Je connais bien tous ces gens là, j’ai eu même l’occasion de rencontrer le beau père Laupie, un militant communiste désespéré de la dérive de son fils et belle-fille. Comment l’ai-je rencontré ? Lors d’une séance organisée par des militants d’Égalité et Réconciliation, l’organisation de Soral.
Cela se passait à Aix en Provence, la secrétaire de l’université populaire d’Aix (Onfray) où je donnais des cours, qui était juive, m’avait invitée sans bien sûr me dire qui serait là…
Je savais que, bien que juive, elle avait pourtant été recrutée sur les listes de Dieudonné aux Européennes. Son mari était le président pour les Bouches-du-Rhône d’Égalité et Réconciliation. Ils ont prétendu avoir quitté cette organisation dont il m’ont décrit les mœurs. Par exemple les fêtes de Dieudonné à Dreux où on lit « Bagatelle pour un massacre »… J’ai cru en leur bonne foi et ils ont tenté de me recruter avec Étienne Chouard et je me souviens d’une soirée mémorable où en présence d’Étienne Chouard et du père Laupie, j’ai vu débarquer tout un groupe de voyous, disciples de Soral et Dieudonné (l’un d’eux est celui qui tient le site de Dieudonné).
Quand on connaît l’antisémitisme forcené de Dieudonné et de Soral et que l’on mesure la manière dont ces gens-là recrutent pour le Front national, un parti islamiste, on voit que le confusionnisme est la règle. Leur stratégie telle que je l’ai comprise était simple, pénétrer le parti communiste, les verts, plus généralement ceux qui avaient voté non à la constitution en les faisant aller au Front National sur les bases les plus diverses : le Non à l’Europe devenu simple haine des banquiers (de Chouard à Marine), le simplisme, le conspirationnisme avec le groupe Bildenberg, voir les Illuminati, l’antisémitisme et pour des enseignants la colère contre leurs conditions de travail et la haine des jeunes immigrés qui leurs rendent la vie impossible. Cela peut aller du négationnisme à l’admiration pour Chavez. Bref nous avons le profil des textes altermondialistes et d’un René Balme.
Le père et beau père Laupie était resté un militant communiste de Tarascon et il voulait recruter tous ces jeunes pour le PCF. Je ne sais pas ce qu’il est advenu de lui. Mais pour moi à partir de ce jour-là j’ai clairement vu ce qui se préparait et les passerelles qui étaient jetées et je suis devenue, dans la solitude intégrale, l’adversaire la plus résolue de ces gens là. Aujourd’hui une nouvelle étape est là, la xénophobie et l’UMP font jonction contre le PS Vauzelle. Moi j’ai choisi mon camp, je soutiens Vauzelle.
Et je considère qu’il ne s’agit plus d’une situation marginale, mais que comme l’a dit André Gérin, partout il faut battre le Front national.
Danielle Bleitrach