Bien sûr traquer et punir les coupables. Mais poser publiquement la question : comment se fait-il qu’ils aient pu (...)
Lettre à Pierre Laurent
Le sens de la motion votée à l’unanimité par la section du Diois
de Bernard Condette, ancien Conseiller général de Die (Drôme)
Cher Pierre, cher camarade,
Merci d’avoir pris le temps de répondre à ma note du 12 avril, qui n’est que le reflet d’un sentiment partagé par la quasi unanimité du comité départemental de la Drôme et de l’unanimité de la section du Diois lors de son AG du 15 avril, dont tu recevras probablement les deux comptes rendus prochainement.
Il faut savoir que nous avons payé cher notre attachement au Front de Gauche, puisque nous avons sacrifié sur l’autel de l’union, notre seul Conseiller Régional Communiste de la Drôme, probablement le meilleur de la Région Rhône- Alpes : Jean Michel BOCHATON.
Ton courrier ne m’éclaire pas davantage que ton rapport présenté devant le CN, d’autant que je t’ai entendu, devant les caméras de BFM TV, être encore plus précis en disant très explicitement : « Nous présenterons un candidat, mais il ne sera pas issu du Parti Communiste ». La cause paraît donc entendue, avant même que les Communistes ne se prononcent.
Pour être clair, je pense que Marie Georges pour qui j’ai un immense respect, a vécu comme un échec personnel le score décevant de 2007, alors qu’elle n’est en aucune manière responsable, car elle a fait une campagne exemplaire. La faute à qui ou à quoi ? Aux médias ? Aux CUAL qui étaient un piège dans lequel nous sommes tombés ? Au vote utile ? Ou bien ?....
Toujours est-il qu’il me semble qu’un certain nombre de membres de la Direction Nationale, souffrent de ce que je qualifie du « Syndrome Marie Georges », avec la peur au ventre de retrouver un score proche de 2% à la prochaine échéance, ce qui implique une sorte de résignation : un Communiste ne pourrait pas incarner le Front de Gauche aux prochaines présidentielles.
Si l’on accorde du crédit à ce que je pense, on peut alors raisonner de deux façons : soit on privilégie la stratégie, ce que je peux concevoir, en laissant JLM partir à l’aventure avec le risque pour lui (car il personnalisera sa campagne, comme il personnalise déjà sa candidature), d’assumer seul un échec plus que probable et on le dit clairement aux camarades, soit on joue vraiment le jeu de la Démocratie à l’intérieur de notre parti.
Dans ce dernier cas, si l’on souhaite vraiment que les Communistes fassent leur choix en toute liberté, les candidats qui se sont manifestés à l’intérieur de notre parti, doivent être traités de la même façon que JLM, choisi par le PG et la GU. Et je pense bien évidemment particulièrement à André Chassaigne, qui jusqu’à présent n’a pas eu l’honneur de beaucoup d’appui de la part ni de notre Direction, ni de l’Humanité, journal qui s’il n’est plus celui du Parti Communiste, reste bien celui des Communistes.
De même, tous les efforts doivent être portés pour que André ait autant que faire se peut une couverture médiatique équivalente à JLM ce qui j’en conviens n’est pas facile, tant les médias souhaitent nous voir disparaître.
Et en attendant la décision des Communistes, il n’y a aucune raison de laisser croire que le PC ne proposera pas un candidat pour représenter le Front de gauche, auquel je suis comme toi attaché.
C’est pourquoi je pense que faire voter les Communistes après la Conférence Nationale, dont l’expérience nous a appris que comme les congrès, ces instances valident toujours les orientations proposées par la Direction Nationale, n’est vraiment pas un processus démocratique.
C’est dommage et je crains que cela ne génère des divisions dans notre parti qui commençait à repartir dans le bon sens.
C’est le sens de la motion votée à l’unanimité de la section du Diois, qui demande l’inversion du calendrier, c’est-à-dire d’abord un vote des Communistes, puis la tenue de la Conférence Nationale.
Je n’ose croire que notre Direction refusera d’entendre les nombreuses voix qui vont dans ce sens à l’intérieur de notre parti et te prie de croire cher Pierre, en mes sentiments fraternels et amicaux.
Bernard Condette