Sortir de l’Union Européenne et construire le socialisme en France Par Michel Barrière d’Action communiste (Normandie)

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La crise que nous subissons est celle du capitalisme. Celle d’un système qui veut que les propriétaires privés des grands moyens de production et d’échange s’accaparent une part toujours plus grande des richesses produites au détriment de ceux qui les produisent. Mais ce système rencontre des limites à la fois économiques et politiques. Les richesses produites n’ont, en effet, de valeur marchande que si elles sont consommées. Quand le pouvoir d’achat baisse, les marchés se restreignent, la concurrence s’accroît et la course aux capitaux s’intensifie pour les grands groupes industriels et financiers qui se doivent d’être les plus compétitifs. Pour ces derniers, pas d’autre solution que de pressurer davantage les ressources populaires tout en évitant l’explosion sociale.

L’UE, instrument de domination du Capital

Les commis du capital à la tête de l’état sont donc sommés de liquider les acquis sociaux tout en se mettant à l’abri de la vindicte populaire en confiant de plus en plus en plus de pouvoirs aux technocrates de Bruxelles. C’est assez dire que l’Europe a été exclusivement conçue comme un moyen permettant à la fois aux capitalistes de renforcer leurs intérêts et de minimiser les capacités d’intervention populaire.

Reconquérir la souveraineté populaire et nationale

En conséquence sortir de l’Europe pour redonner à notre peuple sa souveraineté est la condition nécessaire au développement des luttes permettant de résister à la crise, d’arracher des réformes améliorant les conditions de vie et de travail et de se donner les moyens d’avancer vers un système de société de démocratie économique, politique et sociale mettant fin au système capitaliste. On ne peut évidemment pas attendre que les candidats de la droite déclarée ou masquée se fixent de tels objectifs. Par contre on est en droit de s’étonner de ce qu’aucun candidat prétendument ou sincèrement de gauche ne les ait inscrits à son programme.

Illusoire alternance

Nous savons d’expérience que l’alternance au pouvoir de la droite et de la gauche dominée par le P.S. n’a fait qu’aggraver la crise. Nous n’avons rien à attendre de positif de ceux qui ont voulu l’Europe et qui ont œuvré à sa constitution. Nous avons tout à craindre de l’élection programmée par le capital et ses médias de Sarkozy et rien à espérer de celle de Hollande.

Pas de solution anticapitaliste dans l’UE

Faut-il alors déserter les urnes ou plutôt se réfugier dans le vote en faveur d’un candidat anticapitaliste ? Cette dernière possibilité serait tentante si on ne s’en tenait qu’aux réformes sociales et démocratiques proposées. Mais un programme sans projet n’est pas de nature à enflammer les foules ; c’est comme un corps sans âme, une errance sans but. De plus, si séduisant soit-il, un programme n’a de valeur aux yeux des électeurs que s’il est applicable, ce qui n’est évidemment pas le cas. L’appartenance à l’Union européenne (à laquelle nul candidat anticapitaliste n’entend renoncer) rend impossible tout changement s’opposant aux intérêts des marchés industriels et financiers. De plus, le système électoral en place et les médias à la solde du capital qui favorisent outrageusement la droite et le Parti Socialiste ne laissent aucune chance à une candidature progressiste.

Contraindre François Hollande à désobéir au Capital et à l’Union Européenne ?

Reste l’espoir affiché par certains militants d’un ralliement important de votes en faveur du Front de gauche, susceptible de contraindre un « François Hollande élu » à prendre en compte quelques mesures d’un programme plus progressiste. Un tel espoir paraît vain. Pour gagner des voix résolument à gauche, il faudrait que les partis soutenant les candidats anticapitalistes aient le courage politique de dire qu’une majorité d’électeurs socialistes, sincèrement de gauche, est dupée par un état major du PS qui, sans jamais l’avouer, est profondément dévoué aux intérêts du grand capital.

Taire la vérité pour être élu

Hélas, cette vérité ne risque pas d’être prononcée ni par les partis composants le Front de Gauche, ni par les Verts qui pour s’assurer de leur élection ou leur réélection aux assemblées législatives, régionales, départementales et municipales, refusent de dire ces vérités qui les priveraient du soutien ou du désistement du PS, nécessaire à leur élection.

Des luttes unies contre le système capitaliste européen

Dans ces conditions, l’élection présidentielle dont les médias font une montagne, n’enfantera que d’une souris. Le changement auquel les Français aspirent, dans leur grande majorité, ne sera pas au rendez-vous des urnes. Il ne pourra être que le produit des luttes des salariés et de toutes les victimes de la crise. Pour que ces luttes aboutissent, il leur faudra être massives et unies sur des objectifs clairement anticapitalistes. Mais il ne suffit pas que l’indignation grandisse, que la résistance apparaisse comme une nécessité aux yeux d’un grand nombre de victimes pour créer la dynamique de rassemblement, l’enthousiasme populaire indispensables aux conquêtes démocratiques durables.

Pour que les travailleurs construisent eux-mêmes une société socialiste

Afin que des luttes combattives se développent, il faut qu’une majorité ait conscience qu’un changement de société est nécessaire et possible, qu’il faut en finir avec le système capitaliste qui porte en lui-même la crise, qu’il est par essence inhumain parce qu’il a pour fondement l’exploitation de l’homme par l’homme. Un principe inhumain ne peut avoir d’implications humainement acceptables sur le long terme ; il n’est pas durablement aménageable. Il faut par conséquent gagner les consciences à l’idée que seul un système de société basé sur les nationalisations des moyens de production et d’échange est par principe humainement concevable et qu’il s’agit du socialisme. Certes, un principe sain peut donner lieu – et l’histoire récente en témoigne – à de mauvaises applications. Aussi, ne s’agit-il pas de se substituer au peuple pour camper dans le détail les contours d’une société nouvelle et les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir. Il est par contre indispensable de montrer qu’un socialisme voulu par le peuple et pour le peuple exigeant que la démocratie soit poussée jusqu’au bout, qu’un socialisme autogestionnaire est le seul système de société envisageable afin que les richesses produites reviennent à ceux qui les produisent et que s’accroissent les libertés individuelles et collectives.

Un nouveau parti communiste

Vouloir que les luttes se renforcent, qu’elles s’opposent plus efficacement à la casse des acquis sociaux et politiques voulue par le grand patronat industriel et financier, vouloir que ces luttes acquièrent l’élan et la force nécessaires à la conquête de progrès dans tous les domaines, nécessite que soit menée une intense bataille d’idées. Cette bataille de conviction ne peut être conduite que par un nouveau parti communiste fort d’un projet de société clairement énoncé, d’une stratégie populaire et non d’accords d’états majors de partis politiques et d’une organisation démocratique militant dans les entreprises et les quartiers, là où se trouvent majoritairement les victimes de la politique actuelle.

C’est à la construction d’un tel parti communiste que nous nous employons.

Michel Barrière

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