Pourquoi nous ne voterons pas en faveur de la proposition du Conseil national

, par  Gauche Communiste , popularité : 2%

1- Tout d’abord, il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Faire adopter, sans donner le temps à la réflexion, une orientation stratégique au lendemain d’une élection législative qui se solde par la perte de la moitié des députés communistes n’est pas acceptable. Le Conseil national a montré que les analyses des résultats demandent à être approfondies, et qu’aucune fédération n’a la même expérience ni les mêmes conclusions sur l’expérience du Front de gauche.

2- Le texte n’aborde pas la question centrale de la crise actuelle du capitalisme et du rôle de l’Union européenne dans les politiques d’austérité imposées aux peuples de l’UE. Or, ce sont les éléments-clés qui vont déterminer la politique menée par le futur gouvernement Ayrault. Ne pas aborder cette question parler d’une construction politique en dehors du temps et de l’espace, revient à ne pas donner les moyens aux communistes de peser pleinement sur les événements à venir.

3- La proposition n°1, qui affirme : « Nous allons travailler avec toutes les forces disponibles, en avançant des propositions, en construisant les rassemblements politiques, les majorités d’idées et d’action jusqu’à rendre incontournables l’adoption au Parlement et par le gouvernement des mesures nécessaires au changement. » est une incantation qui n’a jusqu’à présent jamais porté ses fruits. Le Front de gauche se transformant en aiguillon de la majorité, capable de peser sur les choix législatifs d’un parlement à majorité socialiste-Verts, n’est pas une perspective crédible.

4- La proposition n°2 laisse entendre qu’il pourrait y avoir des circonstances qui permettraient la participation de ministres communistes dans un gouvernement socialiste. C’est donner la perspective d’une participation gouvernementale, alors que les socialistes ont clairement montré qu’ils n’en avaient aucunement l’intention. C’est également prendre le risque d’une deuxième gauche plurielle, alors que nous mesurons aujourd’hui pleinement les conséquences néfastes de notre participation au gouvernement Jospin de 1997 à 2002. Notre rapport de forces avec le PS étant encore moins favorable qu’en 1997, on se demande quelles pourraient être les conditions d’une éventuelle participation gouvernementale.

5- Enfin, nous nous élevons contre l’affirmation du point 3 d’ « associer dans la durée toutes celles et ceux qui, non membres d’un des partis du Front de gauche, souhaitent en être des acteurs à part entière ». C’est la porte ouverte à une transformation du Front de gauche en parti politique à part entière, ce que ne veut pas la majorité des communistes.

Pour toutes ces raisons, nous voterons contre la proposition du Conseil national.

Le 19 juin 2012

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