« La bête à deux dos » et « l’internationalisme aujourd’hui », analyse d’un débat

, par  Gilles Mercier

Le 13 février 2022 à 17:21, par Gilles Mercier En réponse à : « La bête à deux dos » et « l’internationalisme aujourd’hui », analyse d’un débat

Concernant l’échec du programme commun, je pense qu’il est lié à la stratégie d’union de la gauche, dont le PCF est toujours incapable de se débarrasser. Cette stratégie d’union au sommet a créé l’illusion que l’accord étant signé, il suffisait d’arriver au pouvoir pour changer la société. Le PCF pensait que le mouvement populaire qui avait contraint le PS a signer le programme commun le contraindrait à l’appliquer. Ce n’est pas ce qui s’est passé ! Le PS n’a jamais eu l’ambition de l’appliquer comme l’a montré la déclaration de F Mitterand à l’internationale socialiste, très peu de temps après la signature et sa volonté de ne pas le réactualiser. Les résultats électoraux après la signature au profit uniquement du PS ont conforté ce dernier dans sa stratégie de venir sur le terrain d’opposition à la politique du pouvoir pour marginaliser le PCF.
Cette stratégie d’alliance qui est toujours celle du Parti repose sur une conception restrictive du salariat. Le PCF est le parti de la classe ouvrière fer de lance de la lutte contre le capitalisme, car seule elle subit l’exploitation. les autres catégories salariales sont par nature considérées comme perméables aux idées réformistes et donc chasse gardée de la social- démocratie. L’alliance PCF-PS matérialise l’alliance de la classe ouvrière avec les autres catégories salariales.
Seulement le capitalisme c’est l’exploitation du salariat et non de la seule classe ouvrière (réduite dans les faits aux fonctions d’exécution).
La dictature du prolétariat c’est celle de l’ensemble des salariés et non de la seule classe ouvrière. Ce qui implique une toute autre stratégie. Une stratégie qui ne cherche pas à aboutir à une alliance, qui ne va pas structurer le mouvement de lutte en vue d’une alliance avec des partenaires identifiés. Cette stratégie doit partir des problèmes et des préoccupations des gens. Ce qui nécessite de mettre l’activité de la cellule au centre du Parti. Il s’agit d’être présent partout de tisser des liens avec les gens de les rassembler dans une multitude d’actions décentralisées contre la politique du patronat et du pouvoir politique central et déconcentré. Les alliances et leurs contenus seront fonction du niveau des luttes.
Il s’agit de construire un mouvement révolutionnaire à partir de la réalité du salariat.
Je suis oh combien en accord avec Jean Claude il ne peut y avoir de mouvement révolutionnaire sans travail théorique. Et de ce point de vue , il y a du boulot !

Brèves Toutes les brèves

Sur le Web Tous les sites

Annonces