Un communiqué commun, signé par plus de cinquante collectifs, syndicats, associations dénonce la répression accrue (...)
Amiens : Rudy, emprisonné pour avoir brûlé des pneus
Mickël Wamen : « J’ai vu un gamin partir en tôle, je me suis dis : tu fais quoi toi le syndicaliste ? »
J’ai un coup de cœur pour ce texte de Mickaël. Il me parle au plus profond de mes tripes ! Ne laissons pas partir nos enfants en prison sans réagir, sans hurler contre cette infamie. Le moindre que nous puissions faire, c’est de les défendre, sinon nous ne sommes plus des hommes. Nous sommes des cloportes. C’est ce à quoi ils veulent nous réduire ! Comme en 40, comme en 68, une nouvelle génération s’est levée. Elle doit être soutenue, même si nous ne partageons pas toujours ses manières d’agir. C’est souvent après que nous apprenons à lire ce qu’elle voulait nous dire. Ici comme pour la jeune camarade de l’UEC d’Amiens, pour qui le procureur de la république réclame cinq ans de prison, ces jeunes étaient dans les luttes avec les adultes, l’un sur un barrage, l’autre dans une occupation d’un lieu symbolique. Ce que ce gouvernement de sociaux fasciste vise, c’est la capacité d’indignation, pas l’indignation du petit livre à succès d’il y a quelques années qui faisait la gourmandise des médias et des classes moyennes, mais la colère du peuple quand elle s’exprime, mais la possibilité révolutionnaire qu’ils veulent étouffer dans l’œuf avant qu’elle ne déferle une fois encore sur l’Europe, car en effet un spectre hante l’Europe, celui du communisme. Quoi qu’ils en disent la bourgeoisie reste ce qu’elle est, cela n’a pas bougé depuis 1848.
Gilbert
Aujourd’hui à Amiens, un gamin vient de se faire condamner à 10 mois de prison dont 1 ferme et directement enfermé, un jugement avec les menottes et une interdiction d’être sur Amiens pendant 18 mois !
Nous étions sous la pluie une trentaine pour venir le soutenir, 30, mais où sont tous ceux qui prônent la liberté d’expression ???
Sa mère était effondrée, cette maman c’est vous, c’est nous, son fils part en tôle pour avoir brûlé 30 pneus à Amiens…
Que lui dire à elle qui était dans une colère légitime, celle d’une mère qui voit son fils partir en prison dans un monde d’une violence ou tout peu arriver…
Je suis resté à la regarder avec un sentiment d’impuissance totale, ce qui m’arrive rarement et je me suis dit, et si ce gamin était le mien, le nôtre à nous les amiénois qui ne rêvons que d’un monde plus juste, brûler 30 pneus serait plus grave que détourner des millions d’euros de l’argent public ?
Mais où allons-nous, mais allons-nous laisser nos enfants aller en prison pour défendre un monde plus juste, ce gamin Rudy est le nôtre, sa maman est notre maman, mais cette justice n’est pas la nôtre…
Quand je lis que certains qui se disent responsables syndicaux indiquent qu’ils se dédouanent de tout, mais qu’ils se tirent, qu’ils laissent la place à ceux qui ont de vraies convictions, je ne suis pas de cette famille qui lutte pour les places et se dédouane de tout…
Rudy est un gars qui comme nous se bat pour la justice sociale, il prend pour nous et nous devrions laisser faire ???
Rudy est mon frère de lutte, je suis condamné à résister pour lui faire honneur et je le ferais !!
Certains agissent comme le gouvernement, ils condamnent des débordements qui n’existent pas, ceux qui débordent sont ceux qui nous gouvernent…
J’adresse toutes mes pensées à sa maman et son frère et qu’ils sachent que nous ne le laisserons pas seul, la CGT ce sont des valeurs des vraies, pas faire semblant…
Partout où des gamins tombent, nous souffrons et partout où nous souffrons nous devons être plus forts, la répression est le signe d’une perte de pouvoir, luttons mes amis…
La CGT ne doit rien négocier, car il n’y a rien à négocier ni article 2 ou 10 ou 49 et 3, ce projet c’est de la merde, si la France gagne c’est l’Europe sociale qui gagne, c’est pour cela que le gouvernement tape fort, car c’est l’Europe du fric qui l’impose à celui qui est la marionnette de cette Europe du fric…
Aujourd’hui j’ai vu un gamin partir en tôle sous mes yeux devant sa mère effondrée, je me suis dit, mais putain tu fais quoi toi le syndicaliste devant ce drame. Ce soir je me suis dit, écrit ce que tu a vu, ce qu’il se passe ici, et écrivons ce qu’il se passe partout dans notre beau pays de la liberté égalité fraternité…
Rudy est en tôle et moi en colère, te casse pas petit, on sera des millions dans la rue pour venir te dire que ton combat n’est pas vain, on va ensemble changer ce monde dont tu rêves, car ce monde est aussi le mien…
Mickael Wamen
CGT Goodyear et en sursis…