Levons le blocus de la CEDEAO sur le Mali Secrétariat politique du Fernent/M.T.P-S

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Recevez cet appel à protester contre le blocus honteux de la CEDEAO (Communauté Économique Des États de l’Afrique de l’Ouest) sur les armes achetées par le Mali pour la reconquête militaire du nord. Les armes et approvisionnements sont bloqués aux ports de Dakar (Sénégal) et de Conakry (Guinée). Non seulement ces fantoches présidents de la CEDEAO ne sont pas fichus d’aider le peuple frère du Mali à rétablir l’intégrité territorial, mais passent leur temps à comploter contre Bamako, ce qui objectivement est une complicité avec les bandits terroristes fanatiques islamistes d’Aqmi, d’Ansar Dine, du Mujoa et des séparatistes du MNLA. Espérons que les 37 pays qui ont voté pour renvoyer Jean Ping mettront un devoir d’honneur pour dire NON à la servilité de la CEDEAO vis à vis de la françafric, de l’eurafric et l’usafric.

Nous vous joignons ici des informations de la presse faisant état de cet embargo et d’une contribution analytique d’un camarade.

Ports de Dakar et de Conakry : La CEDEAO fait bloquer du matériel militaire malien

La CEDEAO entend garder la haute main sur les affaires publiques maliennes jusqu’à la fin de la crise que traverse le pays. Ayant appris que l’armée malienne se préparait à engager, seule, les hostilités pour déloger les rebelles inscrustés au nord du Mali, l’organisation sous-régionale a vu rouge.

Ses chefs d’État ont soupçonné une tentative de la junte malienne de s’émanciper de toute tutelle ouest-africaine et, en cas de victoire militaire, de continuer à régenter la vie politique au Mali, voire de reprendre ouvertement le pouvoir. D’autre part, une reconquête solitaire du nord-Mali par l’armée du pays mettrait en échec les velléités de la CEDEAO de liquéfier l’État central malien au profit d’un système d’autonomie très poussé où les régions du nord verraient leur gestion largement confiée aux responsables du mouvement indépendantiste MNLA. Enfin, la CEDEAO ne fait plus trop confiance aux capacités militaires du Mali dont une offensive solitaire pourrait déboucher sur un échec, susciter une recrudescence du terrorisme dans l’ensemble de la sous-région et entraîner un renforcement des positions militaires des groupes islamistes armés.

C’est pour toutes ces raisons que les pays membres de la CEDEAO appliquent, discrètement, une sorte d’embargo sur le matériel militaire à destination du Mali. Selon des sources bien introduites, une grande quantité de matériel militaire (armes, munitions, etc.) a été commandé par le gouvernement de Cheick Modibo Diarra. Redéployées sur le terrain, avec Sévaré et Markala comme quartiers généraux, les unités combattantes maliennes n’attendaient que ce matériel pour engager le fer contre les rebelles. Comme le matériel est lourd et ne peut être transporté que par paquebots, il devait être réceptionné dans les ports maritimes de Conakry (en Guinée) et de Dakar (Sénégal). « Cela fait un mois que nos armes sont venues à Dakar mais les autorités portuaires multiplient les tracasseries administratives pour refuser de les livrer aux émissaires maliens », nous révèle un officier de l’armée malienne.

Notre source fait état du même problème à Conakry. A ses dires, « le président guinéen Alpha Condé, qui était prêt à accompagner l’effort militaire malien au nord, a retourné sa veste et rejoint le camp de ceux qui veulent contrôler l’action militaire malienne ». Or sans ces armes bloquées dans les ports voisins, l’armée malienne restera en phase d’attente. « Notre plan ne consiste pas à occuper telle ou telle ville occuper mais de lancer une offensive générale et simultanée sur tout le territoire usurpé par les rebelles : il nous faut le matériel de guerre au grand complet », souligne notre source qui estime très dangereuse une attaque prématurée contre les rebelles.

La tête du Premier ministre à prix

Fidèle à sa stratégie de mise sous tutelle du Mali, la CEDEAO souhaite le départ de Cheick Modibo Diarra, le Premier ministre. L’organisation reprend à son compte le réquisitoire dressé par la classe politique contre le chef du gouvernement. Ce dernier est accusé de s’être allié à la junte contre la classe politique, d’avoir écarté la classe politique du gouvernement et de caresser le projet de devenir chef de l’État en mettant la justice aux trousses des hommes politiques comme l’attestent les audits des services publics qu’il a ordonnés. De plus, il est reproché à Diarra de disperser ses efforts dans d’autres tâches alors qu’il a été désigné pour deux missions seulement : reconquérir le nord et organiser les élections futures. (maliweb.net)

Pour ne rien arranger, la CEDEAO reproche à Cheick Modibo Diarra de n’avoir pas demandé officiellement l’intervention de troupes étrangères au Mali, ce qui a conduit au rejet, par l’ONU, de la demande de force internationale déposée par le président de l’Union africaine Boni Yahi. Anticipant sur un départ de Diarra, les négociateurs de la CEDEAO (Djibril Bassolé et autres) ont déserté Bamako depuis belle lurette et élu domicile à l’hôtel où réside Dioncounda Traoré, à Paris. Et c’est à Dioncounda qu’ils demandent de décréter un nouveau gouvernement ouvert à l’ensemble des « forces vives de la nation ».

Dans ces conditions, Cheick Modibo pourra-t-il sauver sa tête ? Il s’y emploie activement. Au cours de son récent périple en Afrique et en France, il a, certes, plaidé pour le déblocage des matériels maliens bloqués dans les ports voisins, mais aussi proposé un gouvernement consensuel qu’il continuerait à diriger. Son message sera-t-il entendu ? Quels ministres seront sacrifiés aux politiciens ? Qui vivra verra…

Mali, afghanisation et sahelisation : des responsabilités des pompiers de la communauté internationale et de la CEDEAO

On raconte que les putschistes dirigés par Moussa Traore et à la solde de la France sont allés demander à Modibo Keïta de démissionner. On raconte que Modibo Keïta a refusé en assimilant la démission à la trahison du peuple malien. On raconte que Modibo Keïta a tenu des propos d’une résonance prémonitoire au regard des événements actuels : « Quant à vous, vous venez de prendre une lourde responsabilité devant l’histoire. Allez au bout de votre action. On verra… ! ».

Si Modibo Keïta a été assassiné après neuf ans passé en prison sans jugement, l’histoire, elle, rend son jugement tragique sur une période, véritable marécage post-colonial, recouverte aujourd’hui d’une brume ethnico-djihadiste qu’il importe de dissiper pour mieux comprendre ce qui se laisse à voir sous nos yeux.

Le Mali dans la mélasse du marécage post colonial

Le démembrement du mali amputé de plus des 2/3 de son territoire est une des dernières preuves s’il en était encore besoin de la faillite de la théorie de l’intangibilité des frontières coloniales héritées du congrès de Berlin. Mais le Mali est aussi la preuve, à ses dépens, de la justesse de la position de « l’indépendance dans l’unité » sabotée par les Houphouët, Senghor and Co. Au nom du peuple sénégalais, les dirigeants sénégalais de l’époque à la solde de la françafrique ont saboté la fédération du Mali. Quelle différence avec le leader panafricaniste Lumumba dont le projet était : « Avec mes amis, N’Krumah du Ghana, Moumié du Cameroun, Roberto Holden d’Angola et bien d’autres, progressistes et nationalistes, nous voulons, primo, réviser les frontières arbitrairement fixées à Berlin par des diplomates ignorant tout de l’Afrique, en vertu d’intérêts contradictoires qui ne sont pas ceux des population(s…) ». C’est ce projet qui était conforme au principe juste de « l’union libre des peuples libres d’Afrique » du grand malien Tiémokho Garan Kouyate différent de ces parodies et psalmodies d’unité que sont CEDEAO, UA, CEMAC… du moins de ces unités véritables cartels de chefs d’Etat au service de l’impérialisme.

Le démembrement du Mali amputé de plus des 2/3 de son territoire est ainsi la conséquence d’un Burkina entre les mains de l’assassin Compaore, d’une Algérie qui a perdu son statut de « Mecque des révolutionnaires », d’une Côte d’Ivoire entre les mains des filleuls du parrain françafricain Houphouët, de la trahison Senghorienne puis celle de Khadafi par Wade au Sénégal, des représailles françaises et du blocus par le Sénégal de Senghor et la Côte d’Ivoire d’Houphouêt contre la Guinée de Sékou Toure…

La situation actuelle du peuple frère malien ne saurait aussi se comprendre sans se rappeler de l’attitude de la France consistant en « la recherche à tout prix et coûte que coûte, d’un régime de trahison nationale à son entière dévolution » expliquant le coup d’Etat semi colonial du 19 novembre 1968 ayant débouché sur l’assassinat de Modibo Keïta. Avec l’assassinat de Modibo, c’est plus qu’une personne qui a été assassinée. Ont été en effet assassinés le franc malien et/ou les perspectives d’une souveraineté monétaire, le rejet des accords de défense et des bases militaires françaises…

Avec ce coup d’état a été arrêté le processus naturel et endogène identifié par l’US/RDA lors de son congrès de Mai 1968 et consistant en la lutte contre la gérontocratie patriarcale, les féodalités traditionnelles, l’accaparement foncier en campagne par les nouveaux riches et les impérialistes.

La gestion conservatrice et non de transformation sociale de la semi colonie multinationale qu’est le Mali par les Traore, Konare et ATT n’a pas tenue face aux conséquences des résultats des politiques tacticiennes à courte vue au service d’une géopolitique impérialiste en Libye, dangereuse à court terme en l’espèce pour le Mali et tout le Sahara et le sahel.

Le piège de l’ethnisme et du djihadisme politique

L’identité des sécessionnistes que sont Aqmi, Ansar Din, Boko Haram, Mujao, MNLA… encouragent les théoriciens de l’ethnisme et de l’islamisme politique dans leur volonté d’imposer des grilles de lectures ethno-djihadistes en lieu et place des repères de classe fondées sur l’analyse des structures socioéconomiques et de l’intégration-soumission au mondialisme capitaliste.

L’islamisme, l’ethnisme, le confrérisme, l’intégrisme chrétien, juif, le racialisme, le culturalisme… ne constituent pas les éléments fondamentaux explicatifs d’une situation sociopolitique. Ils n’en constituent que des facteurs qui aggravent, qui dérivent, qui poursuivent, mais qui sont des conséquences… Mais ils n’en sont jamais la cause. L’instrumentalisation de l’ethnisme et l’islamisme politique comme sinon une « mystification fascinante » ou du moins un leurre intellectuel pour masquer la réalité ne sont pas nouveaux.

Oui les sécessionnistes du Nord Mali sont des réactionnaires de la plus vile, de la plus sanguinaire et de la plus sotte espèce. Sur ce point les média-mensonges au service de la pensée dominante libérale particulièrement au service de la France communiquent beaucoup. Tout d’un coup l’impérialisme se ferait du souci pour les mosquées de Tombouctou et la ville des 333 saints du Mali ?! Rappelons le secret de polichinelle. Le Qatar finance Ansar Dine et le Mujao. C’est ce même Qatar qui était l’allié de l’OTAN en Libye. Quand Khadafi parlait d’Al Qaïda, il faisait référence à ces hordes de barbares médiévaux qui le combattaient aux côtés de la « communauté internationale ». Il apparaît que l’OTAN les a achetés pour les retourner contre Khadafi, contre un retour armé au Mali et dans tout le Sahara. Il n’y a pas l’ombre d’un doute : « on assiste aussi à l’alliance objective entre la Françafric, l’Eurafric et l’Usafric et les pétro-dollars du fondamentalisme religieux d’Arabie Saoudite, du Quatar, de Barhein, du Koweit, des Emirats pour déstabiliser et balkaniser les Etats nés des indépendances comme on le voit au Mali, au Soudan, etc. ».

Cette ruse ne sert qu’à une chose : distinguer l’ivraie du fondamentalisme religieux d’avec la bonne graine du MNLA. La France soutient le MNLA c’est d’ailleurs la raison pour laquelle son secrétaire général a été exfiltré par hélicoptère par B. Compaore.

Pour nous, c’est ni groupes djihadistes du Sahel, ni MNLA. Aucune propagande ne cachera la vérité que, « (…) l’actuel mouvement touareg n’est pas nationaliste mais pro-impérialiste, il est national-chauvin, national terroriste et islamo-fasciste. ».

Le Code de l’AZAWAD, en retard de deux siècles sur la charte de Kouroukan Fouga est un pacte de soumission au néo-colonialisme. Le pétrole, l’uranium, l’or, le gaz, le coton, le riz et le mil maliens font saliver. A défaut d’un nouveau congrès de Berlin, activer les marionnettes de Libération Nationale de l’AZAWAD est la solution pour dépecer les Etats-nations post-coloniaux et repartager ainsi le monde. Prédécesseur Modibo Keïta, on a vu !

« Le peuple malien est et doit rester souverain »

Il est parfois des questions plus informatives que des réponses. Et dans le cas du Mali, certaines d’entre elles sont plus que troublantes.

Si la CEDEAO n’était intéressée que par l’ordre constitutionnel pourquoi n’avoir pas respecté la constitution malienne qui parle de l’organisation dans les 40 jours par le président de transition d’une élection présidentielle ? Pourquoi alors s’émouvoir d’un coup d’état intervenant un mois avant l’élection présidentielle et avoir imposé un président de transition pour une période d’un an ? La CEDEAO est aujourd’hui de manière objective une partie de l’actuel problème malien.
- Comment préparer des interventions militaires au Mali avec de surcroît des forces étrangères, sans les maliens ? Alors que la facture sera payée par le peuple malien.
- Pourquoi la CEDEAO a menacé d’embargo le Mali alors que cette sanction n’existe pas dans ses textes ?
- Pour qui travaille Ouattara qui se presse de fermer ses frontières au peuple malien avant la réunion de la CEDEAO ?
- Pourquoi faire des pressions sur le premier ministre de transition pour une intervention militaire ?
- Pourquoi organiser des rencontres à Ouagadougou pour parler du Mali avec des maliens ?
- Pourquoi n’avoir pas accordé l’appui logistique et militaire demandé par le gouvernement malien en son temps en lieu et place de troupes étrangères ?

Comme le dit le Mouvement Populaire du 22 mars (MP22), « il n’appartient pas à la CEDEAO, à l’Union Africaine, au Conseil de Sécurité des Nations Unies, à la France ni à aucune autre puissance étrangère de venir imposer une solution en dehors des maliens eux-mêmes ». La CEDEAO doit répondre des graves accusations du MP22 : « la persistance de la crise politique et institutionnelle au Mali est le fait de la CEDEAO qui continue à afficher un mépris souverain pour toute solution nationale et à multiplier les gestes de provocation, de chantage et de menace contre les forces politiques qui rejettent ses diktats. La CEDEAO n’est pas à la recherche d’une solution politique nationale souveraine et durable à la crise que traverse le Mali. Bien au contraire, elle s’est totalement discréditée aux yeux de notre peuple à travers ses violations répétées de l’Accord-cadre du 6 avril, la déclaration solennelle du CNDRE du 1er avril 2012, la déclaration solennelle des forces vives du Mali à Ouagadougou les 14 et 15 avril 2012. ».

La CEDEAO osera-t-elle quant à elle prendre une lourde responsabilité devant l’histoire ? Si elle va au bout de son action il est indéniable que nous allons vers un putsch contre le peuple malien.

C’est pourquoi, il urge pour les peuples de faire pression sur leur gouvernement pour dire : nous ne voulons pas en notre nom, une CEDEAO dans le camp des hyènes qui prétendent faire de l’intermédiation dans l’enclos des chèvres ou des pyromanes qui « allument le feu, qui l’attisent et maintenant qui viennent jouer aux pompiers ». Ne démissionnons pas sur ce point pour ne pas trahir nos responsabilités vis à vis du peuple malien. D’autant plus que ce sera ensuite le tour de quel pays ?

Pour une conférence nationale souveraine au Mali !

Le Mali n’est pas une sous-préfecture de la CEDEAO !

A bas le diktat de la CEDEAO contre le peuple malien !

La CEDEAO ne peut plus être cette AOF véritable conseil d’administration des intérêts de la « communauté internationale » par l’entremise de la Françafric !

16 juillet 2012
Guy Marius Sagna
Coordonateur du M23 de Tambacounda

Guy Marius Sagna
email : guymarius_sagna@yahoo.fr
Tèl : 77 524 94 41

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