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La lettre de décembre 2014
Le premier décembre 2014
Monsieur le Président Obama
The White House,
1600 Pennsylvania Avenue N.W.,
Washington DC 20500 USA
Les Droits de l’homme, peinture de Joël Austin Prince
Monsieur le Président,
En 2013, la veille de la fête de Thanksgiving, jour de remerciement et d’action de grâce aux États-Unis, après une valse-hésitation entre les dindes "Caramel" et "Popcorn" vouées à la casserole, vous avez finalement et généreusement laissé la vie sauve à "Popcorn".
Au moment où j’écris cette lettre, je ne connais pas encore le nom des volatiles dodus que vous avez graciés le jeudi 27 novembre, devant des dizaines de reporters et photographes.
Je sais par contre, monsieur le Président, que le monde entier attend de votre part, la grâce de prisonniers injustement condamnés, parmi lesquels les trois Cubains, Gerardo Hernández, Ramón Labañino et Antonio Guerrero qui croupissent dans vos prisons depuis plus de seize ans.
Gerardo Hernández, condamné à perpétuité pour un acte qu’il n’a jamais commis, a présenté le 16 mars 2011, il y a donc plus de 3 ans, un affidavit qui s’inscrit dans sa requête en habeas corpus, restée à ce jour sans réponse. Il conclut son affidavit en ces termes :
« Je suis arrivé en Floride, sans arme, dans le but de rendre service à ma patrie, afin de contribuer à mettre un terme à la violence exercée contre mon peuple, et ainsi sauver des vies humaines. Être accusé de conspiration pour commettre un assassinat était la dernière chose à laquelle je pouvais m’attendre, et la plus éloignée de la réalité. J’ai l’espoir que ce document puisse aider la Cour dans ses efforts pour trouver la vérité et rétablir la justice. »
Le New York Times du 2 novembre dernier se joint à cette volonté de libération des trois Cubains. Il vous invite à accepter au plus vite l’échange humanitaire proposé par Cuba, entre Alan Gross et les trois Cubains.
Après avoir précisé le rôle à Cuba, de votre compatriote Alan Gross, l’article rappelle les grandes lignes de l’histoire des Cinq, et en particulier la position de la juge Phyllis Kravitch, pour laquelle l’accusation de conspiration en vue de commettre un assassinat imputée à Gerardo Hernández était sans fondement.
Le New York Times vous demande de faire vite, très vite, de prendre vraiment au sérieux la décision d’Alan Gross de se suicider s’il n’était pas libéré cette année.
Nous sommes en décembre, Monsieur le Président, vous ne pouvez attendre plus longtemps pour accepter cet échange. Vous avez su négocier la libération, le 31 mai dernier, d’un soldat séquestré en Afghanistan, contre cinq Talibans. Il serait indécent de comparer les trois patriotes cubains encore emprisonnés, aux terroristes afghans, et pourtant ces derniers ont été traités avec plus d’égard par votre administration.
Votre pays s’estime fier de collaborer avec Cuba dans la lutte contre le virus Ebola, c’est le moment, Monsieur le Président, de consolider vos relations avec Cuba en acceptant cet échange humanitaire entre Alan Gross et les trois Cubains.
Recevez, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments humanistes les plus sincères.
Jacqueline Roussie
64360 Monein (France)
Copies envoyées à : Mesdames Michelle Obama, Nancy Pelosi, Kathryn Ruemmler et à Messieurs Joe Biden, John F. Kerry, Rand Beers, Harry Reid, Eric Holder, Denis MacDonough, Neil Eggleston, Rick Scott, et Charles Rivkin, ambassadeur des États-Unis en France.