@ Delaunay
Tes articles sont, pour moi les bienvenus même si quelques précisions me paraissent nécessaires. D’abord le traitement du marché par Marx est anecdotique (« un produit n’a de valeur que lorsqu’il est vendu »). Par ailleurs Marx n’aborde quasiment jamais le pb de la transition capitalisme-communisme, Le socialisme est une proposition de Engels qui ne meurt que 12 ans après Marx. Selon Engels la révolution est le remplacement de la dictature de la bourgeoisie par celle du prolétariat qui correspond à la période du socialisme (A chacun selon son travail), antichambre du communisme (A chacun selon ses besoins).
Pour parler du socialisme, Lénine, qui a été confronté au pb concret, est bien plus prolifique que Marx ou Engels, tout comme Staline, Trotski, Mao, Deng Xiao Ping, ...etc. Pour Lénine le marché n’est pas plus le capitalisme que la « circomnavigation », le marché est un moyen de mettre en relation un produit, propriété d’un capitaliste aussi bien que d’une coopérative, avec un acheteur, et rien de plus.
Dès mars-avril 1918 (six mois après Octobre-OC T27), donc avant la guerre civile, Lénine pose le pb de la dictature du prolétariat en terme de « capitalisme d’état », notamment dans sa polémique contre le « renégat Kaustky). Il y reviendra dès qu’il proposera la NEP (Nous avons assez de pouvoirs, mais pas assez de savoirs). Il parle, d’abord de »recul pour mieux sauter« puis, très vite, prenant conscience de l’état délabré, et arriéré, de la classe ouvrière d’une »politique pour plusieurs générations". Dans les années 50 les rapports Mao-Deng (Cent fleurs..) tourneront autour de ce pb. Deng sera placardisé jusqu’à la mort de Mao (1976).
Pendant ce temps c’est le volontarisme, inspiré du stalinisme, qui s’est imposé progressivement après la mort de Lénine en URSS, qui devient la bible à Pékin. Et avec toutes les pénuries que le plan, même obligatoire, ne résout pas plus qu’à Moscou.
Mais Deng a une conscience de la situation originale et parfaitement marxiste, la surpopulation n’est pas un pb, c’est une chance, il suffit d’en extraire la force de travail, et de booster ses compétences en la frottant au capitalisme occidental. C’est le but chinois des joint-ventures des années 80 et 90, le but des capitalistes étant de vendre en occident des produits exempts du coût de la force de travail. Celle-ci étant payée, de mieux en mieux, avec la vente d’une partie de la production en Chine, sur le marché, meilleur moyen pour la diffuser efficacement.
Le plan n’a pas disparu, simplement il ne gère plus les détails, mais seulement les très grosses masses