A Fos Scènes de guerre contre les grévistes

, par  Danielle Bleitrach , popularité : 2%

Ce qui se passe à Fos est d’une extrême gravité et exige une riposte de tous.

Manuel Valls avait menacé et il est allé jusqu’au bout de la folle provocation de ce gouvernement, du 49.3 on est passé à de grands classiques, du type Jules Moch faisant tirer sur les mineurs en grève en 1948 [1]

La police vient dans la nuit de charger contre les travailleurs qui bloquaient la raffinerie, ils ont chargé sans sommation contre des ouvriers et des militants désarmés qui n’ont opposé aucune résistance, mais il y a eu néanmoins des blessés tant la violence policière ne faisait pas de quartier. La direction de l’Union locale de la CGT a été séquestrée à Fos et les militants poursuivis dans les rues de Fos. Ils ont chargé en pleine nuit pour qu’il n’y ait pas de caméra, voilà à quoi ça sert l’état d’urgence, une fois de plus l’expérience est là, au service de la violence patronale…

« Les gardes mobiles sont arrivés vers 4h30 et ont fait usage de canon à eau et de gaz lacrymogène », a expliqué à l’agence de presse Reuters Olivier Mateu, secrétaire de la centrale syndicale dans le département. « Il y a eu une charge d’une violence inouïe », a ajouté Emmanuel Lépine, secrétaire fédéral de la branche pétrole de la CGT. Selon le responsable syndical, plusieurs manifestants ont été blessés.

De véritables « scènes de guerre », d’après Emmanuel Lépine, responsable de la CGT Pétrole, qui n’ont pourtant pas désarmé les grévistes, qui ont tenu plus de deux heures durant face à cette violence brutale. « Des lacrymogènes de partout, ils ont même pris des camarades, ils leur ont cassés la gueule contre des voitures », racontait ce matin un militant CGT sur Europe 1. A 6h, le blocage a fini par être levé, mais les forces de police ont poursuivi les manifestants jusque dans la ville de Fos, pourchassant les militants par des drones et des hélicoptères. D’après Olivier Mateu, responsable de l’union départementale CGT des Bouches-du-Rhône, une partie des grévistes a du se replier dans le local de la CGT. « Ils nous gazent, ils nous tirent dessus, et là on est coincé à l’interieur », racontait-il ce matin sur BFM TV. Une véritable séquestration, qui aurait conduit au lancer d’une grenade lacrymogène dans le local syndical… « accidentel, selon la préfecture » ! Quatre manifestants auraient été interpellés.

Face à cette incroyable brutalité, l’émotion est forte et une riposte se prépare.

Six raffineries sur les huit que compte le pays étaient touchées depuis lundi soir contre quatre la veille, le mouvement s’étendant du Grand Ouest au Sud-Est, tandis que plusieurs dépôts de carburant restaient bloqués, comme à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et à Valenciennes (Nord).

Plusieurs centaines de militants CGT bloquaient depuis la nuit de dimanche à lundi le dépôt de carburants et la raffinerie de Fos-sur-Mer dans le cadre d’un mouvement de protestation demandant « le retrait de la loi travail ». Ils avaient indiqué lundi qu’ils comptaient maintenir les barrages jour et nuit jusqu’à la manifestation nationale prévue jeudi.

Selon le responsable syndical, quelque 200 militants étaient présents sur ce barrage où un mur de pneus occupait toute la largeur de la chaussée, soit sur une trentaine de mètres de large sur environ 1,50 m de hauteur. Et ils n’ont pas résisté à la charge sans sommation d’une extraordinaire brutalité qui a eu lieu vers les 4 heures du matin. Ce sont 500 gardes mobiles qui ont chargé contre eux, deux flics pour un militant.

Mais les ordres donnés étaient visiblement de casser du syndicaliste. Et à partir de 6 heures le rond point était suffisamment dégagé pour que quelques camions recommencent à circuler au compte-goutte sous escorte policière.

Ces scènes incroyables relèvent plus de la guerre que du dialogue social que ce gouvernement a refusé dès le début, nous leurrant avec des « casseurs », souvent des complices, tout en pratiquant la pire des violences qui culmine désormais dans la traque des grévistes, après la condamnation des mêmes qui défendaient leur emploi. C’est un choix de ce gouvernement qui organise partout la provocation pour mieux démanteler les conquêtes ouvrières, pour mieux satisfaire les patrons et l’Europe des monopoles et des financiers.

Ce gouvernement porte les guerres et la provoque dans son propre pays, il ment avec des médias devenus système de propagande et des rédactions entières remises en ordre de marche pour les présidentielles pat les patrons de presse, tout un dispositif idéologique qui accompagne l’exercice de la force brutale contre les travailleurs.

A Fos, les mensonges ont aussitôt débuté, avec la volonté de transformer les militants en « casseurs violents ».

Ce qui a été affirmé par le préfet et repris par une certaine presse : « L’intervention des forces de l’ordre a débuté à 04h15 et s’est heurtée à "une résistance importante" de plus de 200 militants cégétistes », selon la préfecture de police. « Des feux de pneus allumés par les manifestants étaient notamment en train d’être maîtrisés », a-t-on précisé accusant les salariés du piquet de grève de quasiment vouloir incendier les raffineries.

Cela serait drôle si ce n’était tragique...

Le préfet a osé parler de retour à l’ordre et à la loi, un langage de fasciste par un gouvernement en proie à la panique.
« Ne pas céder à la panique » telle est en effet la consigne du gouvernement, en écho au "Ça va mieux" de François Hollande, en d’autre temps on disait « l’ordre règne à Varsovie » après une répression où les cadavres jonchaient les rues.

La question est jusqu’où ce gouvernement est-il prêt à aller pour imposer une loi au peuple français qui la refuse ?

Nous sommes devant une situation d’une extrême gravité avec des scènes de guerre contre des grévistes.

Mais cette action qui intervient dans un contexte de tension extrême peut déboucher sur des effets que ce gouvernement ne pourra pas maîtriser sauf s’il retire sa loi.

Les agents du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) et de sa filiale spécialisée dans le pétrole Fluxel ont également entamé lundi une grève reconductible à l’appel du syndicat. Les deux terminaux portuaires à l’arrêt de Fos-Lavéra desservent les raffineries voisines de l’étang de Berre, mais aussi les oléoducs qui alimentent celles de Feyzin (Rhône), de Cressier en Suisse et de Karlsruhe en Allemagne.

Le blocage du port pétrolier et du dépôt de Fos-sur-Mer a entrainé une pénurie de carburant dans plusieurs centaines de stations du Sud-Est. Le gouvernement avait annoncé plusieurs fois, lundi, que les barrages sur les sites pétroliers seraient levés.

8h50 ! Les camarades CGT retenus à FOS dans leur UL suite aux violences policières de cette nuit sont finalement sortis il y a quelque minutes.
Les UL et entreprises rentrent en grève spontanée de solidarité et bloquent les différentes autoroutes du département.

Le pétrole ne passera pas !

Besoin d’une solidarité de la région parisienne et de toute la France

La riposte : devant l’agression
#LOITRAVAIL La CGT annonce que toutes les raffineries en France sont désormais en grève
Publié le 24/05/16 à 8:28
(AFP)

Selon Emmanuel Lépine, secrétaire fédéral du secteur pétrole de la CGT, la grève a été voté dans les huit raffineries en France, y compris celles d’Exxon Mobil.

« Une grève a été votée ce matin à Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime) en réaction à la charge des forces de l’ordre à Fos-sur-Mer »,a indiqué le syndicaliste.

Voir en ligne : Sur le blog "Histoire et société" de Danielle Bleitrach

[1Assassinat d’un mineur gréviste par les CRS en octobre 48

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