Bonne fête, mes amies-femmes !

, par  Mireille Popelin , popularité : 2%

Le 8 mars, on va encore assister aux grandes manifestations pour vous célébrer, mes amies-femmes. On va vous jurer, écharpe tricolore bien en vue, que la République vous protège, qu’en France, l’égalité hommes-femmes est défendue sur tous les territoires de notre beau pays, la France !

Mais certaines citoyennes sont plus égales que d’autres. Celles bien nées, familles bourgeoises, ont droit à une bonne éducation, études supérieures, grandes écoles et emplois à peu près assurés, leurs pères et mères eux-mêmes héritiers de situations confortables avec relations bien placées.

Pour d’autres "égales", le collège ambition réussite qui ne gardera que l’ambition mais pas la réussite ! Avec des profs absents, peu formés, de moins en moins nombreux (suppressions de postes 16 000 et bien d’autres à venir) les filles connaîtront encore plus le chômage que les garçons (alors qu’elles réussissent mieux), elles subiront les pressions religieuses et patriarcales, surtout dans les familles de culture musulmane, voilées, interdites de sport, mariages forcés, enfants non désirés.

Ces filles qui subissent ces pressions seraient-elles moins égales que les autres, et n’auraient-elles pas le droit d’être libres comme leurs camarades de culture française ?

L’interruption volontaire de grossesse (IVG) et la contraception

L’IVG et la contraception sont de plus en plus compromis par la fermeture des Centres de Planning familial soi-disant "regroupés" pour être "rentables". Quand ils ne sont pas menacés par les pressions d’intégristes (catholiques cette fois), ils ont du mal à fonctionner faute de moyens.

C’est une question de liberté pour les femmes ! Elles doivent pouvoir choisir d’avoir, ou de ne pas avoir un enfant. Les religions ont toujours essayé de lutter contre cette loi Veil, obtenue par une lutte acharnée des femmes, après la mort de nombreuses femmes à la suite d’avortements clandestins. N’oubliez pas, chères amies que la contraception et l’avortement libres peuvent être remis en question ! Dans de nombreux pays, l’avortement est interdit, encore, au 21e siècle !

Ne laissons ni les religions ni les gouvernements supprimer ou rendre inapplicable cette loi libératrice !

Soutenons le planning familial qui participe à l’éducation des filles et leur dit :

Votre corps vous appartient !

Non seulement vous décidez seule d’avoir ou de ne pas avoir un enfant, mais comme les hommes, vous avez le droit au plaisir !

Comme dit Sabine Salmon (présidente de Femmes solidaires), "tolérer toute forme d’aliénation du corps des femmes, voile ou remise en question de l’avortement au nom des différences culturelles, est une porte ouverte à l’ordre moral et à l’inégalité".

Avec les associations féministes, hommes et femmes, qui ont lutté pour l’interdiction des signes religieux à l’école (alors que les directions des partis dits de gauche, PCF compris hélas ! étaient contre la loi) nous sommes convaincus, comme Sabine Salmon que :

La laïcité est la seule issue

Et qu’il faut la défendre, becs et ongles. Encore plus maintenant. Tout comme les femmes en Tunisie, qui veulent la séparation du religieux et du politique . En France, nous avons la loi 1905, rempart contre les intégrismes de tous poils. Justement, Nicolas Sarkozy voudrait bien la casser, tout comme il casse les services publics. Lui qui dit que le prêtre (ou l’imam) est plus important que l’instituteur ! Cela lui permet de supprimer des postes d’enseignants. Il pourra ainsi construire des mosquées et des églises avec l’argent public

Cette politique néo-libérale veut casser toute unité nationale et favoriser :

Le communautarisme

Le communautarisme divise, les communautaristes revendiquent pour leur communauté. Et les élus, de droite mais aussi de gauche (hélas) par lâcheté, par électoralisme, favorisent le retour du religieux en répondant aux demandes communautaristes.

- piscines aux horaires réservés aux femmes musulmanes (Lille, Martine Aubry, future présidente de la République laïque ??),

- locaux publics prêtés pour les prières musulmanes (à Lyon la mairie) à Villeurbanne un gymnase,

- subvention publique de la mairie de Paris aux crèches Loubavitch, religion juive cette fois,

- à Vigneux-sur-Seine, une association musulmane organise un tournoi inter-mosquées de basket féminin, mais attention, strictement réservé aux spectatrices femmes !

- subventions aux associations dites "culturelles" alors qu’elles sont cultuelles,

- financement occulte des lieux de cultes (la mosquée de Drancy payée par les contribuables avec un "montage financier" par un maire... communiste !).

Et j’en passe. Les associations se battent pour dénoncer et parfois réussissent mais elles subissent injures, elles sont "racistes" et "islamophobes". Curieux ce mot islamophobes, nous ne sommes pas traitées de cathophobes quand nous dénonçons les intégristes catholiques ?

Les révolutions "arabes "

Les photos, reportages montrent que ce sont en majorité des hommes qui manifestent, luttent, se battent (et sont tués hélas). Où sont les femmes ? En Tunisie, les femmes plus présentes, parce que plus émancipées, demandent la séparation de l’État et de la mosquée mais aussi l’égalité hommes-femmes. En Libye, (Le Monde de ce samedi 26 Février) une photo montre un groupe de femmes avec voiles, niqabs, revendiquant la liberté. Mais quelle liberté quand on n’a pas la liberté de montrer son visage ?

Les Tunisiennes montrent le chemin. Mes amies les femmes de là-bas, ne laissez pas les hommes seuls pour faire la révolution, ne les laissez pas seuls pour décider... des droits des femmes !

La mamma ou la putain

L’imam de Drancy a écrit un livre : il dénonce l’utilisation du corps des femmes par les islamistes "comme un dépôt de sperme" p 30. C’est l’imam qui le dit, si les féministes laïques s’exprimaient ainsi... La fonction de la femme serait donc de faire des enfants et c’est tout ? La mamma et c’est tout ?

Mais il y a aussi la putain. La prostitution : des milliers de femmes sont vendues, humiliées, battues à des proxénètes et des réseaux mafieux. Elles viennent de l’Est ou d’Afrique et font concurrence aux prostituées de France. Quand elles se disent libres de vendre leur corps, quand des "gauchistes" les soutiennent sous prétexte qu’elles sont libres et revendiquent le titre de "travailleuses du sexe", on peut leur demander si elles souhaiteraient que leurs sœurs ou leurs enfants fassent ce "métier" ? Et la réponse est non, bien sûr. Car cette prostitution est le plus souvent subie, et si ces femmes avaient la possibilité d’en sortir en ayant accès à un vrai métier, elles en sortiraient, toutes. La France devrait défendre sa position d’abolitionnisme en matière de prostitution (comme la Suède). Il faut du courage pour défendre cette position, qui serait un pas vers une vraie liberté pour ces femmes. Alors que l’on va vers une sorte de normalité de la prostitution, avec des mots plus "soft" comme "escort-girls", mais le mot n’y change rien, c’est de la prostitution ! Que les étudiantes utilisent parfois, n’ayant pas de moyens pour payer leurs études, ou les femmes pour boucler leurs fins de mois difficiles. Une conséquence de la politique libérale de chômage et de bas salaires, qui touche les plus pauvres !

Inégalités dans le travail, dans les salaires... et maintenant la retraite !

Les femmes sont plus touchées par les emplois précaires. A qualification égale, la femme est moins bien payée. Elle est aussi moins embauchée, les employeurs craignent les congés de maternité, les congés pour soigner les enfants. Les promotions sont plus rares pour les femmes, et on l’a vu pour les retraites, les femmes sont plus touchées par les conséquences de la loi sur les retraites.
Avec les congés pour élever leurs enfants, interruptions d’activité, temps partiels subis, le report des bornes d’âge -de 60 à 62 ans pour l’âge légal, de 65 à 67 ans pour le taux plein- va frapper les femmes de plein fouet !

Violences faites aux femmes

Vous connaissez la "pub" : une femme meurt sous les coups de son compagnon tous les 3 jours. Ces violences s’aggravent avec la crise, la mal-vie, le chômage. Des magistrats ont œuvré pour une loi : que le compagnon frappeur soit obligé de quitter le domicile et ne revienne que si la situation est redevenue plus calme, l’homme doit faire un travail sur lui-même pour arriver à se maîtriser. C’est une belle avancée. Mais souvent, la police arrive trop tard , la victime est mortellement blessée. Il faut aussi que les femmes apprennent à ne pas accepter !

Bonne fête, mes amies-femmes !

Mireille Popelin

Féministe et laïque

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    Un film
    Sur une musique de Hans Eisler, le requiem Lenin, écrit sur commande du PCUS pour le 20ème anniversaire de la mort de Illytch, mais jamais joué en URSS... avec un texte de Bertold Brecht, et des images d’hier et aujourd’hui de ces luttes de classes qui font l’histoire encore et toujours...

  • (2009) Déclaration de Malakoff

    Le 21 mars 2009, 155 militants, de 29 départements réunis à Malakoff signataires du texte alternatif du 34ème congrès « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps ». lire la déclaration complète et les signataires

  • (2011) Communistes de cœur, de raison et de combat !

    La déclaration complète

    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

    Un peu plus d’un tiers des adhérents a participé à cette consultation, soit une participation en hausse par rapport aux précédents votes, dans un contexte de baisse des cotisants.
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    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).