Bien sûr, ce serait mieux si la fête elle-même le disait. Quand la rédactrice en chef parle sur la grande scène, elle invente le terme de "humanicien, humanicienne" ? Visiblement, il lui est difficile de parler aux communistes qui sont pourtant ceux qui font vivre l’huma, tout comme on ne sait pas vraiment si elle a fait un choix à gauche pour les présidentielles !

La candidature communiste était bien présente dans de nombreux stands et la caravane des jours heureux a été un des points de rencontre et d’adhésion de la fête. Pour la première fois depuis longtemps, c’est le candidat à la présidentielle qui est la tête d’affiche du meeting.

Ce grand meeting est à l’image de la fête. Une réussite qui laisse des questions ouvertes. D’abord ce sont des dizaines de milliers de personnes qui écoutent le secrétaire national du parti communiste candidat aux élections présidentielles et c’est le premier grand meeting de Fabien Roussel. Il y a bien sûr beaucoup de militants et de drapeaux, mais aussi beaucoup de sympathisants et de public festivalier qui sont venus pour IAM ou pour d’autres et qui écoutent.

Fabien Roussel met l’ambiance, il parle simple et vrai pour faire grandir l’idée qu’une autre société est possible, que le capitalisme est incapable de répondre aux besoins humains et que ça veut le coup de relever "le défi des jours heureux".

Certes, il est resté dans un rôle plutôt médiatique, et son discours était sans doute calé pour des passages télé, mais il aurait pu être l’occasion d’appeler les militants et les travailleurs à créer partout les "comités des jours heureux" pour organiser la campagne militante sans laquelle rien n’est possible. C’est sans doute cette dimension d’appel à l’organisation dans les luttes et le vote qu’il doit renforcer pour passer d’une campagne de communication à la JLM à une campagne de terrain portée par l’engagement militant. Sans doute aurait-il pu finir après "vive la France, vive la république", par un "vive le parti communiste" dont nous avons tant besoin...

Et puis il y a un vrai manque d’internationalisme militant dans ce meeting. Quel conformisme médiatique des bonnes intentions mettant en avant les kurdes et les afghans à travers la place des femmes sans parler de l’impérialisme et des causes des guerres, sans dénoncer le militarisme US ! Il aurait fallu l’ambassadeur de Cuba a coté de Fabien ! Il aurait fallu donner la parole à un communiste chilien, la force qui monte 47 ans après le 11 septembre 1973, pour faire la différence avec le consensus médiatique. Il faut aider à comprendre que les résistances du sud qui ont le plus besoin de notre soutien sont celles qui résistent à l’impérialisme US, du Vénézuela au Vietnam !

Cela dit, j’avoue avoir eu un frisson en agitant un grand drapeau au milieu d’une forêt de drapeau du parti. Cela avait un petit gout des meetings de Marchais en 1981 qui sont ma jeunesse. Si les mois qui viennent permettent à une nouvelle génération de jeunes communistes de faire l’expérience d’une grande bataille militante, ce serait vraiment les jours heureux...