« La bête à deux dos » et « l’internationalisme aujourd’hui », analyse d’un débat

, par  Xuan

Le 10 février 2022 à 08:25, par Xuan En réponse à : « La bête à deux dos » et « l’internationalisme aujourd’hui », analyse d’un débat

Le socialisme n’a rien à voir avec l’étiquette du PS, pardonnez-moi de rappeler :

Pour les marxistes le communisme est une société sans classe, et où il n’y a plus de dictature d’une classe sur une autre.
Or l’Etat est l’instrument de la domination d’une classe sur une autre, et par conséquent il disparaît en même temps.
Sans dictature, la démocratie elle-même n’a plus de raison d’être non plus nous dit Marx, parce que l’une et l’autre sont dialectiquement liées. C’est une société de citoyens libres où l’état s’est éteint, et qui fonctionne suivant le principe « de chacun suivant ses capacités, à chacun selon ses besoins ». Cette société idéale n’a encore jamais existé.

Le socialisme est une société de transition du capitalisme au communisme, suivant le principe « de chacun selon ses capacités, à chacun selon son travail » où la classe dominante exerce une dictature sur la classe dominée, comme dans la société capitaliste. Mais ici la classe dominante est l’immense majorité, et la démocratie est aussi d’une toute autre nature. L’Etat est chargé d’exercer cette domination et cette démocratie populaire.

La Chine est selon la définition qu’en donne le PCC une société socialiste à son premier stade, et ils considèrent qu’elle a encore un long chemin à parcourir. Les « dix grands rapports » définis par Mao Zedong sont toujours présents, la classe capitaliste n’a pas droit à la parole mais ses éléments existent encore et doivent se plier à la loi socialiste. Et puis l’impérialisme essaie toujours de briser l’Etat socialiste. Donc l’Etat existe toujours avec sa justice, sa police et son armée et ne doit certainement pas « s’éteindre » comme le préconisent Alain Badiou et Cécile Winter dans « La grande éclaircie de la révolution culturelle chinoise ».

En fait leur volonté de nier la transition du socialisme et de « sauter » au communisme rejette la nécessaire dictature du prolétariat sur la classe vaincue des exploiteurs. Elle nie l’expérience de la Commune de Paris qui fut réprimée sauvagement faute d’avoir poursuivi la réaction jusqu’à Versailles lorsque c’était encore possible. Et cette position en apparence « de gauche » rejoint celle des liquidateurs qui nient le socialisme, prétendent sauter aussi directement au communisme, ou même qu’il existe déjà.

Et on remarquera que les uns et les autres sont aussi opposés à l’organisation de l’avant-garde du prolétariat en parti communiste. Comme dit Cécile Winter, « la question du parti je l’ai laissée de côté parce que justement elle est complètement secondaire ».
Si on poursuit le raisonnement à son terme, le radicalisme de Mélenchon n’est pas étranger à ce courant de pensée.

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