L’analyse de l’approfondissement de la crise du capitalisme montre une aggravation de la situation économique de l’Union européenne et de la zone Euro, principalement dans les pays appelés "périphériques".

Dans ce cadre, en procédant à certaines politiques et au nom du capital financier, l’Union européenne intensifie l’exploitation des travailleurs, augmente le chômage qui a atteint des niveaux historiques dans certains pays, porte atteinte aux droits essentiels, met en œuvre des mécanismes d’extorsions et de voies de fait économiques au nom de la dette publique, élargit la stagnation et la récession économique et accentue les disparités entre pays, notamment au sein de la zone euro – procédant à un gigantesque (re) financement des banques privées.

En dépit d’une volonté mystificatrice toujours plus forte, la crise et ses développements étalent au grand jour leurs réels objectifs, les contradictions irrémédiables et le caractère de classe de l’Union européenne – un processus d’intégration capitaliste réglé et dominé par les grandes puissances et leurs grands groupes économiques et financiers, en conflit avec les droits, les intérêts et les aspirations des travailleurs et des peuples d’Europe.

Avant l’insoutenable situation actuelle, notamment au sein de la zone Euro et dans un cadre marqué par les désaccords et la méfiance, l’objectif visé est le renforcement des pouvoirs politiques et économiques de l’Allemagne et de la France et des grands groupes monopolistes, avec l’accomplissement historique de la régression du coût du travail et de la soumission des pays "périphériques", en ignorant la démocratie et la souveraineté des peuples – en d’autres termes, rien d’autre que l’approfondissement des politiques qui ont conduit à la crise.

A l’inverse de ce qui a été promotionné par les porte-paroles de l’intégration européenne capitaliste, les relations dans l’Union européenne sont réglées non pas par la solidarité et la coopération, mais par la domination de la puissance économique soutenue par le pouvoir politique. C’est la position bien connue du grand Capital allemand aidé par le soutien politique sans faille de Merkel.

Toute continuation de cette "Intégration européenne" signifie, comme cela s’est réalisé depuis le Traité de Rome jusqu’au dernier traité en date, encore appelé "traité budgétaire", le renforcement de relations inacceptables entre états – les uns qui dominent et les autres qui sont dominés – et la soumission aux intérêts et aux diktats des grands groupes économiques et de la grande finance.

Le nouveau saut annoncé vers plus d’intégration capitaliste européenne – dont le "traité budgétaire" fait déjà partie – s’il est validé, signifiera pour le Portugal, la mise en péril de ce qui reste de l’exercice de sa souveraineté nationale et l’impossibilité de poursuivre un projet de développement pour le pays. Si des doutes ou des hésitations persistent, alors le pacte d’agression (UE/FMI et PS/PSD/CDS) est là pour prouver ce qui attend les travailleurs et le peuple portugais de la part de l’Union européenne, à savoir la place de dernier des pays, condamné à une dépendance permanente et à une situation d’éternelle subordination, à la régression sociale et au sous-développement.

Une Europe de coopération, de progrès et de paix est impossible venant de l’Union européenne. La plus grande contribution que le peuple portugais devrait présenter pour la construction de cette autre Europe est le rejet de ce pacte d’agression et l’ouverture d’une nouvelle voie de renforcement et de pleine pratique de souveraineté et d’indépendance nationale, d’une démocratie qui recouvre le projet et les valeurs de la Révolution d’Avril, et ce, nécessairement en rupture avec le processus d’intégration capitaliste de l’Union européenne et les intérêts des grandes puissances et du capital.

Pedro Guerreiro, Membre du Comité Central et du secteur international du PCP

Le 9 août 2012

Article paru dans le journal "Avante !"