Cantonales, présidentielles Courrier à Laurence Cohen, secrétaire fédérale du Val-de-Marne

, par  Alain De Poilly , popularité : 3%

Fontenay-sous-bois, le 15 février 2011

Chère Laurence,

Je partage entièrement ton courrier du 8 février concernant la participation au conseil départemental. Mais malheureusement je ne pourrai être présent au conseil du lundi 21 février.

Mais je tiens comme tu nous y invites à faire partager mon opinion sur les élections à venir, cantonales et présidentielles.

Sur les cantonales :

Je pense que pour Fontenay-sous-bois les élections sont bien engagées. Les communistes sont mobilisés, la remise des cartes se fait bien et au porte à porte nous avons un très bon accueil. Aussi, je pense que l’élection de notre candidat, bien que rien n’est jamais acquis d’avance, ne pose pas de problème.

Sur les présidentielles :

Je pense que pour les Français l’élection qui les intéresse le plus après les municipales sont les élections présidentielles.

C’est pourquoi, je pense qu’il est important d’avoir un débat sans à priori sur la question : Faut-il un candidat issu du parti communiste (A. Chassaigne ou A. Gérin) ou un candidat issu du parti de gauche (J.L Mélenchon) ?

En effet, je comprends les camarades qui sont restés tétanisés par les derniers résultats des présidentielles de 2007 et qui pensent qu’il ne faut pas prendre le risque politique et financier de présenter un candidat issu du parti communiste. Bien sûr les élections présidentielles ne sont pas faites pour le parti communiste. Le vote utile, la couverture médiatique, tout est fait pour que cette élection ne reflète pas la véritable représentation du parti communiste. La preuve en 2007 quelques mois après les 1,93 % des présidentielles notre parti faisait 4,45 % aux législatives.

Mais le vrai problème n’est pas là. Si J.L Mélenchon fait du forcing pour être candidat du Front de Gauche à l’élection présidentielle c’est qu’il a compris que cette élection est une élection Tribune. Il sait que le plus important c’est d’être présent au premier tour. Car c’est avec le candidat du premier tour que l’on négocie le deuxième tour et les législatives.

Par ailleurs, nous savons tous qu’il y a deux conceptions très différentes du Front de Gauche, l’une vise l’union des forces de gauche, l’autre leur fusion. En conséquence choisir entre un candidat issu du PC ou du PG c’est choisir entre union ou fusion. Le candidat J.L. Mélenchon ne s’étant pas caché qu’il milite pour la création d’un nouveau parti né de la fusion du PC, PG, GU.

Aussi, pour toutes ces raisons, je pense que le véritable danger pour l’avenir du parti communiste c’est de ne pas être présent sur cette formidable tribune politique que représente le premier tour des élections présidentielles.

Cette élection présidentielle pose un autre problème c’est la souveraineté des communistes.

Il est de plus en plus évident que la direction de notre parti a déjà fait son choix depuis longtemps. Elle a choisi J.L. Mélenchon. Mais cette direction n’est pas propriétaire du parti communiste, elle doit demander l’avis des communistes avant de décider. Or la souveraineté des communistes ne peut se réduire à ratifier des décisions imposées par les instances de directions. Nous avons déjà subit cette façon de faire aux élections régionales, résultat perte de 50 % de nos élus.

Aujourd’hui pour l’élection présidentielle cela se répète. La direction a supprimé tous les moyens des communistes pour exercer leur souveraineté. Report du congrès après les élections présidentielles, alors qu’il aurait pu très bien se tenir en novembre 2011. Décision de faire voter les communistes après la conférence nationale, ainsi les communistes ne pourrons que ratifier la décision de la conférence nationale puisque cette décision est la seule statutaire.

D’ailleurs quel que soit le vote des communistes ou de la conférence nationale, ce ne seront pas les communistes qui décideront du nom du candidat du Front de Gauche, mais les dirigeants des trois partis (PC, PG, GU) à partir d’un consensus dont ils sont les seuls à avoir la maîtrise.

Les dirigeants de notre parti se conduisent comme si la fusion des partis composant le Front de Gauche était déjà réalisée. Or, les communistes sont souverains et leurs décisions doivent s’imposer aux dirigeants des partis composants du Front de Gauche.

D’autre part, pour que les communistes puissent exercer leur souveraineté par un vote, il faut qu’ils aient connaissance de tous les éléments de réflexions. Or, chacun peut constater que ce n’est pas le cas.

J.L. Mélenchon s’est fait désigner candidat naturel du Front de Gauche par son parti et les médias. Il a déjà entamé sa campagne sans attendre les décisions des communistes. Campagne autour de sa personne et de son programme. Alors que la direction du parti communiste garde confidentielles les candidatures de A. Chassaigne et A. Gérin qui ne bénéficient d’aucun soutien de la direction du parti et des médias (y compris de notre journal l’Humanité).

En conclusions, je souhaite que la fédération du Val-de-Marne permette aux communistes d’exercer leur souveraineté sans à priori. Il faut inverser la pyramide des décisions, on ne peut pas d’un côté en appeler à l’intervention citoyenne et de l’autre empêcher l’intervention des adhérents du parti. En conséquence je demande :

1°) Que le vote des communistes sur les candidats à la présidentielle ait lieu avant le vote de la conférence nationale afin que les délégués à la conférence nationale puissent remplir leur mandat en connaissant l’opinion de leurs mandants.

2°) Que la souveraineté des communistes soit respectée, que leur décision sur le nom du candidat à l’élection présidentielle s’impose aux dirigeants des partis composants le Front de Gauche.

3°) Que la démocratie soit respectée, que les communistes puissent avoir connaissance des différentes propositions de candidatures par la diffusion à tous les adhérents du Val-de-Marne des adresses de A. Chassaigne et de A. Gérin et qu’une réunion soit organisée par la fédération du Val-de-Marne avec les intéressés, afin de leurs permettre de faire connaître aux communistes la raison de leur candidature.

4°) Que la fédération du Val-de-Marne adresse un courrier à notre journal l’Humanité pour que celui-ci informe ses lecteurs sur l’élection présidentielle sans a priori.

Je souhaite que ces demandes soient soumises à un vote du conseil départemental.

Alain de Poilly, membre du conseil national

Copie : aux membres du conseil départemental.

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