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« Brique par brique, mur par mur, libérons Mumia Abu Jamal ! »
A l’appel du Collectif unitaire de soutien à Mumia Abu Jamal, Ensemble contre la peine de mort a pris part à la délégation française, composée de 9 représentants, sénateurs et élus locaux, qui se sont rendus à Philadelphie pour observer l’audience du 9 novembre 2010.
A l’appel du Collectif unitaire de soutien à Mumia Abu Jamal, Ensemble contre la peine de mort a pris part à la délégation française, composée de 9 représentants, sénateurs et élus locaux, qui se sont rendus à Philadelphie pour observer l’audience du 9 novembre 2010.
Ce 9 novembre représentait un jour capital pour Mumia Abu-Jamal. Mumia est un journaliste indépendant noir américain de 27 ans, ancien Black-Panthers, baptisé la « voix des sans voix » pour sa critique de la corruption de la police et des dirigeants locaux, lorsqu’il est inculpé en 1981 du meurtre du policier blanc Daniel Faulkner. Malgré ses dénégations et une absence d’antécédents judiciaires, Mumia est très rapidement condamné à mort au cours d’un procès inique, entaché d’innombrables vices de formes. Certains seront officiellement reconnus par la cour d’appel de 2008, celui des mauvaises instructions données au jury notamment. En 2008, sur cette base, la cour fédérale suspend la condamnation à mort de Mumia. Aujourd’hui, la Cour suprême des Etats-Unis lui demande de faire marche arrière.
Ce 9 novembre 2010, sous son injonction, la cour fédérale de Pennsylvanie devait trancher sur un point technique d’importance : le jury, lors du procès de 1981 a-t-il reçu des informations erronées qui l’ont conduit à ne pas formuler de circonstances atténuantes et ainsi condamné Mumia à mort ? Ce vice de forme est-il-recevable (ancienne jurisprudence Mill’s) ou non (nouvelle jurisprudence Spisak/Ohio) ? Depuis janvier 2010, la Cour suprême des Etats-Unis demande donc à la Cour fédérale de Pennsylvanie de se plier à cette jurisprudence Spisak. Spisak, blanc et membre d’une organisation néo-nazie, a tué trois personnes et s’en est vanté au tribunal. Mumia, ancien journaliste indépendant noir américain a toujours clamé son innocence. Qu’ont en commun ces deux cas ? Peu de chose, si ce n’est que là, la question ne traite pas du fonds. Le sujet fondamental, celui de la culpabilité de Mumia, enfermé depuis 29 trop longues années pour un crime qu’il a toujours nié, n’est pas ici à l’ordre du jour. La question est purement technique. Elle traite de la forme. Mumia doit-il être condamné à mort ou à la prison à vie ? L’obtention d’un nouveau procès sur le fonds, réclamé par ses avocats, a préalablement été écartée en 2008. « Brique par brique, mur par mur », ce sont donc 29 ans de procédures qui ont maintenu Mumia toujours plus enfermé physiquement et légalement, la correspondance et la mobilisation internationale pour échappatoire.
Si la Cour fédérale de Pennsylvanie suit l’injonction de la Cour suprême, une nouvelle date d’exécution pour Mumia pourrait intervenir rapidement. Mais aucun délai de réponse n’est imposé. Celle-ci peut arriver dans quelques jours comme dans plusieurs mois, quand la mobilisation internationale sera retombée. ECPM se joint aux soutiens de Mumia Abu-Jamal et appelle la communauté internationale, civile et politique, qui par deux fois, en 1995 et 1999, à sauvé la vie de Mumia Abu Jamal, « la voix des sans voix », à rester vigilante et à ne pas faiblir dans sa mobilisation pour aujourd’hui, éviter son exécution, demain lui permettre enfin d’accéder à un procès équitable en vue de sa libération.
En 2009, les États-Unis ont été au cinquième rang du nombre d’exécutions dans le monde, derrière la Chine, l’Iran, l’Irak et l’Arabie saoudite.
Cette même année, 106 personnes ont été condamnées à mort et 52 personnes ont été exécutées aux Etats-Unis, portant le nombre total d’exécutions depuis le rétablissement de la peine capitale en 1976 à 1 211.
Depuis la reprise des exécutions en 1977, plus de 130 personnes ont été libérées des couloirs de la mort aux Etats-Unis suite à la reconnaissance de leur innocence, dont neuf en 2009.
La population américaine est composée de 68 % de blancs, 12 % de noirs, 15 % d’hispaniques et 5 % d’autres origines. Cependant, 42 % des condamnés à mort sont noirs, contre 44 % de blancs.
Le cas de Mumia Abu Jamal est symptomatique du dysfonctionnement de la justice américaine. ECPM appelle à se mobiliser en signant la pétition en ligne sur le site www.mumiabujamal.net.
ECPM se réjouit de l’initiative de RSF qui appelle au soutien du journaliste indépendant http://fr.rsf.org/etats-unis-mumia-abu-jamal-11-04-2010,37069.html.
Pour plus d’info sur les Etats-Unis : http://www.worldcoalition.org/modules/news/article.php?storyid=389
Voir en ligne : sur le site qui centralise les actions pour mumia