Résumé et conclusions du livre
Je ne vais pas conclure ce livre en poussant un cocorico sonore et triomphant en faveur du socialisme. C’est évidemment ma conviction. Le socialisme et le communisme sont pour moi des évidences rationnelles et je ne vois pas comment il pourra en être autrement, si toutefois les forces progressistes du monde sont suffisamment fortes pour imposer la paix à ceux qui ne veulent pas de ces régimes. Mais cette conviction personnelle, n’a pas, si je puis dire, d’importance. C’est à chacun de parvenir ou non à cette conclusion.
Ce livre est certainement, pour une part, la reprise d’idées sur le socialisme que ses lecteurs connaissent déjà, celle par exemple selon laquelle le socialisme n’est pas un mode de production mais une formation sociale de transition. Ce n’est donc pas non plus un modèle. Bien que n’étant pas un mode de production et un modèle, le socialisme, quel qu’en soient les caractéristiques et le niveau de développement de la société considérée, est cependant caractérisé par un objectif commun, celui de l’abolition de la société de classes antérieure, féodale ou capitaliste, ou féodalo-capitaliste, et de la transition vers le communisme, en sorte que l’on peut être conduit à parler du socialisme et de rapports sociaux socialistes, mais aussi des socialismes. Ce livre contient aussi plusieurs hypothèses ou propositions théoriques nouvelles sur lesquelles j’ai attiré l’attention des lecteurs. Voici le résumé que j’en propose.
1 - Le socialisme est une formation sociale marchande ayant pour finalité de dépasser la forme marchande de la production et de la consommation, de façon à rompre définitivement avec l’économie capitaliste. C’est la forme ultime de l’économie de rareté. L’exigence du socialisme prend place dans le contexte d’une situation de crise de la loi de valeur. Ce contexte spécifique a pour nom « suraccumulation durable du capital ».
2 - Le socialisme se définit comme une société unique en cela que son statut socialiste et sa vocation transitoire reposent sur un certain nombre de fondamentaux au nombre desquels figure en première place la satisfaction des besoins de la majorité. Pour que cet objectif soit atteint dans une société de classes antagonistes, la dictature démocratique du peuple est une nécessité. Il n’est pas possible de construire le socialisme sans Marx, comme l’a espéré Alec Nove. Quant au « communisme déjà-là », réalisé sans abattre le capitalisme, et tel que le rêvent Lucien Sève ou d’autres, c’est une illusion. Le socialisme sans Marx et le socialisme avec Marx mais sans Lénine sont les rêves actuels complémentaires de la petite bourgeoisie urbaine radicalisée.
3 - Le socialisme se définit comme diversité et pluralité des socialismes dans la mesure où son origine n’est pas uniquement le capitalisme développé. Il existe d’une part le socialisme issu d’une société capitaliste développée. Mais ce socialisme-là n’existe pas encore. C’est un socialisme théorique. Il existe d’autre part le socialisme issu de sociétés rurales marquées par le féodalisme et mises en contact avec le capitalisme mondial. Ce socialisme est sous-développé industriellement, mais c’est un socialisme réel. Il concerne aujourd’hui la Chine (1949), le Viêt-Nam (1954 et 1975), Cuba (1959), La Corée du Nord (1948), soit 20,7% de la population du globe en 2018 (un cinquième de la population mondiale). La Chine est le poids très lourd (92%) de cet ensemble.
4 - Au total, on peut donc repérer « Le Socialisme » en tant que concept désignant le cœur nécessaire des rapports sociaux d’une formation sociale de ce type, et « Les Socialismes », réalités caractérisées par leur histoire et le niveau de développement de leurs forces productives, matérielles et humaines.
5 - La réflexion relative au concept de socialisme m’ayant conduit a faire, à très grands traits, une sorte de récapitulation de l’évolution du capitalisme industriel depuis le 18e siècle, j’ai été conduit à reprendre l’une des thèses théoriques centrales de la pensée de Paul Boccara, à savoir que le Capitalisme monopoliste d’Etat d’après 1945, observable en France et dans d’autres pays, avait été un stade correspondant à l’essai inconscient d’organiser un processus structurel de dévalorisation permanente du Capital faisant suite au processus de suraccumulation durable du Capital ayant précédé la mise en place de ce stade. Le mot important dans le concept de « suraccumulation durable du capital » est le mot « durable ».
6 - J’ai repris cette thèse, telle qu’elle ressort des Théories des crises de Boccara et de ce que je connaissais de ses travaux, et je me suis efforcé d’en généraliser l’emploi et le contenu. Je pense, en effet, que toute l’histoire du capitalisme industriel a été rythmée par de grands mouvements de suraccumulation durables du Capital, suivis par de grands mouvements contraires de dévalorisation structurelle massive du Capital. A chaque couple de ces grands mouvements correspondrait un stade de l’évolution du capitalisme industriel. Je pense également que le socialisme est une forme de société et d’organisation économique visant à dépasser cette contradiction fondamentale.
7 - En ce qui concerne le capitalisme, il y aurait eu le stade primitif du capitalisme industriel (18e et 19e siècles), permettant de comprendre pourquoi la suraccumulation du Capital est une nécessité de système. Il y aurait eu le stade du capitalisme monopoliste d’Etat, notamment théorisé par Hilferding, Boukharine et Lénine. Ce stade aurait été le stade fondateur de l’Impérialisme. Il y aurait eu le stade du Capitalisme monopoliste d’Etat d’après 1945, théorisé par Paul Boccara pour la France et l’Europe et par Michel Aglietta pour les États-Unis.
8 - Ces deux dernières approches relèveraient, selon moi, d’un système à la fois unique et différencié. Il y aurait eu après 1945, la mise en place d’une seule et même phase du Capitalisme monopoliste d’Etat, différenciée dans ses méthodes structurelles de dévalorisation et dans son rapport à l’Etat. Cette phase du CME aurait été distincte de celle observée par Lénine, dans la mesure ou les revendications populaires y auraient trouvé une place, fut-elle minoritaire, au côté des exigences du Capital. Cette combinaison aurait eu un effet heureux (ce qu’on a appelé en France « les Trente Glorieuses ») mais limité. Le Capitalisme monopoliste d’Etat d’après 1945 était toujours le capitalisme et il a produit ce que nécessairement produit le capitalisme, à savoir la suraccumulation durable du Capital. Ce stade est entré en crise autour de 1970.
9 - Il a été remplacé par le Capitalisme monopoliste financier, un concept que je crois propre à décrire l’organisation du capitalisme ayant suivi la crise des années 1970. Les élites dirigeantes du capitalisme développé ont cru trouver la bonne formule, celle qui éviterait tout retour intempestif de la suraccumulation durable du capital. Aux côtés et en complément des moyens économiques, militaires et culturels de domination du monde, les pays capitalistes développés ont cherché, sous impulsion américaine, à mettre en place, avec le Capitalisme monopoliste financier mondialisé, un système économique de domination du monde au service du Capital. Ce nouveau système se devait d’être mondial.
10 - Or non seulement le Capitalisme monopoliste financier n’a pas mis un terme à la suraccumulation du capital productif mais il y a ajouté la suraccumulation du capital financier. Ce système est entré en crise économique ouverte à la fin des années 2000. Il est également entré en crise politique dans la mesure où un nombre croissant de pays tendent à refuser et à combattre la domination impérialiste qui lui est associée. L’Amérique latine, par exemple, avec Cuba, le Venezuela, la Bolivie et le Chili, est désormais un centre offensif de résistance à l’Impérialisme. Les Etats-Unis interviennent lourdement dans cette contrée pour en freiner l’évolution démocratique, a fortiori socialiste. Mais pourront-ils résister, dans l’état de faiblesse politique où ils se trouvent, à la puissance des peuples ? Le sable peut-il longtemps résister à l’eau ?
11 - Quel est l’enjeu attaché à la fin du Capitalisme monopoliste financier ? A mon avis, cet enjeu est la fin de l’impérialisme. Le Capitalisme monopoliste financier est un système de contrôle mondial renforcé de fonctionnement des rapports sociaux de production et de circulation en faveur du Capitalisme. Déserrer la contrainte exercée par les pays impérialistes, sur le monde, sur les pays en développement, sur les pays socialistes, sur les peuples, jusqu’au point de la rejeter et de la rendre caduque, les empêcher de faire la guerre, de tuer qui ils veulent quand ils le veulent, devrait libérer les forces de progrès en faveur de l’indépendance nationale et du socialisme. Cela ne se fera pas d’une part sans leur imposer la paix et d’autre part sans construire de nouvelles relations internationales, politiques, monétaires, commerciales, culturelles. Pour être clair, je ne crois pas que la fausse question posée par Samir Amin, se demandant s’il fallait sortir de la crise du capitalisme ou sortir du capitalisme en crise soit la bonne question de l’heure. Le problème général actuel le plus urgent à résoudre est de sortir de l’impérialisme. Ce n’est pas de sortir du capitalisme.
12 - Je n’ai pas, dans ce livre, étudié l’Impérialisme en tant que tel. Je n’ai donc pas cherché à décrire l’ensemble des crises politiques auxquelles ce système est confronté. Je me suis seulement efforcé de réfléchir, sous un angle économique, au socialisme, même si ces deux thèmes sont très liés. La lutte des communistes français pour le socialisme sera certainement la meilleure des contributions à l’affaiblissement et à l’élimination de l’impérialisme. En tant qu’individu, j’aimerais que les sociétés capitalistes sous développées industriellement, tendent non seulement à refuser toute domination impérialiste mais choisissent le socialisme comme type de société. En effet, même si l’objectif général du moment est, pour chaque pays, de gagner la paix sur les impérialistes et le droit d’être réellement indépendant, sans être écrasé par une armée de l’OTAN, le socialisme est la forme de société la mieux adaptée à la solution des problèmes soulevés par le monde moderne. Il faut donc réfléchir au socialisme et lutter pour son avènement.
13 - Dans ce livre, la thèse la plus importante que je défends, relativement au socialisme, est la suivante : la société socialiste est une société marchande car c’est une société encore marquée par la rareté. Pour Staline, la société soviétique était marchande par survivance. C’était un aspect de la société soviétique. Mais à mon avis, ce n’était pas le seul et ce n’était pas le plus important. Les sociétés contemporaines, capitalistes ou socialistes, sont encore marquées par la rareté, et fonctionnent donc dans le cadre de rapports marchands même si elles n’abritent pas de petits producteurs ou de petits paysans indépendants. Cela ne veut évidemment pas dire qu’une société socialiste doive fonctionner sous la domination du marché, a fortiori du marché capitaliste. J’ai clairement indiqué dans ce livre que, selon moi, une société socialiste doit rompre avec le capitalisme dès ses premiers pas, d’où l’importance radicale de la dictature démocratique du peuple. C’est la dimension de la rupture. Mais le socialisme, c’est une longue construction guidée par la satisfaction maximale des besoins populaires et donc capable d’organiser empiriquement les activités économiques et financières de façon non marchande, ou marchande, ou semi-marchande, etc... J’insiste, dans cette conclusion, sur le titre finalement retenu pour ce livre (Rupture-Construction du Socialisme). La rupture m’est apparue comme une nécessité ainsi que comme une évidence. La construction, avec tout ce qu’un tel concept peut suggérer et comporter de laborieux et de suivi, m’est apparue comme étant encore plus importante. Le Grand soir, c’est nécessaire, c’est excitant. Mais ce sont les lendemains et leurs recommencements continus qui comptent.
14 - L’une des particularités de mon livre est d’avoir étudié le capitalisme comme le socialisme en observant la production et la consommation, le Livre 1 et le Livre 3 si je puis dire, simultanément. C’est pourquoi j’ai introduit les consommateurs (les rapports de consommation) aux côtés de l’Etat (les rapports de production) pour comprendre, d’une façon que je crois renouvelée, les exigences du socialisme. Le socialisme ainsi conçu serait non seulement une démocratie structurelle, une démocratie ayant pour but de rompre avec le capitalisme et d’en changer radicalement le mode de production. Ce serait, de manière indissociable et complémentaire, une démocratie des consommateurs et de la consommation.
15 - Je crois que nous, communistes, lorsque nous parlons du socialisme, nous évoquons surtout la production (la dictature du prolétariat), mais que nous avons tendance à oublier la consommation, en particulier individuelle (la démocratie populaire). Je renvoie au chapitre 7 sur ce point. S’il est vrai que la très grande faiblesse du socialisme de type soviétique fut ses rapports de consommation finale, la méthode que j’ai mise en œuvre dans ce livre et les hypothèses sur lesquelles elle repose, me paraissent d’autant plus fécondes et justifiées.
16 - Mais la consommation, c’est aussi l’investissement. Les rapports sociaux ayant structuré les sociétés ont, depuis leur origine, visé à en élever la productivité du travail dans un univers de rareté. Le socialisme serait le stade ultime de la forme valeur des marchandises. Si l’on veut résumer l’histoire de l’humanité, on dira qu’après une époque d’abondance dans la pénurie (cf. Les travaux de Sahlins), les hommes ont cherché à sortir de l’économie de cueillette et à produire eux-mêmes ce dont ils avaient besoin, mettant en œuvre des rapports sociaux d’exploitation du travail cohérents avec le niveau de leurs connaissances scientifiques et techniques.
17 - Fonctionnant dans un univers de rareté, leurs sociétés, quel qu’en ait été le mode de production, auraient été marchandes. Le capitalisme industriel serait l’avant-dernière étape de cette histoire, au cours de laquelle l’usage du capital fixe aura été poussé au maximum, mais sous la conduite du profit privé. Ce principe de guidage microéconomique (pr/k) entraînerait l’apparition récurrente et durable d’un état de suraccumulation qui bloquerait durablement le système tout entier et que les crises économiques ouvertes du 19e siècle ne seraient plus, aujourd’hui, en mesure de réguler de leur propre mouvement. Le Capital financier, réalité économico-sociologique apparue à la fin du 19e siècle, s’y opposerait de toutes ses forces. Il s’en suivrait que la surexploitation de leur propre main-d’œuvre, les guerres entre capitalistes et contre les peuples seraient les seuls véritables moyens de dévalorisation massive du capital qu’auraient inventé les bourgeoisies dirigeantes, pour faire fonctionner leur système.
18 - Le socialisme serait la forme de société et d’organisation de la production ainsi que de la consommation mettant fin à cette monstruosité historique. Le marché socialiste, associé à la planification socialiste, auraient, au sein de la société socialiste, la double fonction de procéder à l’industrialisation complète de la société, et d’en développer les capacités productives, non pas sur la base de la maximisation du profit individuel (pr/k) mais d’abord sur la base de la maximisation du profit macroéconomique (PR/K) et ensuite sur la base de la maximisation du revenu macroéconomique (Y/K). Le socialisme devrait donc promouvoir un niveau encore plus élevé d’investissement que cela ne fut possible avec le capitalisme, mais sur le fondement de rapports sociaux permettant un tel développement. Le paradoxe du capitalisme industriel serait que, destiné à développer l’investissement sans limites, il serait bridé dans cet élan. Il ne pourrait l’accomplir. Il reviendrait au socialisme d’accomplir cette mission historique en développant tant les investissements matériels que les investissements humains. Les rapports socialistes devraient, en même temps, promouvoir les valeurs d’usage sociales dont la société socialiste et ses membres ont besoin. Contrairement à ce que les dirigeants du socialisme ont sans doute pensé à une certaine époque, la société socialiste est en mesure de satisfaire de manière totale et cohérente l’exigence écologique actuelle. Elle doit le faire, même dès les premières étapes du socialisme primitif. Cette société est, en effet, guidée par le bien-être populaire et non par la rentabilité individuelle.
19 - L’abondance sera effective lorsque la productivité du travail aura atteint un niveau tel que la forme valeur du produit rapportée à la forme valeur des moyens de production perdra toute signification. Le rapport Y/K tendra vers une forme indéterminée, de type 0/0. Au numérateur, le temps de travail nécessaire sera très petit au regard de la quantité de valeurs d’usage produite. Y tendra vers 0. Au dénominateur, le temps de travail nécessaire à la fabrication des moyens de production (leur valeur) sera très faible au regard de la quantité de moyens de production mis en œuvre. K tendra donc vers 0 même si une grande quantité d’équipements fonctionne. La forme valeur de la production et de la consommation perdra toute signification et laissera la place à la forme valeur d’usage de la production et de la consommation. L’une des conséquences de cette évolution sera le temps libre dont chacun disposera.
20 - J’ai donc essayé de montrer ce que pouvait signifier la fin de la forme marchandise dans une société socialiste développée. J’en ai déduit que la socialisation complète du travail, c’est-à-dire la mise à la disposition de tous, par chacun, de son travail, c’est-à-dire encore la fin de la forme marchandise ou de la forme valeur des marchandises, aura pour corollaire la dévalorisation de l’investissement par suite du progrès technique immense cristallisé dans son enveloppe et la démarchandisation de la force de travail. Si l’on me demandait ce qu’est le communisme, je dirais que je n’en sais rien. Mais je renverrais aux travaux de Rabelais sur cette question ainsi qu’à son abbaye de Thélème. Une société d’abondance est, sera une société de culture, de connaissances et de temps libre. Il faudra un certain temps pour la construire, mais certainement pas une éternité.
21 - Enfin, j’ai repris un certain nombre de thèmes relatifs à la démocratie bourgeoise ainsi qu’à la démocratie populaire. Le marxisme de notre temps est réellement un marxisme-léninisme, tant il est vrai que Lénine a développé la dimension politique du marxisme. Je pense que la pensée de Mao Zedong ne doit pas être oubliée dans cette extension. Mais on ne saurait se limiter à ces auteurs. Bien des aspects sont à réfléchir, à expérimenter, à consolider, à développer de ce que sera la démocratie de demain. Le marxisme a besoin des hommes pour exister et il ne peut exister qu’avec eux.
22 - Pour prolonger à mon modeste niveau et pour cerner, dans les conditions présentes, quelques éléments de la difficulté rencontrée dans la diffusion de l’idéologie de la révolution, il m’a semblé utile de mettre en lumière les cadres idéologiques passés à l’aide desquels les hommes pensent selon moi leur avenir démocratique sans forcément s’en rendre compte, un modèle profond, et l’idéal dont ils recherchent l’implantation, un modèle rationnel. Notre présent politique serait fait de la dialectique d’un modèle profond, qui investit nos pensées de manière insidieuse et souvent vient de loin, et de ce qui n’existe pas encore autrement qu’en pensée, un modèle rationnel. Si cette dialectique décrit effectivement le mouvement réel concernant la politique révolutionnaire, cela signifie que le socialisme prendra forme non seulement grâce à la claire conscience de ce qu’il apportera, au plan pratique, mais encore grâce à la non moins claire conscience de ce qu’il rejettera, au plan idéologique, dans les poubelles de l’histoire.