Avec 4118 vois pour Mélenchon, candidat soutenu par le PCF, l’électorat communiste de Vénissieux s’est fortement mobilisé. Ses résultats se font dans les bureaux historiques des communistes, Henri Wallon, Gabriel Péri, Max Barel, centre ville, maison du peuple, Jean Moulin... La carte du vote Mélenchon est celle du vote PCF, de Marchais à Gerin...

C’est le plus haut score aux présidentielles depuis... 1981, et même en ajoutant les votes d’extrême gauche que Mélenchon a visiblement rassemblé, le total est le meilleur depuis 1988. Ce n’est pourtant pas le cas nationalement, puisque les 11,11% de Mélenchon sont en dessous du total Extreme-gauche + PCF de 1995 ou 2002.

Bien sûr, la défaite de Sarkozy n’est pas garantie, et si le score total de la gauche à Vénissieux est sans appel (61,2% des exprimés), il est encore en dessous du résultat de 1981 (66,4%). La bataille se joue donc aussi dans la mobilisation pour le deuxième tour à Vénissieux, en direction de tous les électeurs du premier tour, mais aussi des presque 25% d’abstentionnistes qui révèlent la réalité de la fracture politique et sociale dans notre pays.

Les communistes ne disent pas que le vote Hollande va changer la vie, car la guerre de classe menée par la bourgeoisie avec les institutions de la 5eme république et de l’Union Européenne s’aggravera dès cet été, et seules des luttes massives peuvent faire bouger le rapport de forces en faveur des travailleurs et des quartiers populaires. Mais virer Sarkozy est une étape nécessaire, qui donnera confiance et envie pour tout bousculer ensuite.

Comme le disent les élus communistes, le candidat socialiste doit entendre la voix du peuple, et le plus sûr moyen, c’est que le peuple soit dans la rue ! La bataille du 1er mai est symbolique de ce point de vue.

L’étape suivante sera les élections législatives dont l’enjeu sera d’avoir le maximum de députés communistes pour mener les batailles difficiles qui se mèneront dès le mois de Juillet pour résister aux diktats européens. La bataille ne se gagnera pas à l’assemblée nationale, mais dans le lien entre les députés et le monde du travail. Ce sera la responsabilité des députés communistes.

Or, la particularité de Vénissieux est bien que le candidat communiste aux législatives est choisi par une forte proportion des électeurs socialistes des présidentielles, et pas seulement parce que la notoriété d’André Gerin était un atout, mais parce que beaucoup de Vénissians de gauche font l’expérience qu’un élu communiste est un bon outil pour rassembler largement dans les luttes comme dans la gestion municipale et les batailles politiques nationales sur l’industrie, le travail, le logement, la tranquillité, la laïcité...

A Vénissieux, les communistes peuvent dépasser les 6000 voix au premier tour des législatives, se retrouver au dessus de 1997 ou 1988 et faire ainsi une nouvelle fois la démonstration de leur capacité de rassemblement, d’autant que les résultats dans les villes socialistes de la circonscription montrent une moins grande résistance au FN. Tout le monde va vite comprendre que l’enjeu dans la 14ème circonscription sera de battre le FN et que Michèle Picard le fera !

Reste donc quelques jours pour franchir la première étape en virant Sarkozy et quelques semaines pour multiplier les rencontres militantes. Elles sont essentielles comme le montre le résultat du bureau de vote Henri Wallon, le meilleur de Vénissieux, et celui ou le dernier porte à porte géant était organisé avant le premier tour...