La Chine souhaite avoir des relations diplomatiques avec Haïti...

Cet article du Nouvelliste, le quotidien le plus lu en Haïti, va mettre de la pression sur le président Jovenel pour qu’il établisse les relations diplomatiques entre Haïti et la Chine ! C’est une urgence ! Hervé Fuyet


Relations diplomatiques
La Chine souhaite avoir des relations diplomatiques avec Haïti, mais fixe ses conditions

En 2018, le volume commercial sino-haïtien a atteint 694 millions de dollars américains alors que les deux pays n’ont pas encore de relations diplomatiques. Dans une interview par écrit accordée au Nouvelliste, Wang Xiangyang, représentant du bureau de développement commercial de la Chine en Haïti, a fait savoir que son pays souhaite que l’obstacle politique entre les deux pays soit enlevé le plus tôt possible. Le Nouvelliste publie l’intégralité de cet entretien.

Publié le 2019-09-03 | Le Nouvelliste

Le Nouvelliste  : Quel type de relation existe-t-il entre la République populaire de Chine et Haïti ? Souhaitez-vous approfondir les relations entre votre pays et Haiti ? Si oui à quels niveaux ?

Wang Xiangyang : Malgré la distance géographique séparant la République populaire de Chine de la République d’Haïti, les deux peuples partagent un sentiment d’amitié. La Chine et Haïti n’ont pas de conflit d’intérêts essentiels et ils ont le désir partagé de développer les relations bilatérales. En 1996, les gouvernements des deux pays ont signé l’accord établissant le « bureau de développement commercial » respectivement dans les deux capitales. Depuis la signature dudit accord, les échanges entre les deux pays dans les domaines commercial, étucatif et culturel se multiplient. Sur la base du principe de « Chine unique au monde », le gouvernement chinois prend une position positive pour développer les relations avec Haïti.

La Chine et Haïti n’ont pas jusqu’à aujourd’hui établi de relations diplomatiques, et pour cause, les relations de coopération entre les deux pays sont très limitées, ce qui ne correspond pas aux intérêts de deux pays.

Le Nouvelliste  : Si Haïti devait avoir des relations diplomatiques plus approfondies avec votre pays devrait-elle cesser ses relations avec Taiwan ? Avez-vous déjà sollicité du gouvernement haïtien un renforcement des relations entre Haïti et la Chine ou est-ce à Haïti de le faire ?

Wang Xiangyang : Il n’existe qu’une seule Chine dans le monde. Taiwan fait partie intégrante du territoire chinois. Le Gouvernement de la République populaire de Chine est l’unique gouvernement légal représentant toute la Chine. Le principe d’une seule Chine est la condition préalable pour tous les pays étrangers de développer les relations diplomatiques avec la Chine. Aujourd’hui, 178 pays dans le monde ont établi les relations diplomatiques avec la République populaire de Chine. Haïti se trouve parmis les 17 pays maintenant les soi-disant relations diplomatiques avec Taiwan. Depuis le mois de juin 2017, le Panama, la République dominicaine et le Salvador ont successivement établi les relations diplomatiques avec la République populaire de Chine, prouvant que c’est une réalité irrésistible et irréversible. Il ne fait aucun doute que la Chine réalisera la réunification de sa patrie.

La République populaire de Chine a une superficie de 9,6 millions km2 avec une population de près de 1,4 milliard d’habitants. Depuis la mise en oeuvre des politiques de réforme et d’ouverture, la Chine s’est développée rapidement et est devenue la deuxième économie mondiale. En tant que membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies, la Chine joue un rôle de plus en plus important dans les affaires internationales. Actuellement, une centaine de chinois vivent en Haïti. En 2018, le volume commercial sino-haïtien a atteint 694 millions de dollars américains. La partie chinoise souhaite que l’obstacle politique susmentionné entre les deux pays soit enlevé le plus tôt possible, créant des conditions favorables pour développer les relations de coopérations bilatérales qui ont une forte potentialité.

Le Nouvelliste : Le maire de Port-au-Prince avait annoncé des projets de construction d’infrastructures avec la Chine. Où on en est avec ces projets ? Il y a eu des soldats chinois en poste en Haïti avec les Nations unies ; il y a des entreprises chinoises qui ont des contrats de construction importants et les relations commerciales sont bonnes. Pourquoi il n’existe aucune forme de coopération officielle entre les deux pays ?

Wang Xiangyang : Comme on l’a montré précédemment, le fait que la Chine et Haïti n’ont pas établi de relations diplomatiques limite gravement le développement normal des coopérations aux différents domaines entre nos deux pays. La Chine est le plus grand pays en voie de développement au monde, tandis que Haïti a un besoin urgent de développement. La Chine a intérêts à renforcer ses liens commerciaux avec Haïti et développer les relations de coopérations dans les domaines culturel et éducatif. En un mot, les deux parties ont beaucoup à faire pour avoir de meilleures relations de coopération pour le bien-être des nos deux peuples.

Le président chinois XI Jinping a proposé l’initiative “Une Ceinture et une Route” basée sur les principes de “Concertation, Partage et Synergie”, ce qui est accuellie avec bienveillance par les pays latino-américains. La coopération entre la Chine et l’Amérique latine, pleine de dynamisme et de vitalité, possède de grandes potentialités. Les pays de l’Amérique latine et de la Caraïbe dont Haïti fait partie sont tous pays en voie de développement et partagent de larges intérêts communs avec la Chine. La Chine entend aider avec ses avantages à travers son marché, son fond et son industrie les pays de l’Amérique latine à surmonter son goulot d’étranglement du développement, afin d’améliorer ses capacités de développement autonome et de réaliser une croissance durable.

Aujourd’hui, la Chine a signé avec 19 pays latino-américains des accords de coopération dans le cadre de “Une Ceinture et une Route”. Le volume d’échange entre la Chine et l’Amérique latine a franchi le seuil de 300 milliards de dollars américains en 2018, avec un taux de croissance de 25% affiché pour la première moitié de cette année. Plus de 2000 entreprises chinoises ont investi et monté leurs affaires en Amérique latine, créant ainsi 1,8 million d’emplois. Les coopérations entre la Chine et l’Amérique latine dans l’énergie, l’infrastructure, l’agriculture, l’automobile et l’économie numérique ont joué une force moteur au développement des économies locales et rapporté aux peuples latino-américains des bénéfices tangibles.

La coopération entre la Chine et l’Amérique latine est au fond une coopération Sud-Sud basée sur leurs propres choix de chacune des parties qui se donnent entre eux assistance mutuelle. Jamais la Chine ne se dote d’une vision géopolitique vis-à-vis de l’Amérique latine, ni cherche à se créer une zone d’influence, ni participe aux soi-disant jeux stratégiques. Les coopérations entre la Chine et l’Amérique latine correspondent aux besoins de nos deux parties. Les mêmes coopérations ne visent personne et ne seront influencées par n’importe quel pays. La Chine s’engage à promouvoir les coopérations en marché tiers en respectant la volonté des pays hôtes pour agrandir le « gâteau » de richesse et réaliser un résultat gagnant-gagnant.

Récemment, les rumeurs de mauvaise intentions d’après lesquelles les crédits de grande quantité fournis par la Chine aux pays en voie de développement les laisseraient tomber dans un « piège de l’endettement » courent dans les rues. Cette rumeur irresponsable de « piège de l’endettement » est tout à fait contraire à la réalité. Aucun partenaire chinois n’a été endetté pour sa coopération avec la Chine. Le fait réel est que beaucoup de pays à travers leurs coopérations avec la Chine se sont débarrassés du « piège de sous-développement ».

Depuis des années, la Chine a accordé selon ses mesures et moyens de l’aide aux pays en voie de développement asiatiques, africains et latino-américains dans le cadre de la coopération Sud-Sud. Il y a beaucoup de crédits sans intérêt et crédits à conditions préférentielles sans parler d’aide à titre gratuit. La Chine donne crédit à un pays sans conditions politiques ni ingérance dans les affaires intérieures d’autrui. Respectant pleinement la volonté des gouvernements des pays receveurs, la Chine finance les projets d’infrastructures dont les pays receveurs ont besoin urgent par manque du fonds à fin de les aider à surmonter le goulot d’étranglement du développement et à renforcer leur capacité de se développer afin de réaliser une croissance socio-économique durable.

Les projets de coopération qui ont obtenu beaucoup de succès entre la Chine et les pays en voie de développement asiatiques, africains et latino-américains sont nombreux. Les peuples des pays coopérant avec la Chine sont les mieux placés pour dire si leurs pays ont été piégés par l’endettement chinois ou le cas contraire. Les faits éloquents valent beaucoup mieux que les paroles pour dire que la coopération avec la Chine porte bonheur. Lors du Sommet de Beijing 2018 du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), les dirigeants des pays africains ont demandé les gens qui critiquent la Chine de contribuer eux-mêmes davantage au développement de l’Afrique pour donner une réponse au « piège de l’endettement ».

Propos recueillis par Robenson Geffrard

Voir en ligne : https://lenouvelliste.com/article/2...

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