En date du 19 décembre 2023, l’hebdomadaire ultra-réactionnaire "Le Point" fait état d’un sondage auprès des français (...)
Contre la guerre en Syrie, le 4 septembre, devant l’assemblée nationale ?
Malgré le répit de quelques jours, imposé par le refus grandissant des peuples d’une nouvelle guerre d’agression impérialiste, les Occidentaux vont-ils pouvoir mettre le feu à la Syrie ?
La semaine passée, le déclenchement des opérations militaires nous était présenté comme une question d’heures...
Dès le 29 septembre, les médias - serviteurs zélés de François Hollande et des puissances financières françaises et transnationales - annonçaient des frappes militaires "avant le 4 septembre" et le président français précisait que celles-ci auraient lieu AVANT le débat au Parlement, prévu ce jour-là.
Télés, radios et journaux, cartes de géographie à l’appui, dessinaient le contour de l’agression imminente...
Mais depuis deux jours, changement de ton !
Au grand dam de ces va-t-en-guerre de salon bien à l’abri derrière leurs micros, caméras et claviers, les peuples d’Europe et d’Amérique font entendre leurs voix.
Premiers résultats : en Europe, l’Allemagne et l’Italie déclarent forfait. En Grande-Bretagne, où l’opinion grondait, David Cameron, le Premier ministre, pourtant va-t-en-guerre, s’est vu contraint de soumettre la décision à un vote préalable de la Chambre des Communes. Et celle-ci, contre toute attente, a refusé la guerre, trente députés conservateurs ayant rejoint par leur vote négatif les travaillistes, malgré les pressions de Laurent Fabius, dépêché sur place.
David Cameron s’est incliné : après le Canada, la Grande-Bretagne, pourtant l’alliée traditionnellement fidèle à Washington, ne participera pas aux opérations projetées.
Malgré ce revers de taille infligé au camp belliciste, le président français reste de marbre : la France, selon lui, et donnant le sentiment d’ignorer la défection anglaise, participerait, même seule aux côtés des USA, à l’agression militaire contre la Syrie.
François Hollande accélère les préparatifs de l’intervention française, qui devrait toujours avoir lieu avant le débat - sans vote - du Parlement le 4 septembre...
Pourtant, l’opinion publique de notre pays refuse à 64% l’option militaire, déjà rejetée dès la première heure par les militants anti impérialistes - le Collectif communiste Polex, le Comité Valmy, le PRCF, les Rouges Vifs de Marseille, le réseau Faire Vivre le PCF, les communistes de Vénissieux, mais aussi par le PCF, le Mouvement de la Paix - qui manifestaient dès jeudi 29 mai à Paris et en province. Ce refus de la guerre s’étendant sous des formes diverses à des fractions de la droite, Debout la République, au Modem, à des secteurs de l’UMP, contrainte aujourd’hui officiellement de réclamer un vote préalable du Parlement français...
Aux USA même, l’opinion étant majoritairement hostile à l’engagement dans un nouveau conflit, Barack Obama doit en tenir compte et, samedi 31 août, il annonce qu’il soumet l’option militaire américaine à un vote préalable du Sénat et de la Chambre des Représentants, réunis seulement à partir du 9 septembre...
Ainsi, face à un monde hostile à un nouveau conflit, gros des menaces d’une troisième guerre mondiale, les USA ne sont plus en capacité d’imposer unilatéralement leur domination impérialiste. Les vétos de la Russie et de la Chine, la fermeté de leurs mises en garde, la condamnation sans équivoque de l’interventionnisme occidental par les nations libérées d’Amérique latine, les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et South Africa) également, mais aussi par des alliés des USA, telle l’Egypte, ont créé un nouveau rapport de force dans le monde.
Alors qu’il y a vingt ans ou plus récemment encore, les USA et leurs alliés pouvaient unilatéralement intervenir militairement dans les Balkans, en Afghanistan, en Irak, en Afrique comme en Libye ou au Mali.
Donc, la paix du monde vient d’obtenir un sursis.
Mais un simple sursis.
L’impérialisme US, obligé de temporiser, n’a pas dit son dernier mot. Il nous reste quinze jours pour amplifier la riposte de notre peuple. Et seulement deux jours pour contraindre le pouvoir, en France, à non seulement organiser un véritable débat au Parlement, mais aussi à un vote préalable de celui-ci avant toute décision française. Et mettre ainsi chaque député et sénateur devant ses responsabilités, face à l’opinion de nos concitoyens.
Pour l’instant, François Hollande et son parti, dit "socialiste", violant la démocratie et bafouant l’esprit même de la République française, restent figés sur leur refus de consulter les représentants du peuple français. Le président de la République, son gouvernement, les parlementaires PS, Radicaux de Gauche et EELV, s’en tiennent, pour le moment, à la position aventuriste de l’option militaire sans blanc sein du Parlement.
Mais leur position devient chaque heure plus intenable après les exemples britannique et américain, et face à l’opposition grandissante du peuple français.
Il reste, crions-le bien fort, deux jours pour imposer le 4 septembre, un vrai débat parlementaire suivi d’un vote négatif.
Organisons, dès à présent, la mobilisation de tous ceux, quelle que soit leur couleur politique, qui refusent de voir la France entraînée dans de terribles aventures militaires, qui pourraient déboucher sur une troisième guerre mondiale.