Conseil National du 15 avril : intervention de Paul Barbazange

, par  pam

Le 20 avril 2016 à 17:13, par pam En réponse à : Conseil National du 15 avril : intervention de Paul Barbazange

A Tumel,

si des communistes s’engagent sur des textes différents, c’est d’abord que la direction a au fil des ans cessé de jouer son rôle « d’intellectuel collectif » qui permettait de construire un « nous » dans un parti qui a toujours réuni des courants divers, depuis son origine.

Et le problème ne se résume évidemment pas à un curseur plus ou moins à gauche, d’ailleurs, je suppose que tu ne t’identifieras pas comme plus à droite que Pierre Laurent... Et face au refus des primaires, nous n’avons pas les mêmes réactions. Le texte 1 dit « le PCF a déja beaucoup changé, mais il faut aller plus loin », et le texte 3 (le mien donc) dit au contraire, le PCF a changé en abandonnant ses points forts sans résoudre les problèmes auxquels il était confronté, et il faut reprendre les réponses construites au fil des années du programme commun qui ont abouti à la mutation pour reconstruire un parti communiste d’aujourd’hui... Donc certainement pas un NPA ou LO bis ! sauf si tu veux dire par là simplement « marxiste », car c’est bien effectivement dans la capacité de « penser le monde pour le transformer » qu’est l’originalité d’un parti communiste et cela ne peut pas se faire en ignorant ou en rejetant les acquis du marxisme léninisme...

Mais nous avons besoin d’un parti de masse, ancré dans les entreprises et les quartiers populaires, un parti capable de faire le lien entre les luttes et les élections, le mouvement social et le débat d’idée, un parti capable d’aider le peuple à s’unir et s’organiser pour résister d’abord, puis imposer au capital des reculs, et réouvrir le chemin d’une société socialiste, donc tout le contraire d’un parti gauchiste.

Dans cette longue histoire du choix stratégique de l’union de la gauche, le fait est que toutes les tentatives de « rénovation » souvent critique de la dérive électoraliste du parti, se sont construites en rupture avec l’héritage marxiste léniniste. C’est typiquement le cas de Sève, qui à coté d’un apport philosophique très utile sur la dialectique, a au final dans « commencer par les fins », sortir notre analyse des « luttes de classe qui sont le moteur de l’histoire », pour considérer « qu’il n’y a classe qu’a un pole de la société »... ce qui au final aboutit à ce discours creux des 99% repris par Pierre Laurent et dont il suffit de regarder la situation brésilienne pour voir l’incapacité à comprendre le monde réel...

Nous pensons nous qu’il faut reprendre le travail théorique dans le fil marxiste-léniniste, non pas pour se faire plaisir avec des citations, mais pour retrouver la capacité critique nécessaire à l’analyse concrète d’une situation concrète.

Le congrès sera de toute façon « bordélique » compte tenu de sa préparation et je ne pense pas qu’on puisse en espérer un progrès communiste, mais j’espère qu’il ne sera pas le dernier... et franchement, ceux qui veulent vraiment autre chose qu’un parti communiste devrait le dire clairement et en assumer leur choix...

Ou peut-être pourrait-on le faire dans un compromis en créant deux partis, un se réinscrivant dans l’histoire marxiste léniniste, un « thorez-marchais » pourrait-on dire, et un s’inscrivant complètement (enfin ! diront certains ) dans une refondation qu’on pourrait appeler un « Berlinguer-Gysi » ou un « Zarka-Seve »...

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