Un communiqué commun, signé par plus de cinquante collectifs, syndicats, associations dénonce la répression accrue (...)
Conseil National 6 mai 2023 – Intervention Nicolas Cossange
Nous sommes très clairement dans un moment d’accélération de l’Histoire. Soit du mouvement social nait une dynamique populaire capable de poser les jalons d’une reconquête idéologique, politique et démocratique sur le pouvoir du capital, soit il est battu sur ces trois points par les forces de la réaction, trop contente en ce moment de se poser en défenseuses de l’Ordre face à la violence instaurée par certains groupes bien organisés comme nous l’avons vu le 1er mai.
Le 1er mai a démontré deux choses :
1. Que le mouvement social contre la réforme des retraites n’était pas terminé.
2. Qu’il rentre dans une phase décisive., comme seront décisives les formes qu’il peut prendre, maintenant le RIP rejeté et en attente du débat sur le projet de retrait déposé par le groupe LIOT.
Nous sommes très clairement dans un moment d’accélération de l’Histoire. Soit du mouvement social nait une dynamique populaire capable de poser les jalons d’une reconquête idéologique, politique et démocratique sur le pouvoir du capital, soit il est battu sur ces trois points par les forces de la réaction, trop contente en ce moment de se poser en défenseuses de l’Ordre face à la violence instaurée par certains groupes bien organisés comme nous l’avons vu le 1er mai. Nous avons eu raison de les dénoncer et le parallèle avec la situation de Mai 68, qui a fait tant jaser, me semble juste.
Juste mais à une nuance près : si nous ne sommes pas plus dans une situation prérévolutionnaire qu’à l’époque, si nous sommes dans ce carcan de la Vème République dont le monarchisme républicain favorise les tenant de l’Ordre et engendre les tentations césaristes, la France et le monde dans lequel nous vivons n’ont rien de comparables.
Inflation, pouvoir de vie des françaises et des français en berne, politique guerrière en Europe alimentée par les capitalismes de tous bords et l’impérialisme américain, rôle de l’UE depuis Maastricht, affaiblissement politique et idéologique des forces de gauche : Le terreau est fertile à la confusion, au renoncement populaire et donc à une extrême-droite qui prospère, attend le moment qu’elle jugera opportun pour sortir du bois et ramasser les colères. Le capital et le patronat jubilent.
Si nous sommes à n’en pas douter dans le clair-obscur de Gramsci, le rôle du PCF est déterminant. Les conclusions du 39e Congrès, qui renforcent celles du précédent, doivent maintenant être à la fois appliquées et affinées par la direction nationale que nous sommes.
Faisons vivre, renforçons le PCF comme les camarades l’ont décidé à Marseille dans ce grand exercice démocratique et la proposition d’exécutif me parait aller dans ce sens.
Continuons les débats amorcés dans le Congrès, non seulement ici mais dans tout le Parti, sur le projet politique comme sur les échéances à venir.
Lançons le débat sur l’UE de Maastricht, de Lisbonne et des crédits de guerre, ne laissons pas ce terrain à l’extrême-droite et lançons le dans le cadre de la campagne à venir. Ne regardons pas passer les trains (que nous sommes d’ailleurs les seuls à défendre), le PCF a une voix originale à faire entendre qui fait le lien entre les traités que nous avons toujours dénoncés et le refus de voir l’UE devenir un outil diplomatique au service de l’OTAN. Et pour porter cette vois nous avons besoin d’un ou d’une cheffe de file, rapidement ! Sinon le débat sur le rassemblement de la gauche sera celui sur le plus petit dénominateur commun et non sur l’objectif d’une victoire commune, dans une NUPES dont la moitié des partis présents (EELV et PS) sont des va-t-en-guerre et dans laquelle la FI est tout sauf claire sur la dénonciation des traités et plus dans le populisme que dans la cohérence.
Enfin continuons le débat amorcé au congrès sur le socialisme et la nécessaire rupture et transition révolutionnaire avec le capitalisme. Et là aussi le parallèle avec 68 s’arrête. Si en effet nous brandissions peut-être avec facilité le socialisme réel, comme un modèle et un exemple de société alternative, nous voyons les difficultés et faiblesses de tous mouvements sociaux depuis que n’est plus opposé de modèle de société.
Sans négliger la nécessité et l’urgence démocratique de briser le carcan de la Ve République, l’espoir dont le mouvement social à besoin pour se développer, permettre une entrée plus massive dans la lutte, cet espoir ne peux pas se construire uniquement sur un projet institutionnel. La VIème République telle que la pose Jean-Luc Mélenchon ne répond pas à la question de la rupture avec le capitalisme. Et encore moins de celle de l’après, sauf à considérer que le communisme est déjà là ce qui n’est pas mon cas.