La France a peur

, par  Francis Arzalier , popularité : 2%

La valetaille journalistique caquète à la télévision sur l’arrivée d’Ebola, cette diarrhée sanglante apportée jusque dans nos foyers par des méchants nègres qui veulent exporter dans notre Occident bienheureux le malheur de l’Afrique. Selon eux, de vicieux Musulmans camouflent jusque parmi nous leur désir de venir égorger nos fils et nos compagnes, au nom d’un Djihad qui suinte déjà ses instincts criminels, en Kabylie, en Kurdistan, des régions dont Monsieur Dupont découvre tous les jours a l’heure du repas à quel point il est déconseillé d’aller y faire du shopping ou de l’humanitaire.

Victime africaine du virus Ebola

Cette Grand-messe médiatique de l’effroi, anesthésie une opinion mieux que le firent en d’autres temps Jéhovah, Jésus, Allah, ou leurs disciples. Le commun des mortels, désespéré par l’austérité, le chômage, et la destruction des industries, voit la réalité comme un spectacle indéchiffrable, irrationnel. Il ne retient de ce magma que le discours de politiciens hypocrites, plus méprisés que le fut Louis XVI il y a plus de 200 ans : un monarque au visage de chien battu, qui persiste à se prendre pour un chef de guerre, alors qu’il n’est que le caniche hargneux des États-Unis ; cela avec l’assentiment de députés dont le seul objectif est d’éviter une consultation des électeurs. Un Premier Ministre au masque de jour en jour plus mussolinien, menton en avant et regard fixe sur les prochaines présidentielles. Un économiste hilare, ayatollah de la religion du Marché capitaliste, qui veut extirper de notre territoire tout ce qui ressemble à un service public : les TGV interrégionaux, que les contribuables ont payé si cher, doivent selon lui faire place aux sociétés privées de cars, qui achèveront d’asphyxier la circulation routière, boufferont 3 fois plus d’énergie en polluant, ce que l’on dénonce à grands cris par ailleurs. Les cabinets d’avocats, de notaires, les pharmacies, devront selon lui s’ouvrir aux capitaux spéculatifs, qui pourront dès lors décider de problèmes de justice et de santé des Français, en fonction de leur comptabilité des profits versés aux actionnaires, à l’autre bout de la planète, car telle est "la Loi du Marché"...

Évidemment, dans cette situation délétère, le moindre espoir de changement est bienvenu : Encore faudrait il qu’il ne s’agisse pas d’un faux espoir. Face au trio maléfique des "Austéritaires" socialistes, voici que s’élèvent les protestations indignées de la Bonne Dame de Lille et sa cohorte de "Frondeurs", disant très justement que le Pouvoir français va dans le mur, et que l’on ne peut bâtir la croissance économique et sociale sur les restrictions budgétaires et les cadeaux au patronat. Et, certes, ils ont raison ! Mais il serait vraiment naïf ou hypocrite de faire miroiter une issue grâce a eux, à un "Gouvernement de Gauche" regroupant la fille de Jacques Delors, toujours fidèle aux visions "Européistes" de son père, plus quelques trublions médiatiques genre Montebourg, et quelques autres : aucun d’eux n’évoque la nécessité pour faire une autre politique au service de ceux qui vivent de leur travail, d’une rupture avec l’Union européenne, ses traités, ses diktats libéraux, son euro, et finalement la logique capitaliste. Sans ce processus de rupture, toute annonce de changement ne sera que verbiage.

Faut-il ajouter pour mémoire à ce théâtre d’ombres un Front National qui rêve d’installer en France un régime autoritaire en engrangeant le désespoir des foules et en multipliant les promesses sans y croire, et les Pères Fouettards de la Droite classique, dont le seul reproche aux dirigeants socialistes en perdition est de ne pas faire assez de "Réformes" au service du MEDEF et du capitalisme en général.

Tous ces amoureux du Pouvoir ont finalement le même dogme ultra-libéral : Le Marché et sa logique du profit des possédants est la solution a tout, il est la règle éternelle de toute société, comme l’enseigne en son école (privée, bien sûr ) "notre" Prix Nobel toulousain.

Ce fanatisme là vaut bien celui des Salafistes, et cause même plus de dégâts sociaux : ils se nourrissent d’ailleurs l’un de l’autre.

Dans cette situation explosive, on peut redouter n’importe quelle issue, si les forces révolutionnaires font défaut. Les Français ont peur de l’avenir, et ils ont certainement raison...

Francis Arzalier, le 7 novembre 2014

Pour le Collectif communiste Polex

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