Les communistes algériens (PADS) se défient des « réformes » promues par le pouvoir et appellent à la mobilisation pour mettre en échec les plans de soumission à l’impérialisme

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Sur les nouvelles « réformes politiques et économiques »

Aucune confiance dans le pouvoir actuel !

Mobilisation pour mettre en échec les plans inavoués des tendances anti-populaires et anti-nationales disposées à placer le pays sous la botte des puissances impérialistes !

Un simulacre de consultations est lancé en vue de nouvelles réformes politiques économiques et sociales « profondes » annoncées par le pouvoir par la voix du chef de l’Etat après son discours d’avril. La loi sur les partis, la loi électorale, la place des femmes dans les assemblées élues, le code de wilaya, celui de l’information et la dépénalisation des « délits de presse », la loi sur le mouvement associatif, devraient être revus. Le Parlement actuel est appelé à se prononcer dans les prochains mois sur les projets que le gouvernement lui présentera. Selon l’échéancier fixé par le chef de l’Etat, les nouvelles lois devront entrer en vigueur avant les élections législatives de 2012. Une révision de la Constitution interviendra après ces élections. En fonction de l’importance des changements projetés, cette révision sera soit adoptée par le nouveau Parlement, soit soumise à l’approbation des électeurs par référendum.

Bouteflika n’a pas dévoilé aux citoyens le contenu de ces réformes. Il affirme que ce contenu résultera des consultations qui viennent d’être engagées avec les partis agréés et des personnalités politiques sous la houlette du président du Conseil de la Nation qu’il a désigné pour agir en son nom. De nouvelles orientations économiques et sociales vont entrer en application, après consultation d’une simple « tripartite » gouvernement-patronat-UGTA (« syndicat » du pouvoir). Le pouvoir justifie leur adoption selon cette procédure par la nécessité de « promouvoir un climat plus propice à l’investissement et à l’activité économique ».

Il est évident que les cercles les plus réactionnaires du régime et les plus disposés à mettre le pays sous la coupe des puissances impérialistes ont déjà leur plan. Ils cherchent seulement à le faire passer comme le « fruit » d’un large consensus national devant recueillir l’agrément des Obama, Clinton, Sarkozy et Merkel. Le contenu essentiel de ces « réformes » est arrêté depuis des mois. Des journaux ont fait état de longs conciliabules dans les coulisses du régime avant le discours du 15 avril du chef de l’Etat. « L’opposition » ultra-libérale inféodée à l’impérialisme, organisée dans le pseudo « Comité national pour le changement et la démocratie » et impulsée par les dirigeants les plus droitiers du RCD, à travers des tentatives de manifestations de rues, a fourni aux tendances les plus réactionnaires et les plus antinationales du régime les alibis pour concocter de nouveaux changements. L’objectif inavoué est de répondre aux exigences des puissances impérialistes et de conforter les intérêts des classes et couches sociales compradores, affairistes, parasitaires et exploiteuses soumises ou alliées à ces puissances.

Les réformes sont dictées par le climat de mécontentement général mais leur contenu vise à satisfaire les intérêts des puissants

La décision d’opérer des changements législatifs et constitutionnels est une résultante à la fois des contradictions internes du régime, de la guerre qui déchire divers clans au sein des couches sociales affairistes et exploiteuses dont le régime est l’émanation, du mécontentement de diverses tendances de la bourgeoisie et de la petite-bourgeoisie ultra-libérales, dans l’opposition, qui s’estiment écartées de la prise de décision, des pressions et menaces de plus en plus fortes et de plus en plus déclarées des grandes puissances impérialistes. Le pouvoir courbe l’échine sous les injonctions grossières et répétées de Madame Clinton, de Juppé ou de la représentante de l’Union européenne en Algérie, sans parler des ambassadeurs de ces puissances qui ne se gênent pas pour dire au gouvernement ce qu’il doit faire et ce qu’il ne doit pas faire. Cette décision est aussi et surtout le reflet de l’extraordinaire montée des luttes sociales et des luttes populaires contre l’arbitraire et l’arrogance des autorités. Le pouvoir louvoie et prend des mesures, y compris en acceptant des augmentations de salaires en faveur des fonctionnaires, pour faire avorter les changements radicaux de plus en plus exigés à travers le mécontentement populaire pour le moment spontané et inorganisé. Il peut faire des concessions formelles au mouvement populaire pour désamorcer les revendications démocratiques tout en entérinant dans les lois fondamentales du pays le pouvoir économique et les exigences de la bourgeoisie compradore, parasitaire et exploiteuse.

Ces contradictions sont liées aux incertitudes créées par la crise internationale du capitalisme, du fait de l’étroite dépendance de tous les équilibres politiques et sociaux du pays par rapport au prix du baril de pétrole, à la lutte sans merci que se livrent les différents clans du régime pour le partage des revenus pétroliers. Certes, la hausse actuelle du prix du pétrole éloigne momentanément le risque de banqueroute financière et politique. Mais ces mêmes hausses excitent encore plus les appétits voraces des barons de l’import. Les mesures de contrôle des importations imposées depuis 2009 par une tendance de ce pouvoir ont heurté les intérêts des multinationales installées en Algérie, des importateurs, des distributeurs et des « industriels ». Ils se sont tous habitués depuis la libéralisation de 1990 et le lancement des ajustements structurels de 1994 à jouir de grandes largesses avec la complicité du pouvoir, à ne pas payer leurs impôts, ne pas facturer leurs ventes, ne pas déclarer leurs employés à la sécurité sociale, à violer la loi en toute impunité. Leur principale revendication est la levée des restrictions et contrôles sur les actes d’importation. Des pressions coordonnées ont été exercées dans ce sens par les représentants des Etats impérialistes et la bourgeoisie intérieure sous la bannière de « l’amélioration du climat des affaires ». Cette coalition veut fixer dans des lois imprescriptibles sa volonté de piller en toute légalité les ressources de l’Algérie. Elle tente d’enfermer le pays dans une « camisole de force » qui interdira à tout gouvernement à venir, soucieux de traduire en actes les aspirations populaires à la justice sociale et au progrès, de changer les règles économiques imposées par les Etats impérialistes et leurs alliés intérieurs. En fait, elles veulent que l’Etat inscrive dans les lois et la Constitution des clauses qui garantissent de façon irrévocable les privilèges insolents accordés ces 20 dernières années aux multinationales, aux importateurs, aux grossistes, aux spéculateurs du foncier et de l’immobilier, aux prétendus industriels nationaux, des clauses qui interdisent à l’Etat d’intervenir dans la sphère économique si ce n’est seulement pour protéger les « droits » des privilégiés, des exploiteurs et des oligarchies internationales.

Les couches compradores et toutes les autres catégories de la bourgeoisie parasitaire et exploiteuse sont opposées à toute mesure considérée comme une entrave à leur enrichissement illimité et à la fuite des capitaux. Elles ont accumulé une masse monétaire de plusieurs centaines de milliards de dinars hors des circuits bancaires, grâce aux crédits sans condition ni contrepartie des banques publiques, à la spéculation, aux cadeaux fiscaux et à la baisse des taxes douanières. Elles représentent désormais une force sociale et politique qui ne tolère aucun contrôle de l’Etat fût-il dans leur propre intérêt à long terme. Elles rêvent d’étendre leur mainmise sur les gisements de pétrole. Elles cherchent à obtenir la liberté de change monétaire pour placer leurs fortunes à l’étranger. Elles ne se contentent plus simplement de profiter de la générosité de l’Etat. Elles veulent exercer leur hégémonie directe sur les appareils d’Etat. Elles dénient à ces appareils toute velléité de se mettre au-dessus de leurs calculs à court terme ou de prendre en compte les intérêts généraux de la société. Les multinationales de leur côté ne relâchent pas leurs pressions pour tenter d’élargir leur contrôle sur tous les secteurs juteux de l’économie, y compris le secteur bancaire et financier public à la faveur d’une remise à l’ordre du jour du projet d’ouverture de leur capital ou de prétendus partenariats qui servent seulement à pomper les ressources en devises de l’Algérie. Leurs défenseurs dans le pouvoir intriguent pour obtenir, y compris par la force, la reformulation des lois fondamentales et la réhabilitation de la loi Khelil qui leur ouvriraient la porte à la prise de possession directe des gisements d’hydrocarbures.

Dans ce contexte, les changements constitutionnels et législatifs en préparation ont pour but principal de satisfaire l’appétit de ces classes parasitaires, d’exaucer leurs souhaits les plus insensés aux dépens des intérêts du pays et des travailleurs.

Le pouvoir manoeuvre pour faire passer ses projets sous les dehors d’un nouveau « consensus national ». Le silence et le flou sur ses projets sont soigneusement entretenus. Ils cachent de mauvais coups en préparation contre les travailleurs et les masses populaires. Le régime met à mal l’indépendance du pays en gardant le silence sur les ingérences répétées des puissances impérialistes qui se permettent de lui faire des injonctions ou de lui demander des explications sur son attitude vis-à-vis de la Libye voisine. Il a dépêché son ministre des Affaires étrangères aux USA au début du mois de mai pour exposer ses projets de réforme aux principaux responsables de cette grande puissance impérialiste. Selon la formule de l’agence Algérie Presse Service, Médelci a « explicité » auprès de Mme Hillary Clinton le contenu de ces réformes. Les citoyens algériens sont quant à eux tenus dans l’ignorance de ce que le pouvoir compte « réformer ». Les responsables américains, le Sénat US et le nouvel ambassadeur des USA à Alger jugent tous « encourageant » le programme de réformes de Bouteflika. Ils vont même jusqu’à considérer qu’à la différence de ce qui se passe dans les autres pays arabes, le départ du régime n’est pas revendiqué. Les revendications qui se posent en Algérie ne sont pas selon eux politiques mais seulement économiques et sociaux. Ces appréciations ne sont pas rassurantes pour le peuple algérien. Cela signifie que la résultante des conflits qui se dessine au sein du pouvoir est jugée dans leur optique déjà globalement en faveur des intérêts des impérialistes. Soit elle doit pouvoir évoluer sous des pressions externes redoublées vers un changement politique plus net par l’éviction des forces qui conservent encore un certain attachement à l’indépendance du pays. Chaque fois que l’impérialisme décerne de bons points aux responsables algériens, la situation s’aggrave pour les travailleurs. Le pays perd en indépendance et souveraineté, avec pour conséquence la descente dans un abîme sans fond. Les Etats impérialistes veulent placer à la tête de l’Algérie, comme dans tous les pays arabes, des pantins qui se mettent au garde-à-vous devant eux.

La mobilisation des masses est indispensable pour contrer cette dangereuse évolution

La méthode du pouvoir pour faire avaliser ses projets est foncièrement antidémocratique. L’Assemblée nationale et le Conseil de la Nation n’ont aucune légitimité pour entériner les choix du pouvoir. Ils ne sont pas représentatifs de la volonté populaire. Ils sont issus d’élections frauduleuses et d’un verrouillage politique. Le recours à un référendum sans grands débats préalables, sans institutions représentatives dotées du pouvoir de trancher les grandes questions est par essence une méthode qui ne laisse pas d’autre choix aux citoyens que de répondre par oui ou par non à des choix imposés. De plus le président qui propose cette révision constitutionnelle a été « élu » lors d’un scrutin boycotté par la grande majorité de la population.

Le pouvoir s’affaire à noyer le poisson avec ses réformes. La question principale est d’abord de lever les entraves à l’exercice des libertés démocratiques. Le danger persistant du terrorisme islamiste ne peut les justifier.

Aucune promesse d’ouverture démocratique ne peut être prise au sérieux tant que la loi anticonstitutionnelle sur les partis, adoptée en 1996 par un conseil de transition fantoche non élu, n’est pas purement et simplement abrogée. Il en est de même pour les lois sur la représentativité syndicale et les modalités de grève votées en 1990 par une APN issue du parti unique et complétées dans une direction encore plus négative par ce même conseil de transition. A plus forte raison, il faut se mobiliser pour dénoncer et mettre en échec les projets du ministre de l’Intérieur qui n’hésite pas à déclarer qu’il y a trop de partis !

Aucune illusion ne doit être propagée sur les intentions réelles des dirigeants du régime actuel. Les classes possédantes et dirigeantes sont prêtes à trahir sur toute la ligne les intérêts du pays face aux plans des puissances impérialistes, à leurs menaces à peine voilées, à travers les « leçons » ivoirienne et libyenne, à la banalisation de leurs ingérences et de leur droit de regard sur les affaires internes du pays. Des courants du pouvoir qui ont appliqué à la lettre les injonctions du FMI, jusqu’à une période récente, manifestent maintenant leur inquiétude pour l’avenir du pays face au diktat et à la nuisance des « barons de l’informel ». Mais les personnalités qui les représentent n’ont aucune crédibilité du fait de cette compromission. Elles ne comptent que sur les intrigues ou les jeux tactiques de coulisses pour tenter d’infléchir le cours de l’évolution dans le sens d’un hypothétique redressement venant de l’intérieur de ce pouvoir. Elles ont toujours méprisé le peuple. Habitués à commander et à truquer les élections pour préserver leurs postes et leurs privilèges, ces courants ne mènent aucun combat de masse pour contrer ces barons et leurs puissants protecteurs dans les appareils d’Etat. Bien plus : ils déclarent publiquement que ces barons sont très forts !

Les réformes annoncées ne peuvent être détachées de ce contexte préoccupant et dangereux.

Aucun changement dans l’intérêt des travailleurs et des couches laborieuses du pays ne peut être arraché sans lutte organisée. Il faut agir pour réaliser la tâche qui est à l’ordre du jour de l’étape historique actuelle : instaurer une véritable république démocratique populaire, donner un contenu politique, économique et social réel et concret à cette république, à ses orientations patriotiques et anti-impérialistes.

Les travailleurs ne doivent compter que sur eux-mêmes et sur leur combat politique et social, sous toutes les formes, pour obtenir la satisfaction de leurs revendications sociales immédiates et de leur aspiration à un changement politique et économique radical.

Ils représentent l’immense majorité de la population. Unis et organisés, alliés à toutes les couches laborieuses du pays, ils constitueront une force invincible. Ni les groupes mafieux et les plus fascisants du régime, ni leurs alliés islamistes, ni les donneurs d’ordre impérialistes, ni l’OTAN, ne pourront les faire plier.

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