Je ne partage absolument pas son analyse qui repose sur le concept fumeux "d’islamophobie". Ce n’est pas d’aujourd’hui que Saïd Bouamama tient ce discours. En refusant de prendre en compte la politique de délitement de la laïcité au fil des gouvernements successifs, politique qui a abouti à la remise en cause actuelle de la loi de 1905 aussi bien par l’UMP (Sarkozy) que par le PS, il conclut à ce fumeux concept. Une des explications de la situation actuelle est bien sûr le contexte social et la constitution de ghettos sociaux ; mais cette vision unilatérale oublie sciemment que le laisser-faire communautariste des politiques successives et leurs attaques contre la laïcité en est une des causes principales. De ce fait, les intégristes ont eu un boulevard devant eux, le contexte social n’étant que le terreau qui leur permettait de prospérer. Et cette gangrène s’est d’autant plus multiplié que le gauchisme soixante-huitard avait légué une sorte d’antiracisme "bêlant" à la société, loin de l’antiracisme de classe que les communistes avaient depuis longtemps professé : il ne fallait surtout pas critiquer les islamo-fascistes, car c’était s’en prendre aux "pauvres travailleurs immigrés". Que n’a-t-on entendu lors du vote de la loi contre le voile intégral de la part de l’interviewé ! Les communistes qui ont soutenu Gerin étaient des "rouges-bruns" et des "islamophobes"… Enfin, je dirai à l’encontre de Saïd Bouamama qu’il n’a qu’une vision franco-française et qu’il oublie le contexte international. La radicalisation fondamentaliste et politique de l’islam, n’a rien à voir avec le contexte social de la France. Par contre, son développement a tout à voir avec la politique guerrière et colonialiste des impérialismes occidentaux pour accomplir leurs visées dominatrices au Proche et Moyen-Orient, en lien notamment avec les dictatures arabes pro-US (Arabie Saoudite, Barhein, Emirats, Quatar…) et Israël.