« Les salariés par leurs luttes puissante, n’ont jamais eu autant de responsabilités. Ils peuvent bousculer le Président et les élus qui lui donneront le pouvoir. Ils peuvent faire tomber Jupiter de son piédestal à chaque réforme réactionnaire »

Fort bien, mais alors pourquoi la CGT s’est-elle contentée d’une semaine d’action avant le premier tour des présidentielles et de reporter toute action en septembre en intersyndicale avec des organisations habituées de signer des accords au rabais. Ce qui donnera à ces organisations une image d’opposition à la politique du gouvernement, qui ne correspond pas aux décisions de leurs syndicats dans les entreprises et les administrations.
Or les arbitrages budgétaires c’est maintenant. C’était l’intérêt des salariés de développer les luttes pour appuyer les députés de la Nupes qui proposeront des mesures sociales allant au-delà de celles présentées par le gouvernement. Que peuvent faire des députés s’ils ne sont pas appuyés par le mouvement de lutte au moment du débat parlementaire. En septembre c’est plié, les mesures auront été votées. Et si la Nupes avait été majoritaire c’était une raison de plus pour appeler à l’action afin de donner au parlement encore plus de poids aux revendications des salariés. C’était l’occasion de démontrer que l’action sur un objectif concret (peser sur le parlement lors des arbitrages) paye. Ce n’est pas le choix fait par la CGT. Or, les luttes sont nombreuses notamment sur les salaires et ce sont les syndicats Cgt qui sont en pointe. La CGT ne contribue pas à la convergence des luttes. Or le pouvoir d’achat c’est le problème central. La plupart des français réduisent leur consommation et notamment leurs achats alimentaires. C’est le moment choisi par les dirigeants d’EDF, Engie et Total pour nous dire qu’il faut réduire notre consommation. La guerre en Ukraine a bon dos. Si elle contribue à réduire le pouvoir d’achat des salariés, elle ne réduit pas les profits des grands groupes.
Continuer dans cette voie c’est désarmer les salariés, c’est développer le sentiment d’impuissance de fatalité qui face aux énormes difficultés de vie fait le jeu du RN.
Or la CGT a pris une lourde responsabilité en appelant explicitement à voter pour la Nupes lors de la dernière CE confédérale. Pourtant elle avait semble-t-il tiré les enseignements de son soutien au programme commun. Mais c’était il y si longtemps !
Donc la Nupes a toutes le sympathies pour le camarade Laurent Brun. Ce n’est pas sérieux. C’est une alliance de circonstance de bric et de broc avec des divergences fondamentales notamment sur la croissance, sur l’énergie, sur la nature de classe de la société et sur la conception de la société républicaine.
Le camarade Laurent Brun se contente de déplorer la montée du RN, sans en donner une explication. Peut être que cela à avoir avec les politiques antisociales menées par tous les gouvernements qui se sont succédés malgré leurs promesses, la misère sociale, le sentiment d’insécurité sociale, l’atomisation des individus avec le recul de l’Etat social.
Non camarade Laurent Brun on ne bâtit pas une politique qui s’attaque à la politique du capital seulement sur la base du rejet de Macron.