Pourquoi le socialisme s’est effondré ?

, par  Gilles Mercier

Le 19 décembre 2021 à 16:05, par Gilles Mercier En réponse à : Pourquoi le socialisme s’est effondré ?

PAM « Mais il apporte une réponse qui semble ignorer les très nombreux travaux d’historiens, de communistes, dont tout ce qui est publié sur le blog de Danielle Bleitrach. Quelques exemples, trois causes, les valeurs de l’occident, 1991, la chute de l’URSS, Zyuganov... »
L’article « Trois causes » est caricatural, il réduit l’effondrement de l’URSS à la trahison de Gorbatchev qui se serait vendu à l’occident ! L’article « 1991 » rend responsable les successeurs de Staline de la disparition de l’URSS, il va même jusqu’à remettre en cause le régime répressif qui ne serait qu’une invention de l’occident. Celui sur « les valeurs de l’occident » comme celui intitulé « Zyuganov » ne fournissent aucune explication.

PAM « L’étude comparée des données économiques et sociales de l’URSS des USA et de la Chine montre que l’affaiblissement de l’URSS commence longtemps après Staline, et qu’au contraire,... »

Je pense avoir été clair. L’URSS a connu une phase de développement très importante, elle partait de tellement bas, développement qui a ralenti à la fin des années 1960 pour stagner au début des années 1980 puis fut suivi par l’effondrement du début des années 1990.

PAM « et qu’au contraire, la période stalinienne est plutôt une période de progrès, y compris d’espérance de vie... »
Ah oui, mais à quel prix !

Si la nécessité d’industrialiser le pays ne prête pas à débat, l’ampleur de cette industrialisation n’a pas fait l’unanimité au sein du Parti. Kirov, et Ordjonikidze notamment étaient partisans d’une politique plus équilibré et réaliste. L’objectif de Staline de dépasser les USA était totalement irréaliste. Aucun des objectifs des plans quinquennaux malgré les révisions à la baisse ne fut d’ailleurs atteint, conséquence notamment d’une désorganisation consécutive aux épurations successives des cadres. L’heure était au gigantisme à la construction de chantiers démesurés tel Magnitogorsk qui se révéla être un gouffre financier.
Cet industrialisation forcée créa une nouvelle classe ouvrière constituée des paysans qui fuyaient la répression qui frappait le monde rural. 25% de la main d’œuvre de Magnitogorsk fut amenée de force. La collectivisation forcée des terres fut imposée par une répression particulièrement féroce face à la résistance de la paysannerie.
C’était l’époque du Stakhanovisme, d’une conception uniquement quantitative de la production que faisait fit de la qualité et des conditions de travail. La journée de travail était de 10 à 11 heures pendant 6 ou même 7 jours consécutifs. Des journées de travail sans salaires étaient parfois exigées pour atteindre les objectifs du plan. Afin que les usines tournent en continue la journée de repos était décalée ce qui rendait difficile la vie de famille. Les salaires étaient maintenus bas complétés par des primes au rendement pour inciter les salariés à accroitre leur productivité. Confrontés à de telles conditions de travail beaucoup d’ouvriers quittaient leur entreprise. A la suite de quoi les amendes pour absentéisme furent introduites, le livret ouvrier fut imposé pour attacher le salarié à son entreprise.
A l’issue des trois plans quinquennaux, l’URSS était devenue une puissance industrielle.
La production de charbon et d’acier et de fer ont été multipliée par 5, celle d’électricité par 10, de machines-outils par 30 etc.
Dans un article paru dans la Pravda de mars 1923 a l’occasion XIIe congrès du Parti Communiste de Russie, Lénine écrivait à propos de la rénovation de l’Etat « … il faut que tout ce qu’il y a de vraiment meilleur dans notre régime social soit mis en œuvre avec le maximum de prudence, de réflexion et de compétence… ». C’est tout le contraire de la politique de Staline. Face aux difficultés, à l’immensité de la tâche de la construction du socialisme dans un pays arriéré, il était tentant « d’aller plus vite que la musique » de forcer l’Histoire.
L’industrialisation à marche forcée s’est déroulée en recourant au mécanisme de l’exploitation capitaliste du salariat : bas salaire, primes, mise en concurrence des salariés en glorifiant ceux qui atteignaient et dépassaient leurs objectifs, répression à l’égard de tous ceux qui protestaient assimilés à des ennemis du socialisme.
La collectivisation et l’industrialisation à marche forcée ne pouvaient que susciter des résistances et des oppositions dans l’appareil d’Etat et dans l’ensemble de la société. Face à ces résistances à ces oppositions, Staline renforça la contrainte c’est la raison des purges et de la Grande Terreur. Le bilan humain de cette période est terrible.

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