« C’est un livre de combat, essentiellement, de combat face à nos adversaires, a déclaré Rolando Gonzalez, intellectuel martiste, actuel recteur de l’Institut supérieur de l’Art, en présentant le titre le plus récent du chercheur, essayiste et journaliste cubain Enrique Ubieta Gomez : "Cuba : révolution ou réforme ?" à la Maison de l’ALBA culturelle, à La Havane.
Aussi bien Rolando Gonzalez que l’économiste et député Osvaldo Martinez, l’essayiste Omar Valido, vice-président de l’Union des écrivains et des artistes de Cuba (UNEAC), que le philosophe Rubén Zardoya sont tombés d’accord pour signaler que "Cuba : révolution ou réforme ?", un ouvrage de 201 pages, publié par la Maison d’édition Avril, s’inscrit dans une perspective culturelle, en abordant de préférence le débat culturel autour de la Révolution cubaine dans une vision qui dépasse l’idéologique et l’artistique.
Ce n’est pas un titre pour répliquer à des personnes concrètes. En effet, la polémique suit un fil conducteur : la proposition culturelle qui tente de restaurer le capitalisme à Cuba et les conceptions de ses principaux exposants.
C’est pourquoi il cite – avec une constance qui excède la qualité ou l’importance des citations – l’œuvre universitaire ou journalistique de certains intellectuels contre-révolutionnaires, en présentant simultanément les différents espaces culturels de la Cuba d’aujourd’hui, et la subtile guerre des valeurs qui s’y livre.
Cette œuvre nécessaire, écrite dans un langage cultivé et élégant, profondément marxiste, mais dépouillée de discours dogmatique, n’est pas un ouvrage classique, et encore moins un livre d’histoire, car il ne suit pas d’ordre chronologique dans la description ou dans l’analyse des faits.
Ainsi, il définit les concepts de révolution et de réforme à partir de leurs manifestations historiques, en explorant indifféremment les 19e, 20e et 21e siècles. Il s’intéresse également au contexte international dans lequel se produisent les faits décrits, car la culture contre-révolutionnaire ne peut se comprendre qu’à partir d’un point de vue global.
Un aspect du livre d’Enrique Ubieta, commenté par Osvaldo Martinez, a intéressé particulièrement le nombreux public, à savoir l’un des défis auxquels les Cubains doivent faire face : la construction et le développement de l’individualité socialiste, qui inclut et ne rejette pas l’initiative individuelle comprise dans les limites sociales, mais qui ne saurait se réduire à l’initiative privée, autrement « nous risquerions de succomber à l’individualisme bourgeois », a mis en garde l’économiste.
Juan Diego Nusa Peñalver, Granma International
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