Mais quel est ce faux débat mis en scène autour d’un président au milieu d’une salle avec une petite centaine de (...)
35ème congrès : intervention de Paul Barbazange
Veuillez trouver ci-dessous le texte de l’intervention que j’aurais prononcée si la tribune m’avait laissé une « petite place ». Je précise que j’ai demandé la parole dans les tout premiers instants de la première séance et que j’ai la pratique de savoir m’interrompre dès que le président me le demande au bout des quatre minutes ! Va-t-on en venir à une situation où il faudrait s’imposer physiquement ? Attention.
Il y a dix ans au congrès de Martigues la majorité d’alors envisageait la transformation du PCF en autre « chose ». En une « chose » à l’italienne.
De projets de transformations successifs en dilutions, c’est la suppression de la forme « parti » qui a été envisagée si ce n’est programmée.
Nous avons subi, combattu pour beaucoup les attitudes de manque de respect pour soi même, pour sa propre identité, « l’autophobie » de la part de nombreux dirigeants communistes pendant cette période pour utiliser un mot savant mais précis, repris d’un philosophe marxiste italien.
Au dernier congrès encore, bien qu’en évolution, ce comportement n’était pas isolé, certains voulaient sortir de la « matrice ». Jean Claude Gayssot aujourd’hui placé par décision du conseil départemental « en situation d’exclusion » n’était pas le dernier à défendre cette position. Rappelons nous ici au congrès qu’il avait été pressenti pour la succession de G. Marchais il y a un certain nombre d’années.
Ce qui nous est parvenu des réunions de cellule, conférences de section, conférences départementales, montre en opposition à tout ceci le retour de la grande majorité des communistes vers l’objectif de construction d’un grand PCF, Parti, Communiste, français, chacun de ces trois mots ayant la même importance que l’ensemble ! Porteur de propositions de rupture avec le capitalisme en crise. L’expérience politique de la crise, les débats entre marxistes, entre militants, sont passés par là. Dans quelques premières interventions, nous venons d’entendre des responsables de cellules, de fédérations, souligner que ce PCF doit être de masse et de classe.
C’est donc à partir de ce processus toujours recommencé de construction d’un parti de classe que se posent tous les problèmes toujours recommencés également du rassemblement des démocrates en luttes. Rassembler, se retrouver, démocrates d’opinions différentes, pour lutter, unir et gagner, dans des luttes et dans des confrontations électorales est une pratique essentielle des communistes français. Elle fonde une part essentielle de leur histoire, en tout cas de ses meilleurs moments.
Ces rassemblements exigent au préalable le rassemblement des communistes. Ce n’est pas le rassemblement, dans quelque front que ce soit, qui permet un rassemblement transformateur de la société, c’est la clarté du rassemblement des communistes sur un programme anticapitaliste qui permet le rassemblement des exploités et les suites gagnantes.
Cela doit maintenant être pris en compte.
Ce rassemblement passe par le respect scrupuleux de la souveraineté des communistes, dans leur diversité réelle. Il y a beaucoup à faire ! L’absence de communication à tous les communistes des diverses réflexions, contributions collectives alternatives dans la phase de préparation est un exemple qui ne doit plus être, congrès extraordinaire ou non.
Ces derniers jours le contenu et les décisions publiées de la rencontre « Front de gauche » du neuf juin ont soulevé beaucoup de questions. Nous venons d’entendre dans cette salle de la colère. En période de congrès, c’est au congrès préparé par tous les communistes de choisir sur les questions d’orientation. Nous devons nous prononcer ici sur l’adhésion directe possible au Front.
Il n’y aura pas de « Front de gauche », de front(s) -au pluriel- fussent-ils issus des luttes concrètes contre le capitalisme, s’il n’y a pas respect des principes démocratiques et des statuts entre nous. C’est un préalable !
Le contenu de classe, sur les positions des exploités, du programme communiste à construire a le même besoin de démocratie.
Dans les mois à venir, la question des candidatures à toutes les élections -à la présidentielle comme à toutes les autres- doit être confiée à tous les communistes, souverains dans leurs cadres collectifs d’organisation du canton à la nation !
Définissons à ce congrès un calendrier permettant à tous les communistes cotisants de décider des candidats communistes, ne laissons ni à un individu, ni à une commission, ni même au CN cette responsabilité. C’est aux communistes souverains de décider. Dans l’hypothèse inverse, une part décisive d’entre eux se sentira rejetée, se mettra de côté. Il manquerait alors beaucoup de ce qui fait l’apport communiste aux rassemblements gagnants : la parole active des militants vers les citoyens, leur capacité d’écoute, de compréhension, d’interventions, une fois qu’ils ont constaté être les décideurs réels.
Pour terminer il en sera de même sur la questions des futurs statuts : c’est aux communistes cotisants de statuer !
Les échecs récurrents depuis Martigues démontrent qu’il faut changer de voie.
Les débats préparatoires au congrès même bâclés montrent que c’est encore possible si nous en faisons le choix.