Le rôle de l’OTAN dans les guerres d’agression et les massacres au Moyen-Orient OTAN : élever la voix avant qu’il ne soit trop tard

, par  Marie Nassif-Debs , popularité : 4%

Dr. Marie Nassif- Debs [1]

L’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), comme on le sait, a été créée en 1949, deux ans après que le général George Marshall eut lancé son projet, ostensiblement destiné à reconstruire l’Europe occidentale qui s’était effondrée à la suite de la Seconde Guerre mondiale, par lequel Washington cherchait en fait à prendre le contrôle des économies des pays européens qui se sont rapidement transformés en un vaste marché pour les produits américains. Cependant, ce contrôle n’était pas suffisant, car les États-Unis aspiraient également à prendre le contrôle des ’colonies’ de la Grande-Bretagne et de la France dans l’Est et l’Ouest arabes, et en Afrique en général, afin d’investir dans les matières premières importantes et nécessaires qu’elles stockaient. Ainsi, grâce au ’projet Marshall’ et à son bras militaire, l’OTAN, en plus de l’’épouvantail’ de l’Union soviétique, les États-Unis ont pu contrôler une partie importante du globe.

Cependant, au cours des années cinquante du vingtième siècle, ce contrôle n’était plus suffisant, surtout après la nationalisation du canal de Suez, le 26 juillet 1956, et l’échec de l’agression tripartite, qui a eu lieu trois mois plus tard dans le but de reprendre le contrôle de la principale route pour le transport du pétrole et du gaz vers l’Europe, et la destruction économique de l’Égypte après le renversement de Gamal Abdel Nasser. Le carburant du monde d’après-guerre étant le pétrole, et compte tenu de l’importance de sa présence dans le monde arabe, il était nécessaire que les États-Unis interviennent directement pour mettre sous contrôle les champs de pétrole et de gaz avec l’aide de l’entité sioniste. Il faut noter que les relations entre les Etats-Unis et le mouvement sioniste s’étaient consolidées depuis que Washington, par l’intermédiaire de son président Harry Truman, a été le premier pays à reconnaître, en 1948, l’entité sioniste établie sur la terre de Palestine. En effet, en 1946, Truman avait déjà apporté un soutien important au mouvement sioniste mondial en faisant pression sur la Grande-Bretagne pour qu’elle augmente l’immigration juive en Palestine.

Et, peu à peu, la mer Méditerranée, plus précisément sa moitié orientale, s’est transformée en une mer contrôlée par des bases militaires affiliées aux États-Unis et à l’OTAN avec l’aide de l’État sioniste. Il en va de même pour la région du golfe Arabo-Persique.

Ces bases ont été utilisées dans toutes les attaques qui ont eu lieu, depuis les années soixante-dix du vingtième siècle jusqu’à aujourd’hui, contre le Liban, l’Irak, la Syrie, la Libye et le Yémen, notamment pour soutenir l’entité sioniste dans ses différentes guerres dans notre région, en particulier contre le peuple palestinien, et notamment contre Gaza depuis le 7 octobre 2023.

Il est vrai que l’entité sioniste ne fait pas partie de l’OTAN, mais elle se caractérise par le statut d’’allié majeur non membre de l’OTAN’ après que la Chambre des représentants des États-Unis a approuvé, en 2014, la ’loi sur le partenariat stratégique’ entre Washington et Tel-Aviv. Cela signifie que l’entité recevra un soutien supplémentaire dans les domaines de la défense et de l’énergie, en plus d’augmenter son stock de réserve militaire américaine. N’oublions pas qu’elle est également considérée comme un partenaire de l’Union européenne, ou plutôt un pays européen, depuis 1994.

Pour démontrer ce que nous disons concernant le rôle de l’OTAN dans le génocide contre le peuple palestinien à Gaza, et dans les agressions israéliennes contre le Sud-Liban, nous appelons à un retour aux données de navigation, publiées sur la page ’Jazeera.net’, concernant le mouvement de l’OTAN pendant les mois d’octobre et de novembre vers l’entité sioniste.

’Jazeera.net’ indique ce qui suit : ’Une analyse des données de navigation a montré qu’un certain nombre de pays de l’OTAN ont effectué plus de 160 vols militaires vers Israël entre le 7 octobre et le 27 novembre, y compris des vols de transport, de reconnaissance et de ravitaillement. Les données obtenues par ’Sanad Agency’ sur ’Jazeera.net’ montrent que les avions de l’US Air Force ont effectué plus de 35 vols, que les forces aériennes canadiennes, britanniques et polonaises ont effectué environ 20 vols chacune, et que l’Allemagne a effectué plus de 15 vols. Les forces aériennes de la République tchèque, de la France, du Danemark, de l’Italie, de la Lituanie, de l’Espagne, des Pays-Bas, de l’Australie, de la Belgique, de la Roumanie et de la Norvège ont également participé aux vols qui sont arrivés en Israël. Ainsi, la moitié des États membres de l’OTAN ont participé aux vols qui sont arrivés en Israël au cours de cette période, en plus des 7 vols effectués par des avions appartenant à l’OTAN elle-même.

’Jazeera.net ajoute que les aéroports et les bases militaires situés en Grèce et à Chypre sont les plus utilisés pour ces vols. La base aérienne britannique sur l’île de Chypre est l’aéroport d’où ont décollé la plupart de ces vols, suivie de l’aéroport international de Grèce et de l’aéroport international de La Canée sur l’île de Crète. L’aéroport international allemand de Cologne a également été l’un des aéroports les plus utilisés, en plus de la base aérienne américaine de Ramstein en Allemagne et de la base de Pratica di Mare en Italie. Cette analyse ne montre que les vols militaires dans les données de navigation du site web ’Radar Box’, car on s’attend à ce que le nombre réel de vols soit supérieur aux chiffres observés, étant donné que certains avions militaires utilisent des méthodes plus complexes pour empêcher le suivi radar.

Pour tout cela, nous déclarons que les pays de l’OTAN, menés par les États-Unis, ont contribué à l’élimination de 30 000 civils palestiniens à Gaza, dont une majorité de femmes et d’enfants, auxquels s’ajoutent environ 30 000 personnes encore sous les décombres et plus de 100 000 blessés. Des crimes sont également commis en Cisjordanie et au Sud-Liban où les familles déplacées se comptent par dizaines de milliers, où des enfants sont tués à l’intérieur de leurs maisons. Sans oublier l’utilisation du phosphore blanc pour brûler les forêts et les cultures et les plusieurs milliers de maisons détruites ou endommagées.

Il s’agit de la participation directe de l’OTAN au crime de génocide et de la nécessité d’envoyer ses dirigeants, tous sans exception, devant un tribunal international spécial comme celui établi à Nuremberg après la Seconde Guerre mondiale.

Nous demandons également la dissolution de cette alliance agressive, qui a été et continue d’être une menace évidente pour la paix mondiale, en particulier dans cette phase particulière où les guerres régionales, les coups d’État et les attaques armées sont répandus dans la plupart des régions du monde... Jusqu’aux menaces de l’administration américaine et de certains dirigeants de l’OTAN concernant l’imminence d’une troisième guerre mondiale, visant bien sûr à perpétuer le contrôle de l’impérialisme sur le monde, ses peuples et ses ressources.

En tant que femmes, donneuses de vie, nous sommes appelées à agir et à élever la voix avant qu’il ne soit trop tard.

Réunion des femmes unies pour la paix contre l’OTAN (GWUAN)

’Moyen-Orient - Le chaudron des conflits’.

Samedi 9 mars 2024

[1Doctorat en ’Langue et littérature françaises’, maîtrise en histoire moderne et contemporaine. Professeur émérite à la Faculté de pédagogie de l’Université libanaise.

Présidente de l’association et de l’association ’Egalité-Wardah Boutros pour l’action féminine’ pour les droits des femmes au sein de la Fédération internationale des femmes démocrates.

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