Dans son édition daté des 3 et 4 août 2014, Le Monde titre cinq colonnes à la Une sur l’envol en Bourse de Twitter, Facebook et Linkedin.
Et, au-dessous, sur une simple colonne, « Manuel Valls prédit une rentrée difficile ».
Le traitement différencié de ces deux « informations » est logique : le quotidien, administré par une figure emblématique de la « tech », Xavier Niel, s’intéresse davantage à la Bourse qu’aux futures victimes de la « rentrée difficile » annoncée.
N’était-t-il pas prêt, ces derniers jours, « à mettre sur la table » 11 milliards pour prendre le contrôle de T. Mobile, une société américaine que Free voudrait avaler ?
Cependant, nombre de lecteurs du Monde risquent de figurer parmi ces victimes et n’ont pas l’œil fixé sur les variations de Wall Street ou du CAC 40. Et peu d’entre eux disposent de milliards comme Xavier Niel…
Pourtant le choix du quotidien se porte par priorité sur les préoccupations de Niel et de ses amis. Et comme ceux-ci échapperont aux « difficultés » évoquées par Manuel Valls, grâce à la politique que celui-ci mène, ce petit monde célèbre en chœur le Veau d’Or.
Ce qui explique l’orientation politique du Monde.
Y compris sur le plan international.
S’il verse, pour la forme, quelques larmes sur les « malheureuses victimes civiles » de Gaza, le bon droit, dans cette guerre, serait toujours, pour le quotidien, du côté d’Israël. L’état hébreu n’aurait fait que répondre aux roquettes du Hamas, un peu brutalement, certes, mais pour Le Monde, Tel Aviv ne fait que riposter.
Comme en Ukraine, où selon lui, le gouvernement de Kiev « se défend » contre « les séparatistes pro-russes ».
Pour Le Monde, c’est Moscou, qui mène la danse. L’ours russe veut dévorer cette pauvre oie blanche ukrainienne, peu importe que celle-ci soit un peu gammée et teintée de brun, peu importe que ses bombes écrasent les civils, femmes et enfants, à Donetsk et à Lougansk…, une population qui veut s’émanciper de la tutelle d’un pouvoir conquis par l’émeute à Maïdan.
Dans le Donbass, Le Monde ne discerne pas un « gouvernement qui massacre son propre peuple », comme l’écrivait allègrement le quotidien, parlant d’Assad en Syrie.
En fait, Le Monde appartient aux oligarques, français certes, mais qui sont du même « monde » que les oligarques ukrainiens – le monde des affaires – de la téléphonie occidentale au chocolat de l’Est européen.
Le Monde défend, c’est logique, leur politique.
Ceci explique cela.
Jean Lévy, lu sur son blog
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