Un camarade d’Aubagne (13) nous confie sa réflexion
Laurent et MGB ont gagné ainsi que les apparatchiks Comment organiser une opposition désormais à 41% face au réformisme

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Aubagne, importante ville de la banlieue marseillaise s’est signalée par la lutte des travailleurs de l’entreprise Fralib contre le trust Unilever (salaires, emplois) et les intenses débats ayant opposé la section à la direction du PCF du département sur le choix des candidats aux cantonales. La section optant pour un tandem avec un travailleur en lutte de Fralib et la secrétaire départementale du Secours Populaire. La FD imposant finalement des le premier tour un tandem première adjointe communiste et maire adjoint socialiste. La question du caractère populaire, de notre politique et de nos candidats ne se pose pas qu’aux présidentielles !

Paul Barbazange


Laurent et MGB ont gagné ainsi que les apparatchiks...

de : Bernard Sarton
dimanche 19 juin 2011

Cette victoire tirée par les cheveux va laisser des traces dans nos rangs. Nous annonçons 130000 adhérents et nous avons 69227 inscrits. Donc les chiffres sont falsifiés par la direction nationale et certaines directions fédérales comme celle des Bouches du Rhône qui inscrit 2300 adhérents alors qu’elle en annonce 5000. On peut critiquer l’UMP-PS sur le nombre "bidon" d’adhérents, nous ne sommes pas mieux.

Cela étant dit , les résultats sont là et Laurent devant les caméras de télé plastronne tandis que Mélenchon sourit d’exultation d’être promu leader de la gauche de la gauche grâce à notre soutien. La classe ouvrière est ravie, les chômeurs aussi, les jeunes et les retraités baillent d’admiration, les couches moyennes ont enfin quelqu’un qui va porter leurs aspirations avec talent et grande gueule.

Ce leurre va-t-il déployer le mouvement de masse pour renverser le capitalisme ? Nous pouvons l’espérer pour ceux et celles qui ont choisi ce cheval de course ex-socialiste et mitterrandien. Pour ceux et celles qui ont choisi Chassaigne et Dang-Tran c’est plutôt une interrogation basée sur une déception de n’avoir pas cru en leur chance en menant une campagne active dans les sections de base comme à Aubagne. La télévision a promu Mélenchon et les communistes qui critiquent sans arrêt les médias se sont laissés prendre aux discours de ce charlatan politique très doué dans le verbe comme l’était d’ailleurs le Père Le Pen à ses débuts. Certains camarades qui voulaient voter Chassaigne se sont résignés au "chantage Mélenchon" de la direction nationale. C’est faire preuve d’une lucidité politique très diminuée et sans aucune analyse marxiste approfondie. Mais c’est comme ça, et les abstentionnistes resteront spectateurs du militantisme, ce qui entrainera un manque de bras militants pour promouvoir le figure tutélaire de l’ex-soc.

Comment sortir de cette stratégie qui diminue le rôle du PCF dans les masses populaires en colère ?

Là est la question de l’heure malgré les phrases alambiquées de Pierre Laurent sur l’emploi, le logement et la santé. Nous devons organiser l’opposition à cette ligne réformiste au sein du PCF alors que 41%, sans compter les votes blancs et les abstentions, ont eu un vote pour deux candidats communistes de grande valeur. Ce virage à marches forcées que nous impose la direction actuelle, pour sauver l’entente avec le PS bourgeois et les places d’élus qui vont avec, pour ceux et celles qui en profitent, doit être remis en cause par une organisation politique de tous les opposants pour gagner une nouvelle majorité véritablement révolutionnaire comme l’ont entamé nos camarades espagnols ces derniers temps après une expérience d’une vingtaine d’années de collaboration avec la social-démocratie avec "Izquierda-unida". Nous en voyons le résultat en France depuis 1981, les effectifs d’adhérents communistes ont fondu comme neige au soleil (l’exemple du nombre d’adhérents actuels au Havre et à Amiens, à Montluçon et même à Aubagne sont flagrants). Nous devons empêcher que ce parti devienne un nouveau PSU où la classe ouvrière et tous les exploités ne se retrouvent plus. En redevenant un vrai parti révolutionnaire, quitte à le refonder, nous pouvons très vite dans la situation actuelle de crise du capitalisme être un outil efficace pour les masses populaires laissées à l’abandon du mirage Le Pen.

Nous pouvons appeler à une "riposte de masse" des militants communistes pour empêcher ce dérapage idéologique et organisationnel qui va aboutir à un PD italien ou un Die-Linke allemand sans aucun objectif anti-capitaliste. Gérer le social du capital au lieu de construire une société communiste d’avenir ce n’est pas notre tasse de thé, les socialistes le font très bien. Nous les voyons à l’œuvre en Grèce et en Espagne... Alors nous militons pourquoi ? Depuis trop de temps nous rongeons notre frein en silence, certains d’entre nous sont partis par milliers si ce n’est par dizaines de milliers, nos quartiers populaires sont livrés à la misère, à la délinquance, au vote FN, une partie importante de la classe ouvrière nous tourne le dos, ce qui est un comble... Nous devons réagir rapidement devant les conflits sociaux dramatiques qui s’annoncent, reconstruisons un PCF de masse avec des dirigeants proches du peuple, vertueux et non carriéristes, attirons la jeunesse par une conception démocratique autogestionnaire. Libérons les enthousiasmes créatifs des citoyens de tous bords et professions, laissons-les construire eux-même la société dont ils rêvent débarrassée du capital et de ses bourgeois rentiers et spéculateurs. Là est notre fonction et notre idéal.

Alors cette élection décevante de Mélenchon ne sera plus qu’un mauvais souvenir organisé par une bande d’apparatchiks petit-bourgeois sans souffle, rompus au compromis de classe avec la social-démocratie. Cette boutade fera bondir certains mais parfois il faut appeler les faits par leurs objectifs cachés... Les militants révolutionnaires en ont vu d’autres, l’histoire en marche n’est faite que de conflits y compris entre nous...

Bernard Sarton, section d’Aubagne

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