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Jean-Luc Mélenchon sur les traces de François Mitterrand
Nicolas Marchand livre une analyse intéressante sur quelques aspects d’une conférence de Jean-Luc Mélenchon pour l’anniversaire du 10 mai 1981.
L’Humanité de mercredi consacrait une large place à une conférence de Jean-Luc Mélenchon à propos de l’anniversaire du 10 mai 1981.
J’ai eu la curiosité de visionner cette conférence (durée 1h30 – accessible par ce lien sur dailymotion http://www.dailymotion.com/video/xin13w_conference-de-jean-luc-melenchon-1981-bilan-raisonne-des-lecons-dans-l-actualite_news).
Son contenu n’est pas sans intérêt ; on peut en partager certains aspects, en discuter d’autres ; mais surtout il m’a intéressé par la vision plus précise qu’il permet d’avoir de la personnalité politique de Jean-Luc Mélenchon. Je n’en signale que quelques aspects qui ont particulièrement retenu mon attention.
Le plus frappant, c’est l’apologie de François Mitterrand et de la stratégie qu’il a conduite. « La relation personnelle avec François Mitterrand était toujours d’une grande délicatesse » témoigne-t-il ; évoquant « une magie séductrice étrange : cette délicatesse humaine combinée à l’attirance vibrante pour son savoir-faire politique ».
Le « savoir-faire politique » de Mitterrand, les communistes en ont fait la triste expérience. Et pas seulement eux : Mitterrand n’a-t-il pas aussi laissé en héritage les éléments d’une crise de la politique, grave et durable ; ne nous a-t-il pas aussi légué les séquelles de ses initiatives de mise en orbite du Front National... ce dont Jean-Luc Mélenchon se garde bien de parler. Quant à « l’attirance vibrante » de Jean-Luc Mélenchon pour son savoir-faire... on ne peut pas dire qu’on est pas prévenu !
Selon Mélenchon, Mitterrand incarne « le combat de l’union de la gauche », qu’il s’agit de reprendre, et le bilan social de 81-83. Quant aux problèmes, ils sont imputables aux autres, notamment les dirigeants sociaux-libéraux du PS. Mélenchon renvoie dos à dos les procès injustifiés faits à Mittterrand et au programme commun par l’extrême gauche et par les sociaux-libéraux à la Strauss-Kahn.
Il dédouane Mitterrand de la responsabilité du tournant de 1983, présenté à la fois :
comme quasiment inéluctable (le mur d’argent, l’absence d’une vision par toute la gauche des mutations du capitalisme ; est même incriminée la conception dépassée du « capitalisme monopoliste d’état » !!!),
et comme la responsabilité des dirigeants du PS (sont nommés Delors, Mauroy, Rocard)...
De même, ensuite, à propos de la mise en cause des nationalisations, oubliant le « ni-ni » formulé par Mitterrand lui même.
Cette mise en opposition Mitterrand/sociaux-libéraux se prolonge dans la mise en cause insistante des présidentiables socialistes pour 2012, pendant que Jean-Luc Mélenchon se situe dans le sillage des personnalités (toutes socialistes) qu’il nomme : Jaurès, Blum, Salengro, Mitterrand, comme s’il cherchait à incarner le Mitterrand de 2012, (« je me suis modestement faufilé dans le récit » précise-t-il !!!).
La référence à la stratégie du programme commun (dont le PCF a été l’initiateur, souligne-t-il) est insistante, jusqu’à l’évocation d’un « remix », désormais impossible avec les dirigeants actuels du PS, mais pour lequel il est, lui, disponible... Il insiste aussi beaucoup sur la conception fusionnelle de l’union de la gauche qui a longtemps existé, au PCF comme au PS (ce qui renvoie implicitement, peut-être, à la conception que Mélenchon se fait du Front de gauche).
JLM insiste enfin sur le rôle du PCF pour la candidature de Mitterrand en 1965 ; signalant que, sans cet appui, Mitterrand ne se serait pas déclaré candidat. Ce dont il dit avoir pour lui même retenu la leçon. Il est vrai qu’en présentant sa propre candidature en janvier, il avait affirmé le faire en accord avec la direction du PCF...