Base commune : Suffisance, absence de courage, surdité, sous-estimation de la situation ?

, par  Bleitrach Danielle

Le 10 juin 2018 à 12:56, par Bleitrach Danielle En réponse à : Base commune : Suffisance, absence de courage, surdité, sous-estimation de la situation ?

En fait, nous sommes inquiets et exapérés et cette « base commune » n’est pas à la hauteur des exigences de l’heure

Soyons honnêtes, nos bases communes de Congrès n’ont jamais ou rarement été des textes dignes de Marx, Engels, Lénine, Gramsci, pourtant le sentiment de médiocrité que nous éprouvons à la lecture de celui-ci tient selon moi à deux faits :

1) La déception face à ce qu’on attendait d’un Congrès extraordinaire. Après l’annonce d’un Congrès extraordinaire, ce texte tient de la motion de synthèse du PS... C’est à la fois un fourre-tour et l’art d’évacuer tous ce qui pourrait fâcher concernant les conditions de l’exploitation, l’aggravation de cette exploitation,en particulier sou l’ère Macron, rien qui débouche réellement sur l’action et l’organisation, mais l’art de préserver ce qui a jusqu’ici caractérisé tous nos compromis. Le vide abyssal pour tout ce qui a trait à la situation internationale, les expériences socialistes passées et existantes, tout est passé à la trappe.

2) L’irritation face à un direction qui a fait faillite et qui s’obstine pourtant. Alors on se dit que cette médiocrité est le fruit de la volonté de poursuivre la politique qui nous a conduit dans le mur et peut-être de préserver les équilibres instables d’une direction isolée (la base commune a été votée par 25% des membres du CN qui ont été élus il y a un an soit qu’ils votent contre, soit qu’ils s’abstiennent, soit qu’ils aient renoncé à toute présence). Une direction qui ne dirige plus rien et qui pourtant s’obstine à manœuvrer pour conserver la place a produit un texte aussi décevant.

Je me demande donc si la médiocrité du texte n’est pas voulue, non seulement pour préserver la stagnation, les équilibres, les manoeuvres de couloir, et surtout pour forcer ceux qui n’en peuvent plus à se ranger derrière des textes alternatifs, le premier qui surgira sera aussitôt comme à l’habitude flanqué d’un plus « radical », il y a des spécialistes de la chose. Bref, alors que le malaise est général, l’insatisfaction à l’égard du texte (pour ceux qui ont réussi à lire les 30 pages) assez largement partagée et surtout la déconsidération de la direction est telle qu’elle ne peut plus espérer survivre qu’en fondant sa légitimité sur la haine des tendances et des divisions qui caractérisent les communistes dans leur immense majorité.

nous avons hérité essentiellement du parti de Maurice Thorez une vision très respectable du collectif et de la responsabilité de chaque militant. Le secrétaire du parti, les directions en général, représentent cette unité du parti, tout à fait étrangère au trotskistes et aux sociaux démocrates. Le paradoxe est que ce positionnement révolutionnaire peut-être également celui qui nous soumet aux manœuvres de sommet alors même que nous avons abandonné les aspects les plus ^positifs du centralisme démocratique.

Est-ce le cas aujourd’hui ? Ce qui est sûr c’est que les directions qui ont pris la responsabilité de l’autodestruction du pCF en envoyant un texte pareil et en manoeuvrant pour rallier autour de lui les restes du parti prennent une lourde responsabilité hstorique. Il serait nettement plus raisonnable de revoir entièrement la copie en laissant les militants trancher sur les questions en débat y compris celle du renouvellement ou non du secrétaire et plus généralement de l’exécutif du parti.

Danielle Bleitrach

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