Je ne suis pas historienne comme M^me Lacroix-Riz, mais j’ai enseigné l’histoire pendant 35 ans au collèges allemands, dont souvent la période fasciste. Depuis quelque temps déjà je me
demande, pourquoi les camarades francais ne consultent pas les camarades historiens allemands eux-mêmes, notamment de l’ancienne RDA, ils en sont les specialistes et ils sont
toujours là. Il y a la « Berliner Gesellschaft für Faschismus- und Weltkriegsforschung » ( Association berlinoise pour la recherche sur le fascisme et la deuxième guerre mondiale), ou ils sont
associés, notamment le professeur Kurt Pätzold, qui a publié beaucoup d’études. En plus - les archives principales se trouvent en Allemagne et - à Moscou, car l’Armée Rouge avait embarqué
tout le matériel documentaire qu’ils ont pu trouvé à Berlin en 1945.
J’ai souvent assisté à leurs réunions, mais je n’ai jamais entendu parler de la « Synarchie », ni dans la littérature.
Les théories du fascisme sont venues au monde sous formes diverses bien avant la premiere guerre mondiale, il a ses racines dans l’esclavage, dans le Darwinisme, dans l’anéantissement
systématique des indiens par les US, on trouve tous ces indications chez Domenico Losurdo.
Je ne veux pas repeter l’histoire de la République de Weimar, mais le parti nazi n’ est devenu un mouvement de masse qu’à partir de la crise économique de 1928/29, qui a provoqué des
millions de chomeurs, et ne pas seulement dans la classe ouvrière, sans aucune sécurité sociale. Le film de Bertold Brecht « Kuhle Wampe » montre, comme ils se sont suicidés en sautant
par les fenêtres dans les quartiers populaires de Berlin. ---
L’explication politique du fascisme a bien été donné par le congrès de la Comintern 1935, avec les discours de Georgi Dimitroff, Wilhelm Pieck et Palmiro Togliatti. A mon avis cette théorie
est toujours valable.
Je suis au courant de la stratégie du capital allemand aujoud’hui, les communistes allemands en ont fait l’analyse. Mais je refuse l’opinion que nous sommes dans une situation pareil
à l’époque du nazisme. L’UE n’a pas été fondée sur ordre allemand, tous les pays ont signé les mêmes traités sans être obligés, chacun aurait pu dire non et ils pourraient toujours le
dire aujourd’hui.
Le KKE a bien constaté : mettre la faute sur la seule Allemagne, cela veut dire d’excuser sa propre bourgeoisie.
Bien sûr que l’euro est utile pour le capital allemand, au moment. Mais beaucoup de communistes allemands disent, dès qu’il n’est plus utile, le capital allemand n’hésitera pas d’abandonner
l’euro. Les exportations allemandes vers la zone euro sont tombés à 40%. Jusqu’a maintenant ils ont réussi à les remplacer par les pays BRICS et d’autres en dehors de la zone euro.
L’Allemagne comme « chien de garde » des US ? Qu’on ne se trompe pas - c’est en même temps la concurrence, la raison pour l’euro fort. Plusieurs fois dans l’histoire l’Allemagne a déjà
pratiqué la politique de Rapallo - dans les années 20, pour contourner le traité de Versailles, une large coopération économique et militaire (!) avec la jeune URSS, de même dans les
années 1970 pour accompagner la politique de la détente, et puis la liaison Schröder - Poutine. L’abstention à la guerre en Libye ensemble avec la Russie et la Chine, le refus recent de livrer des armes au « rebelles » syriens ne sont pas des hasards. Le comité Est (Ost-Ausschuss) de l’économie allemande est une organisation puissante.
Dernièrement j’ai lu dans un petit document, publié dans Junge Welt, qu’un bloc impérialiste indépendant des US nécessiterait l’Allemagne et la Russie ...
Salutations fraternelles