Mais quel est ce faux débat mis en scène autour d’un président au milieu d’une salle avec une petite centaine de (...)
Conseil national du 24 octobre 2009
Intervention de Paul Barbazange
Fédération de l’Hérault, Béziers
A fin de débats du CN, prenons acte d’où se trouve la difficulté. Quels que soient les rassemblements : liste communiste de large rassemblement, liste Front de gauche plus ou moins élargi ; quel que soit le niveau de responsabilités qu’auront à assumer les communistes, la question est de savoir quel rôle jouera l’élection et ensuite l’action des élus pour la structuration du parti communiste de demain. Des camarades se sont exprimés sur la situation en Languedoc-Roussillon, la brutalité de l’exploitation capitaliste s’y accentue. G. Frêche et sa majorité régionale tentent d’installer à Sète une société organisant l’exploitation coloniale des agriculteurs palestiniens spoliés de leurs terres… Sarkozy fait détenir pendant 72 H trois de nos camarades dirigeants de la cellule communiste de Saint-Pons section de Béziers par la division nationale anti-terroriste… il est vrai que ces militants ont su rassembler et porter des coups aux exploiteurs locaux. Les violences de la classe dominante (voir aussi ce qui se passe à EDF), la profondeur, la généralisation de la crise nous imposent une autre politique, d’autres rassemblements, des élus se comportant de façon nouvelle, ne craignant pas de désobéir aux règles institutionnelles ; dans son introduction Marie-Georges a employé la formule : « Cultiver les fleurs de la désobéissance », ma formule est certes moins poétique, elle à le mérite d’être au cœur du débat sur la gestion à venir. Nos élus doivent redevenir des militants de base rendant en permanence des comptes à leurs camarades de parti. Nos camarades ressentent de plus en plus ces besoins, les expriment, disent qu’il faut rompre avec les dernières décennies d’accompagnement réformiste.
Cette expérience politique formalisée -chaque fois que le parti continue à s’organiser en proximité- fait beaucoup plus que les foucades de G Frêche.
La situation régionale
Ce triste sire n’est que la pointe la plus brutale de la politique nationale et européenne d’accompagnement de la crise par le PS et les sociaux-libéraux. Il a promu avec des responsables communistes -hélas !-, le Modem à Montpellier, il développe à l’envie l’anticommunisme de base. Ceux d’entre nous qui n’ont pas mesuré à temps cette réalité sont disqualifiés pour organiser au quotidien la politique communiste et toute liste sur laquelle figureront les communistes au plan régional.
Mesurons que des forces et leur expression électorale existent pour faire face : militants communistes se dégageant des échecs reconduits à satiété de la gauche plurielle, et d’autres, ailleurs, dans diverses organisations, qui tentent d’échapper à l’emprise de l’idéologie dominante et des pratiques institutionnelles.
Contribuons aux rassemblements possibles. Au premier tour, en veillant à ce que la place des communistes corresponde à leur influence politique et électorale : en Languedoc Roussillon la première et à ce qu’au second tour, sur la base des résultats conquis le rassemblement pour la rupture avec le capitalisme soit justement représenté, composante communiste comprise, participe de ce fait à la victoire de la gauche et puisse œuvrer à la gestion de la région en toute indépendance.
Il incombe aujourd’hui aux communistes dans leurs organisations de base et d’abord là, de décider des positionnements dans les luttes, des rassemblements électoraux et de leur pratique militante et organisationnelle.
Je conclurai sur le point de la démocratie et des conditions de sa mise en œuvre dans le parti : la gestion nationale des cartes, la « carte plastique » comme on dit dans les cellules est ingérable : trop d’erreurs matérielles et de retards, trop de manques d’ordre divers et ce ne sont pas les camarades qui travaillent à leur confection et leur transmissions qui sont en cause… Revenons à la remise des cartes immédiate par la cellule ou la section, revenons à la souveraineté des communistes dans leurs organisations de base, cellules et section. Des milliers d’adhésions en dépendent, la vie du parti aussi. L’expérience hypercentralisatrice est faite. C’est un échec, avec le congrès corrigeons.
Paul Barbazange