L’autre axe de cette stratégie « à la chilienne » est l’élimination physique du nouveau président Nicolas Maduro, qui a acquis un poids et une dimension qui inquiètent « l’empire ». Washington et ses satellites considéraient ce « vulgaire chauffeur de bus », ce « syndicaliste primaire », comme incapable de prendre la relève de Chavez. Il est vrai que le défi était et reste énorme, mais Nicolas Maduro s’avère compétent, lucide, énergique et innovateur. Il a mis en place « le gouvernement de rue » et s’attaque enfin concrètement à l’insécurité, la corruption... Il est donc l’homme à abattre pour liquider la révolution.
L’affaire de l’AIRBUS 319 CJ, acheté en 2002 à Airbus, s’avère très troublante. L’avion présidentiel est resté récemment cinq mois en France pour révision. Il est revenu au Venezuela avec une fuite de carburant et « un problème sur une aile ». Des anomalies (sabotages ?) détectées par la Sécurité et les techniciens vénézuéliens. Un porte-parole d’Airbus a répondu à Caracas que l’avion avait été effectivement révisé en France mais qu’Airbus « ne s’occupe pas de la maintenance ». Alors qui ? Réponse peu satisfaisante... Chacun connaît la compétence du personnel d’Airbus et son niveau d’exigence. Que s’est-il donc passé ? La direction d’Airbus doit s’expliquer en tant que telle, à visage découvert, sinon elle pourrait être accusée de complicité de sabotage et de tentative d’homicide sur la personne du président vénézuélien, et se retrouverait dans de sales draps...
Cette nouvelle affaire d’avion présidentiel vénézuélien, après celle de l’avion du président bolivien Evo Morales, doit susciter une solidarité redoublée des démocrates français avec ces pays et ces peuples engagés dans la construction, dans un cadre démocratique, pluraliste, pacifique, d’un « socialisme d’aujourd’hui ».
Jean Ortiz, Universitaire