Un éditorial du Global Times du 4 juin 2023.

Il convient de noter que la salle était pleine à craquer pendant le discours de Li, même les allées étaient remplies. À la fin du discours, la foule a applaudi à tout rompre, ce qui était manifestement différent des applaudissements polis qui ont suivi d’autres discours. Les réactions des représentants de nombreux pays participants correspondaient également aux réactions sur le site. Plusieurs chercheurs de l’Institut international d’études stratégiques, l’un des organisateurs du dialogue Shangri-La, ont évalué positivement le discours de Li, affirmant que son intervention clarifiait les principes et la position fermes de la Chine et montrait l’attitude sincère de la Chine et sa volonté de maintenir la communication avec d’autres grandes puissances. L’ancien vice-ministre indonésien des affaires étrangères a également souligné dans une interview que ce discours était très utile et a estimé que l’Indonésie était prête à coopérer avec la Chine pour renforcer la sécurité dans la région.

C’est la première fois que Li participe au dialogue Shangri-La depuis qu’il est devenu ministre de la défense cette année, et c’est également la première fois que le « Global Security Initiative Concept Paper » de la Chine fait l’objet d’une présentation complète lors de cet événement depuis sa publication en février. Cette "première" a sans aucun doute été un succès, quel que soit le point de vue. Et il est inévitable que la "nouvelle initiative sécuritaire" de la Chine ait gagné en popularité. En effet, la Chine considère sincèrement le dialogue de Shangri-La comme une plateforme permettant de discuter de la sécurité et de communiquer avec toutes les parties sur un pied d’égalité, et elle recherche véritablement le dialogue, la coopération et les solutions pour la paix, la prospérité et la stabilité dans la région Asie-Pacifique.

Le dialogue Shangri-La a toujours été considéré comme le terrain de jeu des États-Unis et de l’Occident, et les voix et les points de vue qui y sont présentés penchent largement en faveur des États-Unis et de l’Occident. Toutefois, le dialogue de cette année a connu un changement notable ; la position agressive des parties en présence a diminué et les préoccupations réelles se sont accrues. Des représentants de pays d’Asie du Sud-Est, tels que l’Indonésie et les Philippines, ont exprimé dans leurs discours leurs préoccupations concernant la guerre et les conflits. Le premier ministre australien Anthony Albanese a déclaré que la guerre entre les deux grandes puissances n’était pas "inévitable" et le ministre australien de la défense Richard Marles a déclaré que les alliés des États-Unis pouvaient également établir des relations productives avec la Chine. Cela démontre pleinement que lorsque le risque réel de division et de confrontation approche, il se heurte inévitablement à la vigilance collective et à la résistance des pays de la région.

Dans ce contexte, le discours du secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, a dû être légèrement édulcoré. Outre les clichés qui consistent à présenter la Chine comme une menace, Austin a également déclaré qu’un conflit dans le détroit de Taïwan « n’est ni imminent ni inévitable », ce qui est considéré comme une réponse subtile aux diverses prédictions étasuniennes sur « à quand un conflit dans le détroit de Taïwan ». Toutefois, il convient de préciser que ce geste reste tactique et qu’il s’agit d’une décoration de surface destinée à dissimuler l’essence inchangée de la provocation et de l’endiguement de la Chine par Washington. Le rythme actuel des provocations dans la région Asie-Pacifique ne s’est pas arrêté, mais s’est intensifié. Il s’agit là de la source fondamentale d’inquiétude en matière de sécurité dans la région Asie-Pacifique.

En examinant le fond au-delà de la forme, les ministres de la défense de la Chine et des États-Unis ont prononcé des discours lors du dialogue Shangri-La, exposant deux voies différentes de visions de la sécurité mondiale. L’une est l’« Initiative de sécurité globale » et l’autre est « Une vision partagée pour l’Indo-Pacifique ». Bien que la formulation semble similaire, les concepts de sécurité reflétés sont complètement différents : d’un côté, la promotion du respect mutuel, de l’équité et de la justice, de la confiance mutuelle et de la consultation, de l’ouverture et de l’inclusion, de l’autre, la poursuite de l’hégémonie, de la loi de la jungle, de la confrontation entre camps ; d’un côté, le partenariat, de l’autre, l’alliance. Il n’est pas difficile de juger ce qui est mieux et ce qui est pire, et ce qui est bien et ce qui est mal est clair pour tout le monde.

Comme l’a indiqué le ministre de la défense Li dans son discours, depuis la fondation de la République populaire de Chine il y a plus de 70 ans, le pays n’a jamais déclenché de conflit, occupé un pouce de terre étrangère ou mené une guerre par procuration. La Chine a le meilleur bilan en matière de paix parmi les grands pays. La voie de la modernisation chinoise va de pair avec la promotion du développement commun, le maintien de la paix dans le monde et l’amélioration de la gouvernance mondiale, et a toujours été mise en pratique. La raison fondamentale pour laquelle le discours de la partie chinoise au dialogue de Shangri-La a été applaudi par les représentants de divers pays est que ces derniers peuvent voir que les paroles de la Chine sont mises en pratique par ses actions.

Global Times

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.