuple grecs et leur lutte contre les politiques d’exploitation, d’appauvrissement et de soumission imposés par l’Union européenne et le FMI et par les gouvernements successifs au service des grandes entreprises.

6 – L’évolution de la situation dans l’Union européenne et le procédé engagé envers la Grèce, prouve la validité et la justesse des propositions et analyses du PCP, particulièrement en regard de l’urgence d’une renégociation de la dette grecque à propos de ses conditions, montants et intérêts (aujourd’hui reconnu par beaucoup comme inévitable) et le besoin d’étudier et préparer la libération de la soumission du pays à l’euro, afin de résister à tout processus de chantage et d’assurer la souveraineté monétaire, budgétaire et économique.

Au Portugal, seule une politique patriotique et de gauche peut assurer le développement et le progrès économique et social, et stopper la dynamique de déclin et d’abandon national que le PS, le PSD et le CDS veulent continuer. C’est sur ce chemin d’affirmation de la souveraineté, basé sur la volonté, l’intervention et la force du peuple portugais, que le PCP est déterminé à aller, en assumant toutes les responsabilités que le peuple voudra lui assigner.

Le PCP, confiant en la force du peuple portugais et des autres peuples d’Europe, a la profonde conviction qu’il est possible de construire une Europe de coopération entre états souverains égaux en droits, une Europe de progrès, de libertés et de paix, basée sur les valeurs de solidarité, de justice sociale, de démocratie et de respect mutuel.

Source : le site du PCP en anglais

Traduction Pascal Brula pour Lepcf.fr

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    Un peu plus d’un tiers des adhérents a participé à cette consultation, soit une participation en hausse par rapport aux précédents votes, dans un contexte de baisse des cotisants.
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    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).