Après le PS, le PCF, les syndicats…
Mélenchon redoute une « victoire de Macron par KO ». Jean-Luc Mélenchon s’est dit déçu lundi, sur son blog puis au 20 heures de TF1, de la manière dont les syndicats conduisent le mouvement social contre les ordonnances modifiant le Code du travail.
Après s’être donné l’objectif très mitterrandien de détruire le PCF, et celui de se mettre à la place du PS, comme son modèle s’était substitué à la SFIO déconsidérée, le leader des insoumis voudrait-il détruire les syndicats pour qu’il n’y ait plus que lui et son mouvement dont il se veut le ciment avec quelques lieutenants du même acabit ?
En effet, il a rappelé avoir demandé « aux syndicats de prendre l’initiative » après avoir lui-même réuni des dizaines de milliers de partisans place de la République à Paris le 23 septembre, le chef de file de la France insoumise a jugé « la suite (…) bien décevante ». « Car de ce leadership, que sort-il ? Fort peu. À vrai dire : rien », a estimé le député dans une note postée sur son blog.
C’est vraiment extraordinaire cette grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf. Est-ce que les acquis des routiers, des dockers et d’autres qui ont de fait créé une brèche dans le code du travail sont moins importants que le nombre de marcheurs du 23 septembre ? Qu’ont-ils obtenu ? Je ne rentrerai même pas dans le ridicule des chiffres qui ose comparer une manif parisienne dont les médias ont pris pour une fois pour argent comptant les chiffres fournis par les organisateurs et des manifestations qui ont eu lieu partout jusque dans les petites villes moyennes. Non je sais que cela n’est pas suffisant et que toute la question est comment faire monter un mouvement à la hauteur de ceux qui effectivement pensent que Macron est le président des riches.
Si nul ne peut nier que la période soit difficile et que se battre mobilise encore les plus déterminés, en quoi vos propos irresponsables aident à repousser une victoire par K.O. Certes rarement on vit partis et dirigeants de ces partis dans un aussi piètre état, la médiocrité, les petites rivalités et les capacités d’autodestruction sont déchaînées, c’est sans doute cette situation comme celle de la répression systématique du monde du travail, la peur, qui pèsent lourdement sur le combat. Mais vos propos, comme ceux de Macron lors de sa prestation télévisé prouve à quel point les nouveaux mouvements ont engendré de l’arrogance et peu de vision de la réalité de ce qu’affrontent « les derniers de cordée », comment il est tenté non de les convaincre mais de les apeurer. Et vous en rajoutez bêtement mais avez-vous tant de mépris ?
Voulez-vous vraiment être celui que l’on flatte et que l’on transforme en opposant officiel parce qu’il apparaît comme le destructeur des forces organisées et le diviseur d’un monde du travail qui a besoin d’unité plus que de conseilleurs.
Franchement, je suis convaincue de la nécessité de cette unité et nous avons tous besoin de penser aux conditions de sa réalisation, personne n’a le secret mais je suis à peu près sûre que votre sortie ne la construit pas.
Danielle Bleitrach