35ème congrès : le projet de résolution adopté par les communistes du Pas de Calais

, par  Marie-Christine Burricand , popularité : 3%

42ème CONFÉRENCE FÉDÉRALE DU PAS DE CALAIS

12 Juin 2010

PROJET DE RÉSOLUTION

Au 34ème Congrès, un grand nombre de communistes se sont exprimés pour des textes qui portaient l’exigence de faire vivre et renforcer le PCF et s’inscrivaient dans la théorie marxiste. Ils ont ainsi permis que soit clairement prise en compte la volonté des communistes de poursuivre le PCF. La majorité des communistes a rejeté la métamorphose.

Cette volonté ne doit plus être remise en cause aujourd’hui. Il est de notre responsabilité de la faire vivre dans des conditions actuelles de la lutte des classes.

Le « congrès » des 18,19 et 20 juin prochains permettra-t-il d’avancer dans ce sens ? il est permis d’en douter.

Nous partageons l’avis de nombreux camarades : les délais impartis pour ce congrès ne permettent pas le débat nécessaire en profondeur dans le Parti. Tout semble fait pour que les communistes ne s’en mêlent pas.

Pourtant au travers de ce congrès d’étape, des décisions vont être prises qui vont peser lourd pour l’avenir du PCF. Nous appelons donc les communistes à s’en mêler de toutes les manières possibles pour qu’un véritable débat s’installe sur tout ce qui est décisif aujourd’hui pour la transformation révolutionnaire de la société, pour construire une issue face au capitalisme ravageur.

Le texte « Faire vivre et renforcer le PCF » reste pour nous une référence toujours d’actualité. Dans ce congrès précipité, nous souhaitons pointer les questions essentielles, permettre que les débats des communistes – depuis les conférences de section jusqu’au congrès national, actent les décisions permettant de faire vivre le PCF.

La crise et ses effets

Chacun constate autour de lui les ravages d’une crise née de la logique du profit capitaliste, crise que les gouvernements de tous les pays d’Europe s’accordent à faire payer aux peuples. Cette crise confirme ce que nous savons du capitalisme : le capitalisme est un système prédateur, générant des crises cycliques au détriment des peuples, porteurs de menaces pour la paix dans le monde.

Une analyse détaillée de la société, de ses mutations, de ses violences, du désespoir, du repli sur soi, de l’abstention populaire grandissante, mais aussi des résistances, des solidarités, des potentialités d’interventions citoyennes s’impose.

Nous considérons que nous vivons une étape nouvelle de l’affrontement de classe, une contre offensive du capitalisme visant à porter au paroxysme l’exploitation de l’homme et la marchandisation de toute l’activité humaine.
L’union européenne, outil du capital, carcan pour les peuples

Depuis l’euro jusqu’à la Grèce, il apparait de plus en plus clairement que l’union européenne est l’outil privilégié du capital pour imposer sa dictature. La possibilité de la transformer semble de plus en plus impossible aux peuples qui font l’amère expérience que les institutions européennes sont les instruments du capital contre leur souveraineté nationale. Sans rupture avec ce carcan, l’Europe sociale est plus que jamais un leurre.

Ouvrir une perspective crédible, c’est dire qu’un gouvernement qui voudrait prendre des mesures vraiment à gauche devra se soustraire aux lois et traités européens, en commençant par quitter la zone euro.

Qui plus est, la privation pour les parlements nationaux de voter librement leur budget est un nouvel abandon de souveraineté suicidaire pour la France. Le PCF demande un référendum sur cette question essentielle du vote du budget de la nation.

Il est temps de (re)parler du socialisme

Nous ne pouvons pas limiter notre horizon aux institutions présentes et à tenter de réformer le capitalisme. Il n’y aura pas d’issue à la crise sans une rupture complète avec le système capitaliste sans mise en place d’un nouveau mode de production conduisant à un nouveau type de société. Battre le capitalisme, c’est reprendre le drapeau du socialisme pour le 21ème siècle, définir d’une manière identifiable, lisible et accessible pour tous ce que pourrait être une nouvelle société débarrassée de l’exploitation de l’homme par l’homme. Ce chantier du socialisme doit s’ouvrir rapidement. Les jeunes communistes nous ont montré courageusement la voie à leur congrès de ce printemps.

Des éléments de réflexion pour savoir où en est le PCF

Tout d’abord une analyse détaillée de la dernière séquence électorale s’impose. On nous dit que le Front de Gauche s’ancre et s’enracine, que sa démarche est un succès. Mais notre parti a perdu la moitié de ses élus régionaux et nous ne sommes pas parvenus à incarner le vote sanction contre la politique du pouvoir, ni le relais politique des luttes. Dans plusieurs régions, des communistes reconnus ont dû céder la place à des partenaires moins légitimes aux yeux de la population. Le Front de Gauche a-t-il contribué à renforcer le poids du PCF dans la société ou au contraire à effacer notre parti ? A-t-il ouvert une perspective de changement ? Il faut répondre à ces questions avant de valider la poursuite de cette stratégie ou d’y renoncer si elle s’avère mortifère pour le PCF.

Les communistes ont aussi besoin de savoir où en est leur organisation. Au-delà du nombre d’adhérents, combien de fédérations, sections, cellules ? quelle implantation dans les quartiers populaires, les entreprises publiques et privées, quelle sociologie des adhérents et des dirigeants ? quels efforts réels, quelles expériences pour faire vivre et renforcer le PCF ? Nous constatons que plus d’un an et demi après le 34ème congrès, et malgré ses décisions, il n’y a pas eu de travail réel de la direction sur ces questions. Cette situation ne saurait perdurer.

Alors que ce congrès se propose d’entamer un nouveau chantier de transformation du Parti, quel bilan tirons-nous des décisions de Martigues, particulièrement de l’abandon des cellules ? Les transformations évoquées s’inscrivent-elles dans la continuité de ce congrès daté comme le congrès du renoncement ou veut-on en finir au contraire avec cette idéologie de la fin du PCF ? Il est plus que temps d’en discuter franchement.

Reconstruire l’organisation communiste pour le combat de classe d’aujourd’hui

Le PCF paie un lourd tribut aux renoncements et abandons idéologiques des 15 dernières années.

La disparition des cellules a laissé beaucoup d’adhérents dans l’abandon et favorisé l’éloignement des dirigeants des préoccupations populaires.

Notre expression publique et nos actions sur les grandes questions d’actualité – retraites, sécurité sociale, licenciements – sont souvent incompréhensibles ce qui n’aide ni à notre renforcement ni à la lisibilité de notre parti.

Notre organisation s’est considérablement affaiblie dans les entreprises et les quartiers populaires.

Alors que le peuple est sous les coups d’un combat de classe violent, il a plus que jamais besoin d’un parti communiste organisé et vivant, qui prenne des dispositions claires et initie des luttes mobilisatrices. Il faut rassembler alors que le capitalisme divise, faire réfléchir quand les médias obscurcissent, libérer les pensées et les actes…

Revitaliser nos organisations de base, cellules et sections, pour qu’elles mènent au quotidien et dans la proximité la bataille idéologique, les combats pour la solidarité, la justice, la paix, le mieux-vivre doit devenir une priorité pour notre parti et sa direction.

Toutes ces questions, de même que nos difficultés récurrentes à toucher les jeunes, et croissantes à faire « agir les gens » doivent être prises à bras le corps. La priorité n’est pas selon nous à changer une énième fois les statuts du PCF mais à lancer un vaste programme d’éducation populaire et de formation des adhérents. Vaincre le fatalisme, l’abstention, le vote du Front National… c’est rendre de nouveau, acteurs, les communistes auprès de leurs collègues de travail, dans leur quartier… Cela passe par une éducation éducative soutenue et prolongée en direction de tous nos adhérents et sympathisants.

A l’offensive pour les échéances électorales à venir

Renouvellement de la moitié des conseillers généraux en 2011, présidentielles et législatives en 2010, ces échéances sont d’abord des moments privilégiés pour aller au débat avec la population, faire connaître nos idées et propositions, travailler à l’influence du PCF dans notre pays. Ces élections, au caractère uninominal, nécessitent que le PCF présente ses propres candidats sur la base d’un projet de société et d’un programme populaire de rupture.

L’histoire a montré que le renoncement à notre propre autonomie n’a jamais profité au changement et au peuple. C’est pourquoi, nous sommes favorables à une candidature présentée par le PCF aux élections présidentielles de 2012.

Cette candidature ne peut être soumise à l’obtention d’un consensus de nos éventuels partenaires d’autant que nous savons que cette démarche est vouée d’avance à l’échec par les prétentions personnelles de Jean-Luc Mélenchon.

Prenons en compte l’échec des collectifs antilibéraux qui nous a conduit au pire échec électoral de l’histoire du Parti. Faisons preuve de lucidité car nous savons d’avance qu’il n’y a aucun accord possible sur ce point avec Jean-Luc Mélenchon.

Il est au contraire de notre responsabilité de mettre en débat une candidature communiste à disposition du mouvement populaire.

Dans tous les cas, alors que des discussions ont lieu avec le PG et autres, nous demandons que le principe d’une candidature communiste aux élections présidentielles de 2012 soit mise en débat au congrès d’étape.

Sans attendre, construisons dans la lutte, résistance populaire et alternative politique.

La conférence fédérale de Rouvroy réunie ce jour :

-  Décide d’élire les camarades chargés de la représenter au sein du collectif régional du PCF

-  Appelle les élus communistes et républicains à se mobiliser en convoquant ou demandant la convocation dans les communes partout où cela est possible d’un conseil municipal extraordinaire le 14 juillet, ouvert à la population et aux personnels territoriaux, afin d’engager le nécessaire débat sur les enjeux de la réforme des collectivités territoriales, actuellement en débat au Parlement

-  Décide de convoquer à l’automne une conférence fédérale avec à l’ordre du jour les questions liées à notre organisation, les décisions à prendre concernant notre journal « Liberté 62 »…

-  Appelle le congrès national à mettre en débat le principe d’une grande manifestation à l’automne sur le thème : « ce n’est pas aux peuples de payer leur crise »

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  • (2002) Lenin (requiem), texte de B. Brecht, musique de H. Eisler

    Un film
    Sur une musique de Hans Eisler, le requiem Lenin, écrit sur commande du PCUS pour le 20ème anniversaire de la mort de Illytch, mais jamais joué en URSS... avec un texte de Bertold Brecht, et des images d’hier et aujourd’hui de ces luttes de classes qui font l’histoire encore et toujours...

  • (2009) Déclaration de Malakoff

    Le 21 mars 2009, 155 militants, de 29 départements réunis à Malakoff signataires du texte alternatif du 34ème congrès « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps ». lire la déclaration complète et les signataires

  • (2011) Communistes de cœur, de raison et de combat !

    La déclaration complète

    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

    Un peu plus d’un tiers des adhérents a participé à cette consultation, soit une participation en hausse par rapport aux précédents votes, dans un contexte de baisse des cotisants.
    ... lire la suite

  • (2016) 37eme congrès du PCF

    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).