Conseil national du 5 septembre 2018
Un bougé décisif est nécessaire dès avant le congrès. Intervention de Paul Barbazange

, par  Paul Barbazange , popularité : 3%

Mon dernier brouillon d’intervention au CN du 05 09 2018. Dernier, car le contenu des débats m’a conduit à ajouter, à modifier les équilibres. Cette intervention n’a pu être prononcée car je n’ai pas été appelé bien qu’inscrit depuis plusieurs jours... je la publie donc et l’envoie à la présidente du CN.

Il y a bien un constat sur lequel nous sommes tous d’accord, c’est l’effet destructeur du rouleau compresseur macroniste, (en liaison avec le MEDEF), qui après Hollande prétend achever la destruction des acquis des luttes d’un siècle. Les milieux populaires en souffrent particulièrement. Et s’il y a colères, luttes, il y a aussi beaucoup de résignation et de rejet de la politique comme des hommes et des militants politiques. Nous n’y échappons pas, nous sommes de plus en plus confondus avec toutes les forces politiques. Effacés de la vie des citoyens.

J’estime compte tenu de la filiation de Macron que la réponse ne peut être que dans une perspective communiste historique et renouvelée, porteuse d’une volonté ferme de rompre avec l’organisation économique, sociale et politique du capitalisme. Avec toutes les prises de risques que cela impose. C’est aussi cela être communiste.
Ce constat, me semble t-il, doit fonder nos choix de congrès.

Les résultats cumulés au fil des décennies, en particulier stratégiques et électoraux lors des dernières consultations nationales ont conduit une large majorité des militants du PCF à exiger un congrès extraordinaire. Allons nous en être capable ? Encore possible, mais loin d’être acquis.

Le texte adopté au dernier CN comme projet de « Base commune » n’a satisfait qu’une minorité. Dans le CN et dans la partie des militants qui participent activement. Si bien que trois propositions alternatives ont été statutairement déposées. Les débats d’aujourd’hui montrent que l’essentiel du débat se fait entre deux propositions, celle (adoptée à la majorité relative au sein du CN 49 voix sur 168 membres et une centaine de présents) et le texte intitulé « Pour un manifeste communiste du XXIe siècle ».

Des camarades estiment qu’il y a peu de différences entre ces quatre textes, qu’il suffirait de travail pour les rendre cohérents. Je pense qu’ils se trompent. Il y a des différences décisives sur le bilan décennal, sur la conception du rassemblement, sur l’outil parti à reconstruire et j’en passe. L’orientation est en cause. Allons nous tous avoir la volonté et les moyens de les faire saisir à tous les adhérents dans les trois semaines qui nous séparent du choix de la base commune ?

Il y a au moins une différence fondamentale entre les deux textes les plus discutés. Le manifeste n’existe que parce que ses rédacteurs ont eu eux la volonté de rassembler dans la clarté des camarades qui ont sur des questions importantes des positions différentes mais se retrouvent sur la nécessité d’un parti communiste autonome, nationalement visible, fondé sur l’activité de ses adhérents et militants.
Ce que la direction a été incapable ou n’a pas voulu faire !

Aujourd’hui nous avons donc fait un certain nombre de propositions : sur la préparation du congrès, le déroulement de la fête de l’Huma et la diversité nécessaire dans les tribunes à la veille du congrès, sur le la pluralité encore à conquérir dans l’Huma entre propositions communistes... Je n’ai pas entendu de début de prise en compte. Un aspect retient mon attention : des camarades ont parlé de « casting » en évoquant certains soutiens, cela montre une méconnaissance profonde du fonctionnement militant de notre parti. C’est une faute politique porteuse de graves divisions. André Chassaigne vient de dire combien cela l’a personnellement blessé ; c’est déjà grave. Mesurons le sens de la manœuvre, quand elle vise à isoler, à tenter de museler certains des soutiens les plus éminents du texte peut être en capacité de devenir majoritaire.

Je terminerai cette intervention par tout autre chose, lié pourtant au congrès par l’importance qu’y prennent les questions internationales et la proximité des élections européennes. Du 23 au 25 novembre se tiendra à Athènes la 20e rencontre des partis communistes et ouvriers, sur le thème de la classe ouvrière, des alliances et de la lutte pour la paix. Le panel des partis présents sera large des communistes chinois, aux cubains, espagnols et portugais, etc... Je suis de ceux qui estiment que nous devons en être. Pour écouter, donner nos positions, agir. Chercher en Europe et dans le monde diverses rencontres, diverses alliances avec des forces de gauche et social démocrate ne peut continuer à nous tenir à l’écart des rencontres de communistes.

Un bougé décisif est nécessaire dès avant le congrès.

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