Holocauste palestinien à Gaza

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Texte de Fidel Castro avec quelques commentaires de Danielle Bleitrach...


De nouveau, je prie Granma de ne pas utiliser l’espace de la première page pour ces lignes, relativement brèves, à propos du génocide qui est en train d’être commis contre les Palestiniens.

Je les écris à la hâte seulement pour laisser constance de ce sur quoi il est nécessaire de méditer profondément.

Je pense qu’une nouvelle et répugnante forme de fascisme est en train de voir le jour avec une force considérable à ce moment de l’Histoire humaine, où plus de 7 milliards d’habitants tentent de survivre.

Aucune de ces circonstances n’a à voir avec la création de l’Empire Romain, il y a environ 2.400 ans, ni avec l’empire américain dans cette région du monde, que Simon Bolivar, il y a à peine 200 ans, décrivit en ces termes « … Les États Unis semblent destinés par la providence à couvrir l’Amérique de misères au nom de la liberté ».
L’Angleterre fut la première réelle puissance coloniale qui utilisa sa domination sur une grande partie de l’Afrique, du Moyen Orient, de l’Asie, de l’Australie, d’Amérique du nord et de nombreuses îles antillaises dans la première moitié du 20ème siècle.

Je ne parlerai pas à cette occasion des guerres et des crimes commis par l’empire des États-Unis durant plus de cent ans, mais je signalerai seulement qu’ils tentèrent de faire avec Cuba ce qu’ils firent avec beaucoup d’autres pays dans le monde et qui ne servit qu’à démontrer « qu’une idée juste depuis le fond d’une grotte peut plus que toute une armée ».

L’Histoire est bien plus complexe que tout ce qui a été dit précédemment, mais c’est ainsi, à grands traits, que la connurent les habitants de Palestine, et il est logique également que, dans les médias modernes, se reflètent les nouvelles qui arrivent quotidiennement. C’est ce qui s’est produit avec la guerre honteuse et criminelle dans la bande de Gaza, un morceau de terre où vit la population de ce qui reste de la Palestine indépendante, jusqu’à il y à peine un demi-siècle.

L’agence française AFP a informé le 2 août : « La guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël a causé la mort de près de 1800 Palestiniens […] la destruction de milliers de maisons et la ruine d’une économie déjà affaiblie en soi », même si elle omet d’indiquer, évidemment, qui a démarré cette terrible guerre.

Puis elle ajoute : « … samedi à midi l’offensive israélienne avait tué 1.712 Palestiniens et blessés 8.900. L’ONU a pu vérifier l’identité de 1.117 morts, en majorité des civils, […] l’UNICEF a dénombré au moins 296 enfants parmi les tués ».
« L’ONU a estimé […] qu’(environ 58.900 personnes) sont sans abri dans la bande de Gaza ».
« 10 sur les 32 hôpitaux ont fermé et 11 autres ont été endommagés ».
« Cette enclave palestinienne de 362 km² ne dispose pas non plus des infrastructures nécessaires pour les 1,8 millions d’habitants, surtout en terme de distribution d’eau et d’électricité ».
« Selon le FMI, le taux de chômage dépasse les 40% dans la bande de Gaza, territoire soumis depuis 2006 à un blocus israélien. En 2000, le chômage s’élevait à 20% et à 30% en 2011. Plus de 70% de la population dépend de l’aide humanitaire en temps de paix, selon Gisha ».

Ce lundi à 7h, le gouvernement israélien a décrété une trêve humanitaire à Gaza, cependant, quelques heures plus tard, il a brisé la trêve en attaquant une maison où 30 personnes, en majorité des femmes et des enfants, furent blessés et une petite fille de 8 ans tuée.

À l’aube de ce même jour, 10 Palestiniens ont été tués lors d’attaques israéliennes dans toute la bande de Gaza et le nombre de Palestiniens assassinés atteignait près de 2.000. Ce massacre est arrivé à un tel point que « le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, a annoncé ce lundi que le droit d’Israël à la sécurité ne justifie pas "le massacre de civils" qu’il est en train de perpétrer ».

Le génocide des nazis contre les juifs a récolté la haine de tous les peuples de la terre. Pourquoi le gouvernement de ce pays croit-il que le monde sera insensible au macabre génocide qu’il est en train de commettre aujourd’hui contre le peuple palestinien ? Attend-on peut-être que l’on ignore la complicité de l’empire nord-américain dans ce massacre honteux ?

L’espèce humaine vit une étape sans précédent dans l’Histoire. La collision entre des avions militaires ou des navires de guerre qui se surveillent étroitement ou d’autres faits semblables peuvent déchaîner un conflit où seraient utilisées les armes modernes sophistiquées qui deviendrait l’ultime aventure de l’Homo sapiens.

Il y a des faits qui témoignent de l’incapacité quasi totale des États-Unis de faire face aux problèmes actuels du monde. On peut affirmer qu’il n’y a pas de gouvernement dans ce pays. Ni le Sénat, ni le Congrès, ni la CIA, ni le Pentagone ne détermineront le dénouement final. C’est vraiment triste que cela se produise alors que les dangers sont plus grands, mais également les perspectives d’aller de l’avant.

Durant la grande guerre Patrie, les citoyens russes ont défendu leur pays comme des spartiates ; les sous-estimer fut la pire erreur des États-Unis et de l’Europe. Leurs alliés les plus proches, les Chinois qui, comme les Russes obtinrent leur victoire à partir des mêmes principes, constituent aujourd’hui la force économique la plus dynamique de la terre. Les pays veulent des yuans et non des dollars pour acquérir des biens et des technologies et développer leur commerce.

De nouvelles forces indispensables sont nées. Le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud, dont les liens avec l’Amérique latine, la plupart des pays de la Caraïbe et de l’Afrique, qui luttent pour le développement, constituent la force qui, à notre époque, est disposée à collaborer avec le reste des pays du monde, sans exclure les États-Unis, l’Europe et le Japon.

Accuser la Fédération russe de la destruction en plein vol de l’avion de Malaisie est d’un simplisme inconcevable. Ni Vladimir Poutine, ni Serguei Lavrov, ministre des Affaires étrangères de Russie, ni les autres dirigeants de ce pays ne commettraient jamais une telle stupidité.

26 millions de Russes sont morts en défendant la Patrie contre le nazisme. Les combattants chinois, hommes et femmes, enfants d’un peuple à la culture millénaire, sont des personnes dotées d’une intelligence privilégiée et d’un esprit de lutte invincible et Xi Jinping est un des leaders révolutionnaires les plus fermes et les plus capables que j’ai connu dans ma vie.

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Fidel Castro Ruz, le 4 août 2014 à 22h 45

Tiré de Granma International


Ci-dessous, quelques commentaires judicieux de Danielle Bleitrach, à propos du texte de Fidel Castro, commentaires pris sur son blog Histoireetsociété où on peut lire l’article en entier. Danielle fait la distinction entre les termes holocauste et génocide et s’en explique, considérant que Fidel n’a pas utilisé le terme d’holocauste dans le titre de son article à bon escient, sachant qu’il n’utilise que le mot génocide dans le corps de l’article :

Hier en traduisant l’article de Fidel Castro intitulé "l’holocauste palestinien", nous avons été frappée avec Sofi, par le fait que le titre ne paraissait pas approprié au fond de l’article, sans doute parce que l’identification entre le gouvernement israélien et l’extermination nazie nous paraît fausse. Dans le corps de l’article consacré à l’apparition d’un nouveau fascisme, le terme employé est "génocide", ce qui à l’inverse d’Holocauste ou de Shoah ne porte pas un côté sacrificiel. Fidel d’ailleurs tout en condamnant ce qui se passe à Gaza, en traite comme d’un symptôme du nouveau fascisme. Celui-ci est caractéristique d’un impérialisme en crise, identifié aux États-Unis. La chute de cet empire, que ce dernier tente de freiner par la destruction y compris génocidaire, a comme potentialité le bombardement thermonucléaire, la fin de l’espèce. C’est aussi ce qui se joue à moindre échelle par la pratique génocidaire qui s’étend.

(...)

Depuis toujours, personnellement, j’affirme au contraire que si l’on veut effectivement faire d’Auschwitz le crime qui concerne toute l’humanité et doit l’alerter, il faut rétablir le lien non seulement avec Hiroshima, mais avec des faits antérieurs comme l’esclavage, l’anéantissement des amérindiens. Il n’en demeure pas moins que si l’esclavage a une "justification" dans l’exploitation, l’anéantissement de millions d’individus considérés comme des nuisibles par des méthodes industrielles, n’en a aucune et révèle donc le point le plus abominable de l’espèce dans sa capacité autodestructrice.

(...)

On conserve le tabou, Auschwitz qui non seulement en nombre est sans équivalent, mais qui est INJUSTIFIABLE. Ce qui a été frappant dans la situation de Gaza et j’ajouterai plus encore celle du Donbass qui se poursuit dans le silence général comme dans d’autres lieux de la planète, c’est la justification : comment avec l’aide des médias, ils espèrent rendre acceptable, l’inacceptable, sur le modèle d’Hiroshima. Ce qui n’était que le début de la guerre froide, avec la volonté d’empêcher l’entrée de l’armée rouge en Asie, fut présenté comme la nécessaire riposte au crime tabou d’Auschwitz. L’appel à des savants juifs dans le projet Manhattan est tout à fait symbolique, même si le père réel de la bombe atomique Oppenheimer s’y opposa avec désespoir. Le pacifisme intégral d’Einstein ne connaissait qu’une limite, sa haine du nazisme.

Il y a là effectivement le symbole de la manière dont furent autorisés ultérieurement tous les droits génocidaires de l’impérialisme avec la référence au tabou ultime, baptisé shoah ou holocauste pour mieux en éviter l’analyse concrète.

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