Le RN aux portes du pouvoir, le monde bouge, l’occident s’enfonce... et le parti communiste fait quoi ?

, par  Perriot

Le 18 juin 2024 à 16:59, par Perriot En réponse à : Le RN aux portes du pouvoir, le monde bouge, l’occident s’enfonce... et le parti communiste fait quoi ?

Bonjour,

Une synthèse politico-historique lucide mais non dénuée de contradictions.

SI la référence au fascisme est trompeuse (et je partage votre constat) alors en quoi y aurait-il « urgence » à battre le RN ?
Vous dîtes qu’il faut « cesser de courir derrière l’actualité médiatique et électorale et inscrire l’action du parti dans le temps long ». Pourquoi ne pas commencer tout de suite ? Ces élections législatives sont-elles autre chose qu’une actualité médiatique et électorale dont le tempo est totalement contrôlé par Macron ?
Si comme vous l’écrivez : « le danger pour le monde c’est l’occident militariste prêt à tout, même à la guerre nucléaire pour sauver le dollars » le PCF ne devrait-il pas donner pour consigne de vote le candidat le moins belliciste en fonction des circonscriptions ?
Ou bien « faire barrage au RN », comme le scande la petite bourgeoisie urbaine réactionnaire et les « peoples » est-il plus important qu’éviter un conflit mondial ?
Pourquoi la reconstruction que vous appelez de vos vœux doit-elle toujours avoir lieu après une énième compromission avec les partis bourgeois au sein d’un front qui n’a de populaire que le nom ? Est-ce pour repousser encore un peu ce qui arrivera de toute façon, à savoir l’arrivée au pouvoir d’un RN qui ne sera, selon vos propres observations, qu’un « bon gestionnaire du système » ?
Etrange « commun combat » qui doit toujours avoir lieu, non pas contre le macronisme, pouvoir en place, oppression réelle, mais contre son opposant.
Les militants de la 1re circonscription de Corrèze doivent-ils vraiment convaincre les yeux dans les yeux les couches populaires d’aller voter Hollande, sous prétexte que la petite bourgeoisie joue à se faire peur avec Jordan, un pantin arriviste de 28 ans ?

A propos de la question palestinienne, vous avez tout à fait raison de pointer du doigt la confusion créée par la direction du parti et le rôle des responsables des questions internationales.
Pourtant, quand vous écrivez « aucune ambiguïté sur la reconnaissance de l’existence d’Israël », que voulez-vous dire ? Personne ne niant qu’Israël existe objectivement, vous vous référez certainement à la légitimité de son existence. Or pour quelle raison un communiste devrait-il obligatoirement reconnaitre pour légitime un projet théologico-nationaliste que son fondateur lui-même, Théodore Herzl, définissait comme « colonial » ? Peut être ici y a-t-il plutôt lieu d’un retour critique sur la reconnaissance à l’époque par l’URSS (qui s’en est vite mordu les doigts) d’un plan de partage inique et rejeté sans ambiguïté par la partie arabe. Est-ce anti communiste de prôner en Palestine une république unitaire au sein de laquelle juifs et arabes pourraient vivre selon les mêmes droits ? Un communiste doit-il défendre coûte que coûte l’existence d’un projet national de séparation ethnico-religieuse ?
Vous parlez également de « la nécessité d’une paix juste pour tout les peuples, donc aussi pour les juifs ». Considérez-vous donc que les juifs, indépendamment de leur citoyenneté particulière forment un peuple séparé ? Etrange, moi qui suis d’origine juive il me semble que si j’ « appartiens » à un peuple c’est uniquement au peuple français.
Ces questions peuvent paraître « annexes » ou « secondaires ». Elles me semblent pourtant au cœur de l’échec qu’a constitué pour le PCF son effacement au profit de LFI dans la solidarité avec les palestiniens depuis le 7 octobre dernier.

Bien à vous,

Perriot

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