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Notre ami Jean Ortiz nous interpelle
Le naufrage de Thalassa
Le service public devenant pour une heure la voix de l’Amérique. Un papier de Jean Ortiz ami et fin connaisseur des réalités cubaines.
Le naufrage de Thalassa
Où t’as laissét’as lassat’as lassét’as jetét’as lassade jadist’as quitté...
Modeste pastiche en hommage à Boby de Pézenas, taille-pointe irremplaçable...
Vendredi 18 mai 2012, sur la chaîne publique française FR3, l’émission "culte" Thalassa a abordé à Cuba, pour y faire naufrage. Une heure sur Cuba ou plutôt : contre Cuba.
Thalassa nous laissa et devint "La voix des Amériques", célèbre station anti-castriste, donc : "voix de la liberté". Tout fout le camp Boby. Thalassa était une émission de qualité qui nous avait habitués à plus de nuances... On a eu droit(e) pendant une heure à tous les poncifs (certes c’était le pont de l’Ascension) anti-castristes, anti-communistes... et j’allais écrire anti Front de gauche, emporté par l’élan et la victoire de la Section paloise en demi-finales de l’ovalie pro-D2.
Cuba, la terrible dictature, les disparus, les tortures, les prisons pleines, la gégène (non, ça c’était pas à Cuba), le bagne de Guantanamo (non, çà c’est Obama), la chasse aux étrangers (non, çà c’était le passe-temps favori de Guéant), la répression impitoyable, les opposants assassinés (non, çà c’est au Honduras, en Colombie, au Mexique...)...
Les témoins à (dé)charge publique ont défilé, enfilant vrais ressentis et propagande. Ces témoins existent, s’expriment, témoignent des graves problèmes qui frappent l’île. Qui le nie ? Mais n’y aurait-il que ceux-là ? Thalassa et "mer cousue" sur l’humaniste blocus américain, si altruiste, si désintéressé, pour le bien des Cubains, "mer cousue" sur les sacrifices qu’il impose à tout un peuple depuis 50 ans au nom du "monde libre", rien sur la générosité "internationaliste" (grossièreté) de cette petite île digne... Ce 18 mai, Thalassa était devenue une vieille dame indigne...
Et merde !! Cuba, ce n’est pas le paradis (qui le dit ?), mais entre David et Goliath, je choisis mon camp... L’immense romancier mexicain Carlos Fuentes, pourtant très critique, écrivit : entre Cuba et les Etats-Unis, il y a une barbe...
Pour Thalassataillader Cubace soir là, 18 mai(s)c’était le service publicen taillanderie.
Sortez vos couteaux !! Cuba n’est qu’un goulag... mais tropical, avec putes d’État, un clone de l’ex-URSS, un bronze-cul paradisiaque... mais totalitaire. Contradiction absolue !! Comment bronzer ses fesses si l’on n’a pas le droit de montrer son cul ? Thalassa a pris les Cubains pour des cons et les concubins, et tous les téléspectateurs, les qui défendent le service public et les autres, pour "du temps de cerveau disponible" pour la bienpensance...
Tous au paradis !! Là-bas, au large, à Miami, au soleil, et en toute liberté. En attendant que l’île redevienne un protectorat ou une néo-colonie de Washington. Et pourquoi pas une étoile de plus sur le drapeau américain ? Le drapeau de la liberté du marché. "Viva Cuba libre, carajo !". Cuba, à la difficile mais souveraine recherche d’un second souffle révolutionnaire... Notre vin est peut-être amer, mais c’est "notre vin", répétait "l’apôtre" José Marti.
Jean Ortiz, Universitaire