Déclaration du PCF
Alors que s’achève le 107e Congrès des maires, le PCF dénonce avec la plus grande fermeté les propos scandaleux et dangereux tenus lors de son ouverture par le Chef d’Etat-major des Armées (CEMA), le général Fabien Mandon.
Cette adresse, problématique dans sa forme et son contenu, du plus haut gradé des Armées françaises aux maires de France, illustre le niveau de l’offensive idéologique déployée pour justifier les investissements colossaux mobilisés par la France pour participer, elle aussi, à la course aux armements relancée par les Etats-Unis de Donald Trump et préparer les esprits à une guerre contre la Russie.
Dans un discours à la tonalité martiale, le CEMA a exhorté les Français.es à « accepter de perdre nos enfants » et tenté d’associer les maires à « sa vision », leur demandant d’être « les bases arrières de ses armées » et les appelant à relayer ses messages auprès de la population.
Il est urgent que le Président de la République rappelle à l’ordre le CEMA ou clarifie à quel titre et avec quel mandat celui-ci s’est exprimé bien au-delà du « devoir de réserve » auquel tous les militaires sont astreints.
La multiplication des discours guerriers au plus haut sommet de l’État, présentant un conflit de la France avec la Russie comme inéluctable, entraîne notre pays dans une voie dangereuse et ne règle en rien les questions bien réelles de sécurité collective sur le continent européen. Au contraire, elle aggrave les tensions du monde et affaiblit plus spécifiquement toutes perspectives de règlement pacifique du conflit en Ukraine.
A l’opposé de cette fuite en avant guerrière qui appelle à une réaction forte de l’ensemble de la société française, le PCF demande au président de la République de prendre enfin une initiative diplomatique de paix sur la base de la souveraineté et de la neutralité de l’Ukraine, et de la sécurité collective en Europe.
Le Budget pour l’année 2026 présenté par le Gouvernement, en proposant d’abonder de 7 milliards d’euros supplémentaires le budget de nos Armées (qui devrait doubler en 10 ans, passant de 32 à 64 milliards d’euros) et de ponctionner 7 nouveaux milliards sur le budget de nos collectivités territoriales reflète les choix profonds opérés par le président de la République.
Privées de 82 milliards d’euros en 20 ans, les collectivités locales et à travers elles, les services publics locaux et la démocratie locale sont désormais menacées d’effondrement.
La République est bel et bien en danger mais la menace principale n’est pas celle pointée par monsieur Mandon.
Le PCF soutient fermement les appels lancés par l’Association des Maires de France à la mobilisation de tous les élu.es pour que s’exprime dans les 35 000 communes de notre pays la voie de la colère face au désengagement et aux mensonges de l’État et oblige le Gouvernement à revoir sa copie budgétaire.
Les maires et les élu.es communistes continueront de défendre l’exigence de Paix et d’émancipation humaine partout sur le territoire et appellent les Françaises et les Français à se saisir de ces enjeux lors des prochaines élections municipales.
Paris, le 20 novembre 2025
« l’histoire de toute société jusqu’à nos jours est l’histoire de la lutte de classes »


(2002) Lenin (requiem), texte de B. Brecht, musique de H. Eisler
