Evo Morales : « Je ne croyais pas en la nécessité de créer une nouvelle direction »

, par  Pascal Brula

Le 20 février 2020 à 12:20, par Pascal Brula En réponse à : Evo Morales : « Je ne croyais pas en la nécessité de créer une nouvelle direction »

Cuba reste toujours le cœur de la contestation de l’ordre impérialiste étasunien en Amérique latine. C’est une référence incontournable pour tous ceux qui luttent sur ce continent. Et cela parce que Cuba est dirigé par un véritable parti révolutionnaire, le PCC, qui maîtrise ce qui est fondamental, à savoir l’économie du pays, même si, à cause du blocus, les conditions sont extrêmement difficiles. Cuba reste un exemple contagieux pour tout le continent, lui valant cette haine sans discontinuité de l’impérialisme étasunien.

Mais depuis ces dernières années, sont venus s’agglomérer deux autres pays au socialisme cubain, le Venezuela et la Bolivie. C’est pourquoi ces deux pays sont plus particulièrement attaqués frontalement par les États-Unis, même si ces derniers lorgnent également sur leurs ressources minières.

Les deux, par la voie de leurs dirigeants, ont exprimé, à leur manière, le souhait de construire une société en rupture avec le capitalisme, à savoir le socialisme, c’est-à-dire une société qui maîtrise l’économie au service des travailleurs. Chavez de son vivant avait essayé d’intégrer le vieux parti communiste vénézuélien au parti qu’il avait créé afin de lui donner des cadres solides pour construire le socialisme. Il avait déclaré : « Seul le socialisme rend possible ce qui est impossible ».

Dans cet interview de Morales, il y a un paragraphe qui indique clairement la voie politique qu’il préconise, celle du socialisme, c’est-à-dire une politique économique qui ne peut pas être seulement keynésienne, mais qui revendique de maîtriser ses propres moyens de production et son économie toute entière : « Quel est le problème que nous avons, non seulement les Sud-Américains, mais l’ensemble du continent latino-américains [depuis le Mexique] ? Certains pays proposent une libération politique, sociale et culturelle. Et mon expérience me dit que nous devons l’accompagner d’une libération économique. Une libération politique ou idéologique sans libération économique n’a pas beaucoup d’avenir. Nous avons garanti cette libération économique et politique par des nationalisations. Mais le grand problème de l’Amérique latine est qu’il faut ensuite passer de la nationalisation à l’industrialisation, avec la science et la technologie ».

Et c’est bien pour cela que l’impérialisme étasunien a ce pays, ainsi que le Venezuela, dans son viseur, car ils ont passé le cap d’un simple changement de gouvernement à caractère social-démocrate : ils remettent en cause les fondement même du capitalisme, la propriété économique.

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