Que faire : le vote utile pour faire tomber Sarkozy ?

La grande majorité des électeurs de gauche est sans illusion. On a l’expérience de 81, puis de 97. Le PS promet de changer la vie avant l’élection, puis s’adapte au système dès qu’il est au pouvoir.

Pourtant, beaucoup de ceux qui ont fait le mouvement social contre les retraites se disent qu’il faut tout faire pour battre Sarkozy, puisqu’on a pas pu le faire reculer avec 3 millions de manifestants par semaine !

On sait que DSK mène au FMI la même politique économique que la commission européenne ou Sarkozy en France, mais certains sont prêts à se résigner, même avec ce "social-libéral"... Sauf que le peuple paierait très cher un nouvel échec d’une gauche qui se ferait élire pour continuer à écraser les salaires et à creuser les inégalités !

Et comme le peuple n’est pas idiot, les quartiers populaires, les abstentionnistes n’iront pas se déplacer simplement pour changer la tête d’affiche en gardant le même film. Au final, une candidature "tout sauf Sarko" risque bien de faire monter l’abstention et le FN !

Que faire : Laisser faire en s’abstenant ?

Des millions de Français s’abstiennent. Beaucoup pensent que l’élection ne sert à rien, que le bulletin de vote est inutile...

Pour des millions de pauvres, la seule chose qui compte c’est de résoudre les innombrable problèmes du quotidien... Dans toutes les couches sociales, beaucoup sont désabusés, considérant que le système ne peut être changé... Pourtant, nous sommes des millions à vouloir une autre société, retrouvant les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité qui ont marquées l’histoire Française, et notamment le programme du Conseil National de la Résistance qui malgré la reprise en main par le patronat dans les années 50 et 60 a permis d’assurer pendant des décennies des droits à ceux qui travaillent.

Certes, le monde a beaucoup changé, mais nous voyons avec éclat ces dernier temps que l’histoire n’est pas finie ! Quand un peuple se lève, rien ne lui résiste.
 Au Vénézuela, en Bolivie, Equateur... après une élection présidentielle surprise, des peuples réinventent une société socialiste à leur manière, malgré les provocations et même les tentatives d’intervention militaires des USA.
 Dans le monde arabe, tout semble possible avec les révolutions Tunisiennes et Egyptiennes. Même l’Arabie Saoudite, cœur de l’alliance entre le fondamentalisme islamique et les USA est fragilisée.
 En Europe même, l’Islande dont personne ne parle nationalise ses banques, refuse par référendum de rembourser les banques anglaises, bouscule ses gouvernements de gauche, puis de droite en imposant une élection constituante posant les questions des rapports avec le FMI et l’Union Européenne...

On croyait les USA invincibles et maitre suprême de la planète. Ils ont certes l’armée la plus puissante et dépensent plus en armes que tous les autres pays réunis, mais leur seule victoire est de semer la violence et le désordre dans plusieurs régions du monde. Et leur seule vraie préoccupation est de trouver comment se retirer !

Pourquoi tout ne serait pas possible en France et ailleurs en Europe ? Les institutions Françaises et Européennes ne sont pas immuables ! Les pouvoirs des technocraties et oligarchies européennes ne sont pas plus légitimes que celles du reste du monde !

Alors, cette élection présidentielle de 2012, est-ce qu’elle peut tout bousculer en France ?

Que faire : laisser monter les haines et voter LE PEN ?

Pour des milliers d’ouvriers et d’employés, de retraités, y compris d’origine immigrée, la colère contre le pourrissement de la société est telle qu’elle pourrait être révolutionnaire. Pour le système capitaliste, il faut absolument détourner cette colère vers des boucs émissaires. Comme dans les années 30, l’extrême droite se présente alors comme l’arme pour défendre les ouvriers, la "France d’en bas", contre les immigrés, les affairistes, les banquiers...

Certains s’étonnent que Marine Le Pen propose de nationaliser les banques, mais en héritant de son père, elle hérite aussi du "national-socialisme", ce mouvement qui a faire croire aux travailleurs allemands qu’ils étaient victimes des Juifs avant d’organiser avec les grands patrons une baisse terrible des salaires et la guerre !

Le FN reproduit le même discours aujourd’hui, détournant les travailleurs Français de la colère contre la bourgeoisie en faisant croire que le problème serait les musulmans, les roumains ou les arabes. Sauf qu’il y a des fascistes musulmans roumains, ou arabes, et qu’ils disent la même chose de leur côté !

Oui, il y a un intégrisme musulman qui tente de s’imposer dans certains quartiers, oui il y a des réseaux mafieux qui organisent l’immigration clandestine, fournissent une main d’œuvre corvéable a merci aux sous-traitants des grandes entreprises Françaises. Oui, il y a un service public, y compris de la police et de la justice, toujours moins efficace pour la protection des biens et des personnes... Mais pour le respect de la république, de la laïcité, des services publics, des salaires, l’extrême droite est le plus grand danger !

Que Faire : suivre les médias et les candidats "alternatifs" qu’ils proposent ?

Beaucoup de ceux qui voudraient un changement pensent que ce sont les médias qui sont le lieu principal de l’élection. Selon eux, il faudrait donc regarder les candidats qui "passent bien" à la télé, qui sont capables de s’imposer dans les médias...

Mais ils nous ont déjà fait le coup de Chevènement en 2002, pourtant auréolé de son départ du gouvernement Jospin pour refuser la première guerre du Golfe, qui était annoncé comme le "troisième homme", avant de disparaitre des classement de second tour dans les dernières semaines, et de négocier un retour au PS en 2007...

Ils nous ont fait le coup de Bayrou en 2007, lui aussi auréolé d’un discours citoyen anti-Chirac, qui fait la surprise au premier tour en captant des électeurs de tous les milieux, avant de révéler son inutilité, tout en cachant son soutien permanent à la construction européenne, son choix du capitalisme et de l’Euro, ses votes pour les privatisations et la fin des services publics...

Alors qu’attendre de Besancenot, Mélenchon ou le prochain candidat médiatique ? Pour ceux qui veulent voter comme on fait une manif, comme on appelle à la révolution, comme on organise la solidarité, il ne faut rien attendre des médias !

Une solution, créer la surprise, bousculer les rapports de force et les médias, réinventer un parti communiste fort pour tout bousculer

On sait bien que face aux grands patrons, aux grandes banques, aux amis Bolloré ou Bettencourt, il faut dire clairement les choses. Nous avons besoin d’une rupture politique, de sortir de la constitution présidentielle actuelle, de retrouver notre souveraineté monétaire et nationale, d’engager la nationalisation des banques et de grandes entreprises, de remettre des règles aux frontières pour organiser la coopération avec le reste du monde en fonction de l’intérêt général et pas des grands seigneurs de la guerre économique.

Souvenons-nous de la force de Duclos en 69 s’exclamant après le premier tour "Bonnet Blanc et Blanc Bonnet", de la détermination de Marchais affirmant en toute clarté "au dessus de 4 millions [1], je prends tout !"

C’est d’un tel candidat communiste dont a besoin le monde du travail !